Le refuge

Source : Inconnue - @owall.net
Assise là... les yeux fermés, elle savoure ce moment de paix et de calme. 

Le souffle de sa respiration est profond... et son corps est détendu et pourtant dynamique.

Elle est là. 

Loin du tumulte bruyant que la ville déverse chaque jour... loin des sons stridents, qui résonnent au travers des klaxons, et qui agressent les habitants de cette mégalopole...

Un souffle de plus, lent et profond... comme pour charger son corps malmené par la cité... d'énergie et d'air pur...

La brise légère soulève ses cheveux aux reflets auburn... Les yeux toujours clos, en osmose avec la nature... Elle reste immobile, seules ses épaules se meuvent et prouvent qu'elle est en vie... 
Au loin les gazouillis des oiseaux, le chant de la rivière qui coule non loin à un débit ralenti, le coucou qui donne de la voix, résonnent dans cet immense espace...

Et puis son souffle... Son parfum... qui se mélange à la sève des bois environnants et aux odeurs de la mousse qui tapisse les rochers... 

Assise sur la pierre, l'eau l'effleure telle une caresse. Ce liquide translucide ne dévie pas sa course, qui finira au large inéluctablement. Cette eau limpide la touche, la contourne, la soulève... comme si son corps était aussi léger qu'une plume...

Sa poitrine se soulève lentement tandis qu'une feuille tournoie dans l'eau, et puis encore une fois ses épaules se meuvent...

Le vent fait bouger les feuilles... Les craquements du bois qui travaille, des animaux qui se déplacent, me parviennent comme pour rappeler que nous sommes loin de tout... 

Et pourtant, elle ne bouge pas.... elle inspire.... puis expire.... 

Son visage, ses traits sont apaisés... et ses yeux sont toujours clos... sont-ils gris?.. ou bleus?... peut-être même verts comme cet environnement qui ne semble faire qu'un avec elle... 

Cette femme inspire le calme, la sérénité et la douceur.. Elle ne fait plus qu'un avec les lieux... 

Et puis elle ouvre les yeux, et nos regards se croisent... loin de la cacophonie de la grosse pomme, loin de ce quai de métro où les odeurs urbaines et nauséabondes m'avait assailli juste avant que son parfum ne me percute et m'attire... juste avant que je ne la suive et que je m’enivre de son odeur... juste avant que je ne goûte à cette peau exquise... et que son sourire n'illumine ma vie...

Et elle sourit...enfin... ses yeux, dont la couleur est aussi changeante que le ciel... avec ses nuances de gris, de bleu et de vert, m'ouvre son âme... et je sais que ce lieu deviendra son refuge... et le mien... car loin de tout et il est aussi près de Nous. 

Il nous rend vivant... et je respire enfin....

MT 2015.11.12

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