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| ©eraziel (http://eraziel.com/) |
La lumière décline en cette journée d'automne. Laissant place à la brume je contemple le lac. Pas un brin de vent pour donner à l'eau cet effet froissé qui rendrait les lieux vivants. Pas de brise pour rafraîchir mes joues échauffées par ces heures de marche. Emmitouflée dans cette fourrure je ne ressens même pas le froid de l'humidité ambiante. J'entends au loin les hommes qui entassent le bois qui servira pour le feu, plus tard. Absorbée par le spectacle qui se déroule devant mes yeux, je contemple cette enveloppe cotonneuse s'approcher à pas de velours. L'odeur de la mousse et de la terre mouillée berce mon odorat tandis que je ferme les yeux pour mieux entendre les chants des highlanders que la vallée m'offre en écho.
Je frissonne en réalisant que le spectacle est aussi sublime qu'angoissant, comme si j'étais perdue au milieu du temps sans possibilité de retour. En aurai-je envie? Je ne crois pas et cette réalité ô combien déroutante est aussi mon ancre, mon port d'attache comme ses deux bras forts qui viennent de m'enlacer. Je souris juste avant de sentir ce baiser chaud et humide que l'on vient de déposer sur ma peau glacée me réchauffant le corps et le cœur en un instant. Je suis chez moi et le destin m'a offert cette place hors du temps et je compte bien le savourer. Ici dans les Highlands!
MT 2014.09.26
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