« Une
fois que nous acceptons nos limites, nous voulons aller au
delà »
Albert Einstein
POV BELLA
[« Daydreamer »
- Adèle]
Il était presque quatre heures de l'après-midi et installée devant mon ordinateur, je répondais à mon père. La pellicule de sueur qui recouvrait ma peau, malgré les deux douches prises à mon retour de la galerie, témoignait de la chaleur étouffante qui régnait en cette fin de journée. Les fenêtres étaient légèrement entrouvertes mais il n'y avait pas un brin d'air. Je terminais la troisième petite bouteille d'eau de l'après-midi tout en racontant à mon père ce qu'il m'était arrivé ces derniers jours. Je lui parlais d'Alice un peu plus longuement, lui expliquant qu'elle avait été odieuse et que je ne comptais pas lui pardonner de si tôt. Je pris le temps de lui parler de Rose, Emmett et Jasper en précisant qu'ils étaient de merveilleux amis et que je pouvais compter sur eux quoi qu'il arrive. En ce qui concernait Edward, je n'étais pas trop rentrée dans les détails mais je lui avais dit qu'il était important pour moi. Lui raconter notre rencontre et les événements qui en avaient découlé ne me semblait pas être une bonne idée car je ne souhaitais pas que mon père décide de faire peur à Edward lorsqu'il le rencontrerait...Ah...tu comptes le lui présenter.. Bee aurais-tu enfin décidé de faire un pas vers lui.. un peu plus important.. ouais.. peut-être.. ça se pourrait bien... Je joignais au mail les quelques photos de moi que Rose avait faites durant la soirée « barbecue ». Une fois terminé, je fis partir le mail et me dirigeais vers la cuisine afin de me préparer un peu de thé à la menthe. On dit qu'il faut boire chaud quand il fait chaud alors dans une vaine tentative de me rafraîchir, je mis l'eau à chauffer.
Alors que je regardais les enfants jouer avec l'eau dans le square juste en-dessous, la sonnette de mon appartement retentie.
« Hey ! »
« Salut Bee ! » me dit Rose.
« C'est quoi ça ! »
Je désignai les trois housses qu'elle tenait à bout de bras.
« Trois robes ! Pourquoi ? »
« Bah j'ai déjà une robe pour ce soir ! »
« Tu parles de ta robe noire ? »
« Bah oui ! »
« Tut tut tut... tu ne vas pas mettre ça ! C'est pas assez habillé pour l'endroit où tu vas et puis... je te rappelle que tu n'y vas pas seule donc ! »
« Rose... »
« Non Bee, tu as décidé de l'inviter et donc ça signifie que tu vas aller vers lui donc autant mettre tous les atouts de ton côté ! »
« Rose, on en n'est pas encore là, s'il te plaît ! »
« Ouais... bon je peux entrer ou pas ? »
Rose était toujours sur le pallier.
« Vas-y ! »
Je m'écartai du passage.
« Merci ! »
Elle entra puis déposa les trois housses sur le canapé. Je la regardais ouvrir un sac duquel elle sortit deux paires de chaussures à talons.
« Rose, ne me dit pas que je vais devoir mettre ses échasses ? »
« Bee, tu marches déjà avec des talons, je ne vois pas où est le problème ! »
« Bah t'as vu la hauteur des talons, les miens ne font que trois à quatre centimètres.. les tiens... » dis-je en les désignant de la main « font au moins six centimètres ! »
« Tu t'y habitueras ! Bon allez, tu files à la douche et tu fais tout ce qu'il y a besoin de faire : épilation, gommage, lavage des cheveux et tout ce que tu juges nécessaire .. je veux que tu sois parfaite ! »
La bouilloire se mit à siffler et Rose me regarda d'un air perplexe.
« C'est l'eau pour mon thé, je peux en boire un avant d'aller me préparer ? »
« Ouais ! »
« Tu en veux un ? »
« Oui je veux bien! »
Je me dirigeai vers ma cuisine et nous servis deux thés. Rose m'expliquait qu'elle allait me coiffer et me maquiller. Elle avait accepté de faire quelque chose de naturel et de pas trop sophistiqué. Après quelques minutes à discuter sur la tenue qu'elle pensait adéquate, je pris la direction de ma salle de bains. Une fois prête, j'en ressortis et la retrouvai dans ma chambre. Elle m'aida à enfiler la première robe puis la deuxième mais elle ne semblait pas satisfaite. Il ne restait donc plus que la dernière housse. Lorsqu'elle l'ouvrit, je ne pus m'empêcher de protester. La robe semblait magnifique mais un détail me fit tiquer.
« Rose, non ! Je préfère encore la robe noire ! »
« Essayes-la, je suis sûre que c'est celle-ci qui t'ira le mieux ! »
« Rose elle est ROUGE ! »
« Et alors ? »
« Je... on ne va voir que moi au vernissage ! Tu sais que je déteste me faire remarquer ! »
« Mais non, et puis les gens verront à quel point tu es magnifique, où est le problème ? Allez essayes-la, s'il te plaît ! »
Rose me regarda avec une moue suppliante.
« Okay »
J'attrapai la robe.
« Mais saches que tu me le paieras ! »
« Oui on verra ! »
Rose m'offrit un magnifique sourire commercial.
Rose me tendit de nouveaux sous-vêtements rouges également. Mais à mon plus grand regret, il n'y avait pas de soutien-gorge.
« Rose, je ne vais pas sortir sans soutien-gorge ? »
« Tu verras, ça ne te gênera pas, la robe est … elle est près du corps, allez enfiles-là ! »
« Grrr... » râlais-je.
Une fois enfilée, Rose me plaça devant le psyché de ma chambre et je dus me rendre à l'évidence, cette robe était magnifique.
« Tu es superbe ! »
« Si tu le dis ! »
Je haussai les épaules.
Je me contemplai devant le miroir et je dus avouer que Rose avait raison. Cette robe, pourtant longue, m'allait vraiment bien. Rose me tendit les nu-pieds à talons. Une fois enfilés, je me regardai à nouveau dans le miroir. La robe était très échancrée sur le devant mettant ma poitrine en valeur et la dentelle qui couvrait le dos venait piquer sur chacun des côtés. Malgré les talons, elle traînait encore par terre mais sa fluidité ne m'empêchait pas de marcher.
« C'est parfait, maintenant, je vais te coiffer et ensuite te maquiller ! »
« Okay ! » soufflais-je.
Après plus d'une heure, Rose avait terminé de me coiffer et de me maquiller. Mes cheveux étaient attachés en un chignon lâche dont plusieurs mèches venaient tomber sur ma nuque. Elle avait, comme je le lui avais demandé, appliqué un maquillage léger mais j'avais dû accepter un rouge à lèvres de couleur rouge qui, selon elle, mettrait mon visage en valeur tout en étant assorti à ma robe.
Il était presque dix-neuf heures et Edward n'allait pas tarder à arriver. Je ne cessais de me contempler dans la glace et constatais que Rose avait réussi à me rendre belle. Je tentais par la suite de me déplacer dans l'appartement afin de marcher correctement avec ces talons. Et encore une fois, Rose avait eu raison quand elle m'avait dit qu'entre quatre et six centimètres, il n'y avait pas de grande différence.
Dring.. dring... La sonnette de mon appartement venait de retentir. Si je n'avais pas eu l'occasion d'angoisser quant à la venue d'Edward avec moi ce soir pendant l'après-midi, en cet instant, elle me submergeait. Il était là et je ne savais pas du tout comment cette soirée allait se dérouler.
Tu t'inquiètes pour rien.. tout se passera bien.. alors va ouvrir et ne crains rien...
Après avoir soufflé un bon coup, je me dirigeai vers la porte et j'ouvris à mon invité sous le regard bienveillant de mon amie.
« Hey ! » dis-je en souriant.
« Bon... bonsoir ! »
Edward me détailla de la tête aux pieds.
Je baissai la tête et je pus sentir mes joues rougir devant son regard insistant.
« Entre ! »
« Merci ! »
Alors qu'il pénétrait dans mon appartement, je vis qu'il portait un magnifique costume noir. Lorsqu'il se retourna, je pus voir sa chemise blanche qu'il avait laissé ouverte sur deux ou trois boutons laissant apparaître le haut de son torse. Il était magnifique avec ses cheveux en bataille qu'il semblait avoir voulu maîtriser.
« Salut Edward ! »
« Hey ! Salut ! »
Il se dirigea vers elle pour l'enlacer.
« Vous êtes très beaux tous les deux ! »
« Ouais.. c'est vrai, tu es.. magnifique dans ton costume, Edward ! »
« Pas aussi sublime que tu ne l'es dans cette robe ! » dit-il en me fixant droit dans les yeux.
Ses yeux brillaient et au-delà de la sincérité, je pus y voir une sorte de tendresse. Nous nous fixions l'un l'autre comme hypnotisés par nos regards respectifs.
« Bon, il faut que vous y alliez parce que sinon, vous risquez d'être en retard ! » reprit Rose me sortant de mes songes par la même occasion.
« Oui, tu as raison ! »
« Je suis garé en double file ! »
Je fermai mon appartement et saluai Rosalie qui rentrait chez elle. Edward lui avait proposé de la raccompagner mais elle avait refusé. Edward m'ouvrit la portière passager de sa voiture et la referma une fois que je fus installée, puis il prit place au volant.
Durant le trajet aucun de nous n'osait parler. J'avais l'impression d'être revenue quelques jours plutôt quand ce léger malaise régnait entre nous. Refusant, que celui-ci se réinstalle, je pris la parole.
« J'ai reçu un mail d'Esmée, elle me demandait comment vous alliez ? »
« Ah, et bien tu pourras lui dire que je vais bien ! »
Il me fit un clin d’œil.
« Mmmh ! Tant que j'y pense, j'ai des photos que je devais vous donner à Em' et toi la semaine dernière ! J'ai complètement oublié, je les ai dans mon sac, je te les donnerais après la soirée ? »
« Oui, pas de problème ! »
« Tu as passé une bonne semaine ? »
« Oui, ça va ! Il y a eu beaucoup de monde à la galerie et nous avons encore vendu quelques toiles ! »
« Les tiennes ? »
« Euh... oui mais celle de Nahuel aussi ! »
« C'est bien ! Voilà nous sommes arrivés ! »
Il m'offrit ce sourire en coin qui ne me laissait jamais indifférente.
Effectivement, nous venions d'entrer dans le parking souterrain du musée. Comme au départ, Edward vint m'ouvrir la portière et me tendit la main pour m'aider à sortir de son véhicule. La sensation de sa main chaude dans la mienne ne manqua pas de m'envoyer une décharge créant un frisson qui me parcourut le corps.
Nous nous dirigeâmes ensuite vers les ascenseurs qui nous permettraient d’accéder au hall d'entrée du MET. Edward avait placé sa main dans le bas de mon dos et je pouvais y sentir la chaleur qu'elle dégageait. La sensation était des plus agréables. Une fois montés dans l'ascenseur, je fermais les yeux pour savourer cette douce caresse. Arrivés dans le hall, on nous demanda nos cartons d'invitation. Je les sortis de mon sac et nous pûmes pénétrer dans l'une des galeries où se déroulait le vernissage. Il y avait déjà beaucoup de monde et je vis le directeur du MET venir vers nous. Il nous salua et nous remercia d'être venus. Après avoir été présentés à quelques personnes par le directeur, Edward se proposa pour aller nous chercher un verre. Alors que je le regardai s'éloigner, j’aperçus Nahuel qui se dirigeait vers moi.
« Bella, je suis content de te voir ! » dit-il en m'enlaçant.
« Bonsoir Nahuel ! Oui je suis venue comme tu peux le voir ! »
« Tu es magnifique ! Cette robe te va à ravir ! » reprit-il alors qu'il tenait toujours ma main dans la sienne.
« Merci »
Gênée, je baissai la tête.
« Viens avec moi, je vais te présenter à quelques peintres qui sont présents. »
Il m'incita à avancer en plaçant sa main dans le creux de mon dos.
« Euh.. Nahuel, je vais attendre Edward, sinon il risque de ne pas me retrouver au milieu de cette foule ! »
« Oh.. tu n'es pas venue seule ? »
Il semblait déçu.
« Non... »
« Je le pensais, excuses-moi ! Comme tu m'avais dit que Jasper ne pouvait pas t'accompagner, j'ai pensé que tu étais venue toute seule ! »
M'éloignant légèrement de lui afin de ne plus sentir sa main dans mon dos, je vis Edward revenir vers nous. Il semblait tendu et je me demandais ce qui avait bien pu se passer.
« Tiens ! »
Il me tendit une coupe en souriant.
« Merci. Tout va bien ? » lui demandai-je en l'interrogeant du regard.
« Oui ! »
Son ton était sec.
Il se tourna vers Nahuel qui le regardait d'un air perplexe.
« Bonsoir Nahuel ! »
Il lui serra la main mais il semblait la serrer très fort étant donné la grimace qui s'était dessinée sur le visage de Nahuel. Je me demandai ce qu'il se passait entre ces deux-là. Mon regard naviguait entre eux et les yeux d'Edward exprimaient une sorte de colère envers Nahuel. Je me demandai ce qu'Edward cherchait à faire et lorsque je vis que Nahuel ne comprenait pas non plus pourquoi il se comportait comme ça avec lui, je décidai d'interrompre cet échange silencieux.
« Nahuel voudrait me présenter à quelques artistes, tu viens avec nous ? »
Je posai en même temps ma main sur l'avant bras d'Edward.
Il lâcha la main de Nahuel qui le salua à son tour. Je me posais des questions sur l'attitude d'Edward quelques secondes plus tôt mais ne trouvais pas de réponse, bien que...Oui .. ma chère.. il semblerait qu'il soit jaloux... Nahuel t'a presque emmené avec lui et si tu n'avais pas dit que tu étais accompagnée, je pense que la poignée de main aurait pu être autre chose.. Je secouai la tête afin de revenir à l'instant présent. Edward me regardait d'un air inquiet.
« Tout va bien ? »
« Oui ! Tu viens ? »
Je lui pris la main afin qu'il me suive.
Nahuel se dirigeait vers un groupe de personnes. Il me présenta aux deux artistes avec lesquels il était en contact régulier. L'un était d'origine canadienne et l'autre brésilienne. Ils avaient semble-t-il fait leurs études tous ensemble à New-York. Nous passâmes près d'une heure à discuter. Je jetais par moment des regards vers Edward qui était placé juste derrière moi. Il n'avait rien dit à part quelques mots lorsque l'un des artistes l'avait interrogé dans le simple but de le faire participer à notre conversation. Je ne comprenais pas son attitude mais je décidais de ne pas en tenir compte, tout du moins pour l'instant. Je continuais de parler avec les invités. L'un d'eux semblait intéressé par mes toiles. Nahuel l'incita à passer à la galerie dans la semaine afin de voir mon travail. Nous discutions peinture, littérature et aussi voyages quand Joham me proposa de l'accompagner pour venir contempler avec lui l'une des toiles exposées. Il souhaitait avoir mon opinion avant de proposer un montant dans le but de l'acquérir.
En effet, ce soir, chaque toile était mise aux enchères et une partie des bénéfices des ventes irait en faveur d'une association qui améliorait le quotidien des enfants dans les hôpitaux new-yorkais. Je me retournai afin de voir avec Edward mais je ne vis personne derrière moi. Je tentai de le chercher dans la salle quand Nahuel pris la parole.
Alors que je regardais les enfants jouer avec l'eau dans le square juste en-dessous, la sonnette de mon appartement retentie.
« Hey ! »
« Salut Bee ! » me dit Rose.
« C'est quoi ça ! »
Je désignai les trois housses qu'elle tenait à bout de bras.
« Trois robes ! Pourquoi ? »
« Bah j'ai déjà une robe pour ce soir ! »
« Tu parles de ta robe noire ? »
« Bah oui ! »
« Tut tut tut... tu ne vas pas mettre ça ! C'est pas assez habillé pour l'endroit où tu vas et puis... je te rappelle que tu n'y vas pas seule donc ! »
« Rose... »
« Non Bee, tu as décidé de l'inviter et donc ça signifie que tu vas aller vers lui donc autant mettre tous les atouts de ton côté ! »
« Rose, on en n'est pas encore là, s'il te plaît ! »
« Ouais... bon je peux entrer ou pas ? »
Rose était toujours sur le pallier.
« Vas-y ! »
Je m'écartai du passage.
« Merci ! »
Elle entra puis déposa les trois housses sur le canapé. Je la regardais ouvrir un sac duquel elle sortit deux paires de chaussures à talons.
« Rose, ne me dit pas que je vais devoir mettre ses échasses ? »
« Bee, tu marches déjà avec des talons, je ne vois pas où est le problème ! »
« Bah t'as vu la hauteur des talons, les miens ne font que trois à quatre centimètres.. les tiens... » dis-je en les désignant de la main « font au moins six centimètres ! »
« Tu t'y habitueras ! Bon allez, tu files à la douche et tu fais tout ce qu'il y a besoin de faire : épilation, gommage, lavage des cheveux et tout ce que tu juges nécessaire .. je veux que tu sois parfaite ! »
La bouilloire se mit à siffler et Rose me regarda d'un air perplexe.
« C'est l'eau pour mon thé, je peux en boire un avant d'aller me préparer ? »
« Ouais ! »
« Tu en veux un ? »
« Oui je veux bien! »
Je me dirigeai vers ma cuisine et nous servis deux thés. Rose m'expliquait qu'elle allait me coiffer et me maquiller. Elle avait accepté de faire quelque chose de naturel et de pas trop sophistiqué. Après quelques minutes à discuter sur la tenue qu'elle pensait adéquate, je pris la direction de ma salle de bains. Une fois prête, j'en ressortis et la retrouvai dans ma chambre. Elle m'aida à enfiler la première robe puis la deuxième mais elle ne semblait pas satisfaite. Il ne restait donc plus que la dernière housse. Lorsqu'elle l'ouvrit, je ne pus m'empêcher de protester. La robe semblait magnifique mais un détail me fit tiquer.
« Rose, non ! Je préfère encore la robe noire ! »
« Essayes-la, je suis sûre que c'est celle-ci qui t'ira le mieux ! »
« Rose elle est ROUGE ! »
« Et alors ? »
« Je... on ne va voir que moi au vernissage ! Tu sais que je déteste me faire remarquer ! »
« Mais non, et puis les gens verront à quel point tu es magnifique, où est le problème ? Allez essayes-la, s'il te plaît ! »
Rose me regarda avec une moue suppliante.
« Okay »
J'attrapai la robe.
« Mais saches que tu me le paieras ! »
« Oui on verra ! »
Rose m'offrit un magnifique sourire commercial.
Rose me tendit de nouveaux sous-vêtements rouges également. Mais à mon plus grand regret, il n'y avait pas de soutien-gorge.
« Rose, je ne vais pas sortir sans soutien-gorge ? »
« Tu verras, ça ne te gênera pas, la robe est … elle est près du corps, allez enfiles-là ! »
« Grrr... » râlais-je.
Une fois enfilée, Rose me plaça devant le psyché de ma chambre et je dus me rendre à l'évidence, cette robe était magnifique.
« Tu es superbe ! »
« Si tu le dis ! »
Je haussai les épaules.
Je me contemplai devant le miroir et je dus avouer que Rose avait raison. Cette robe, pourtant longue, m'allait vraiment bien. Rose me tendit les nu-pieds à talons. Une fois enfilés, je me regardai à nouveau dans le miroir. La robe était très échancrée sur le devant mettant ma poitrine en valeur et la dentelle qui couvrait le dos venait piquer sur chacun des côtés. Malgré les talons, elle traînait encore par terre mais sa fluidité ne m'empêchait pas de marcher.
« C'est parfait, maintenant, je vais te coiffer et ensuite te maquiller ! »
« Okay ! » soufflais-je.
Après plus d'une heure, Rose avait terminé de me coiffer et de me maquiller. Mes cheveux étaient attachés en un chignon lâche dont plusieurs mèches venaient tomber sur ma nuque. Elle avait, comme je le lui avais demandé, appliqué un maquillage léger mais j'avais dû accepter un rouge à lèvres de couleur rouge qui, selon elle, mettrait mon visage en valeur tout en étant assorti à ma robe.
Il était presque dix-neuf heures et Edward n'allait pas tarder à arriver. Je ne cessais de me contempler dans la glace et constatais que Rose avait réussi à me rendre belle. Je tentais par la suite de me déplacer dans l'appartement afin de marcher correctement avec ces talons. Et encore une fois, Rose avait eu raison quand elle m'avait dit qu'entre quatre et six centimètres, il n'y avait pas de grande différence.
Dring.. dring... La sonnette de mon appartement venait de retentir. Si je n'avais pas eu l'occasion d'angoisser quant à la venue d'Edward avec moi ce soir pendant l'après-midi, en cet instant, elle me submergeait. Il était là et je ne savais pas du tout comment cette soirée allait se dérouler.
Tu t'inquiètes pour rien.. tout se passera bien.. alors va ouvrir et ne crains rien...
Après avoir soufflé un bon coup, je me dirigeai vers la porte et j'ouvris à mon invité sous le regard bienveillant de mon amie.
« Hey ! » dis-je en souriant.
« Bon... bonsoir ! »
Edward me détailla de la tête aux pieds.
Je baissai la tête et je pus sentir mes joues rougir devant son regard insistant.
« Entre ! »
« Merci ! »
Alors qu'il pénétrait dans mon appartement, je vis qu'il portait un magnifique costume noir. Lorsqu'il se retourna, je pus voir sa chemise blanche qu'il avait laissé ouverte sur deux ou trois boutons laissant apparaître le haut de son torse. Il était magnifique avec ses cheveux en bataille qu'il semblait avoir voulu maîtriser.
« Salut Edward ! »
« Hey ! Salut ! »
Il se dirigea vers elle pour l'enlacer.
« Vous êtes très beaux tous les deux ! »
« Ouais.. c'est vrai, tu es.. magnifique dans ton costume, Edward ! »
« Pas aussi sublime que tu ne l'es dans cette robe ! » dit-il en me fixant droit dans les yeux.
Ses yeux brillaient et au-delà de la sincérité, je pus y voir une sorte de tendresse. Nous nous fixions l'un l'autre comme hypnotisés par nos regards respectifs.
« Bon, il faut que vous y alliez parce que sinon, vous risquez d'être en retard ! » reprit Rose me sortant de mes songes par la même occasion.
« Oui, tu as raison ! »
« Je suis garé en double file ! »
Je fermai mon appartement et saluai Rosalie qui rentrait chez elle. Edward lui avait proposé de la raccompagner mais elle avait refusé. Edward m'ouvrit la portière passager de sa voiture et la referma une fois que je fus installée, puis il prit place au volant.
Durant le trajet aucun de nous n'osait parler. J'avais l'impression d'être revenue quelques jours plutôt quand ce léger malaise régnait entre nous. Refusant, que celui-ci se réinstalle, je pris la parole.
« J'ai reçu un mail d'Esmée, elle me demandait comment vous alliez ? »
« Ah, et bien tu pourras lui dire que je vais bien ! »
Il me fit un clin d’œil.
« Mmmh ! Tant que j'y pense, j'ai des photos que je devais vous donner à Em' et toi la semaine dernière ! J'ai complètement oublié, je les ai dans mon sac, je te les donnerais après la soirée ? »
« Oui, pas de problème ! »
« Tu as passé une bonne semaine ? »
« Oui, ça va ! Il y a eu beaucoup de monde à la galerie et nous avons encore vendu quelques toiles ! »
« Les tiennes ? »
« Euh... oui mais celle de Nahuel aussi ! »
« C'est bien ! Voilà nous sommes arrivés ! »
Il m'offrit ce sourire en coin qui ne me laissait jamais indifférente.
Effectivement, nous venions d'entrer dans le parking souterrain du musée. Comme au départ, Edward vint m'ouvrir la portière et me tendit la main pour m'aider à sortir de son véhicule. La sensation de sa main chaude dans la mienne ne manqua pas de m'envoyer une décharge créant un frisson qui me parcourut le corps.
Nous nous dirigeâmes ensuite vers les ascenseurs qui nous permettraient d’accéder au hall d'entrée du MET. Edward avait placé sa main dans le bas de mon dos et je pouvais y sentir la chaleur qu'elle dégageait. La sensation était des plus agréables. Une fois montés dans l'ascenseur, je fermais les yeux pour savourer cette douce caresse. Arrivés dans le hall, on nous demanda nos cartons d'invitation. Je les sortis de mon sac et nous pûmes pénétrer dans l'une des galeries où se déroulait le vernissage. Il y avait déjà beaucoup de monde et je vis le directeur du MET venir vers nous. Il nous salua et nous remercia d'être venus. Après avoir été présentés à quelques personnes par le directeur, Edward se proposa pour aller nous chercher un verre. Alors que je le regardai s'éloigner, j’aperçus Nahuel qui se dirigeait vers moi.
« Bella, je suis content de te voir ! » dit-il en m'enlaçant.
« Bonsoir Nahuel ! Oui je suis venue comme tu peux le voir ! »
« Tu es magnifique ! Cette robe te va à ravir ! » reprit-il alors qu'il tenait toujours ma main dans la sienne.
« Merci »
Gênée, je baissai la tête.
« Viens avec moi, je vais te présenter à quelques peintres qui sont présents. »
Il m'incita à avancer en plaçant sa main dans le creux de mon dos.
« Euh.. Nahuel, je vais attendre Edward, sinon il risque de ne pas me retrouver au milieu de cette foule ! »
« Oh.. tu n'es pas venue seule ? »
Il semblait déçu.
« Non... »
« Je le pensais, excuses-moi ! Comme tu m'avais dit que Jasper ne pouvait pas t'accompagner, j'ai pensé que tu étais venue toute seule ! »
M'éloignant légèrement de lui afin de ne plus sentir sa main dans mon dos, je vis Edward revenir vers nous. Il semblait tendu et je me demandais ce qui avait bien pu se passer.
« Tiens ! »
Il me tendit une coupe en souriant.
« Merci. Tout va bien ? » lui demandai-je en l'interrogeant du regard.
« Oui ! »
Son ton était sec.
Il se tourna vers Nahuel qui le regardait d'un air perplexe.
« Bonsoir Nahuel ! »
Il lui serra la main mais il semblait la serrer très fort étant donné la grimace qui s'était dessinée sur le visage de Nahuel. Je me demandai ce qu'il se passait entre ces deux-là. Mon regard naviguait entre eux et les yeux d'Edward exprimaient une sorte de colère envers Nahuel. Je me demandai ce qu'Edward cherchait à faire et lorsque je vis que Nahuel ne comprenait pas non plus pourquoi il se comportait comme ça avec lui, je décidai d'interrompre cet échange silencieux.
« Nahuel voudrait me présenter à quelques artistes, tu viens avec nous ? »
Je posai en même temps ma main sur l'avant bras d'Edward.
Il lâcha la main de Nahuel qui le salua à son tour. Je me posais des questions sur l'attitude d'Edward quelques secondes plus tôt mais ne trouvais pas de réponse, bien que...Oui .. ma chère.. il semblerait qu'il soit jaloux... Nahuel t'a presque emmené avec lui et si tu n'avais pas dit que tu étais accompagnée, je pense que la poignée de main aurait pu être autre chose.. Je secouai la tête afin de revenir à l'instant présent. Edward me regardait d'un air inquiet.
« Tout va bien ? »
« Oui ! Tu viens ? »
Je lui pris la main afin qu'il me suive.
Nahuel se dirigeait vers un groupe de personnes. Il me présenta aux deux artistes avec lesquels il était en contact régulier. L'un était d'origine canadienne et l'autre brésilienne. Ils avaient semble-t-il fait leurs études tous ensemble à New-York. Nous passâmes près d'une heure à discuter. Je jetais par moment des regards vers Edward qui était placé juste derrière moi. Il n'avait rien dit à part quelques mots lorsque l'un des artistes l'avait interrogé dans le simple but de le faire participer à notre conversation. Je ne comprenais pas son attitude mais je décidais de ne pas en tenir compte, tout du moins pour l'instant. Je continuais de parler avec les invités. L'un d'eux semblait intéressé par mes toiles. Nahuel l'incita à passer à la galerie dans la semaine afin de voir mon travail. Nous discutions peinture, littérature et aussi voyages quand Joham me proposa de l'accompagner pour venir contempler avec lui l'une des toiles exposées. Il souhaitait avoir mon opinion avant de proposer un montant dans le but de l'acquérir.
En effet, ce soir, chaque toile était mise aux enchères et une partie des bénéfices des ventes irait en faveur d'une association qui améliorait le quotidien des enfants dans les hôpitaux new-yorkais. Je me retournai afin de voir avec Edward mais je ne vis personne derrière moi. Je tentai de le chercher dans la salle quand Nahuel pris la parole.
[« Pieces »
(Acoustic cover) - Red]
« Pourquoi ? »
« Je ne sais pas ! »
Il haussa les épaules.
Je me demandai ce qu'il pouvait bien faire tout en m'inquiétant qu'il soit parti sachant que je devais rentrer avec lui.
« Tu viens ? »
« Oui.. oui j'arrive ! »
Je jetai des coups d’œil derrière moi dans l'espoir de l'apercevoir.
Après quelque pas, je me retournais vers Nahuel.
« S'il revient dis-lui de m'attendre s'il te plaît ! »
« Pas de problème Bella ! »
Je suivis Joham jusqu'à un coin de la galerie où la toile qu'il souhaitait me montrer était exposée. Je fis face à une œuvre immense où des visages étaient peints. Ils se superposaient les uns aux autres et chacun était d'une couleur différente, seuls les yeux de couleur rouge étaient communs à chacun d'eux. Le tableau était magnifique. Cela ressemblait à une sorte de puzzle. Je ne l'imaginais pas chez moi mais il fallait avouer que la finesse des traits était impressionnante. Il s'agissait d'une peinture à l'huile. J'écoutai distraitement ce que me disait Joham car de temps à autre, pour ne pas dire très souvent, je tentai d'apercevoir Edward au milieu des invités. Mais malheureusement je ne le vis pas. Lorsque mon regard se posa sur le groupe où était Nahuel, je ne pus que constater qu'il n'était pas revenu. Déçue, je me concentrai sur ce que Joham me racontait.
« .. il y a une certaine rage dans certains des visages »
« En effet, mais aussi beaucoup de douceur dans ces deux-là ! »
« C'est vrai ! J'aime beaucoup cette toile ! Elle est riche en couleurs et en profondeur ! Chaque regard donne cette impression d'être habité ! »
« Oui, c'est vrai ! Le peintre est de quelle origine ? »
« Africaine, rwandaise pour être exact ! »
« Je comprends mieux cette impression d'avoir un visage qui semble être une sorte de totem ! »
« Mmmmh ! »
Je jetai à nouveau un regard vers la foule quand Joham reprit la parole.
« Alors à ton avis, quel prix devrai-je proposer ? »
« Oh.. je n'en sais rien ! Je.. je ne suis pas douée pour ça ! C'est Esmée qui fixe les prix à la galerie alors ! »
Je tournai à nouveau la tête afin de l'apercevoir mais malheureusement, je ne vis que des personnes inconnues.
Joham fixait la toile tout en se massant le menton d'une main. Signe qu'il devait probablement réfléchir.
« Désolée de ne pouvoir t'aider ! »
« C'est pas grave ! Nous allons aller voir le prix de départ et puis tu me diras quel prix tu y mettrais ! »
« Si tu veux ! »
Nous repartîmes en direction de l'entrée de la galerie, là où les prix étaient inscrits dans un cahier. Joham releva le numéro de la toile et d'une main dans mon dos, il me dirigea à travers la foule. Durant notre trajet, je regardai à droite et à gauche cherchant la présence rassurante de mon cavalier. Mais je fus déçue de ne pas le voir. Je sentis alors un souffle chaud dans le creux de ma nuque et deux mains sur mes épaules qui me stoppèrent dans mon avancée.
« Tu le cherches, n'est-ce pas ? »
« Oui »
« Tu devrais aller voir là-bas ! »
Il me désigna le passage vers une autre galerie.
« Pourquoi ? »
Je me tournai de façon à lui faire face.
« Il est jaloux, je pense ! Nahuel n'a pas arrêté de te faire des compliments et de te dévorer des yeux et je pense que cela n'a pas plu à ton ami ! Et puis je t'ai bien vu le chercher du regard ! Tu ne m'écoutais pas vraiment pendant que je te parlais de cette toile !»
« Oh ! Mais.. je.. »
« Bella, je ne t'en veux pas ! Et puis Nahuel ne s'est pas caché ! Depuis trois jours, il ne nous parle que de toi avec un sourire béat. Il a vraisemblablement craqué pour toi mais apparemment, tu sembles plus à l'aise avec l'homme qui t'accompagnait alors ! »
« Mais je dois t'accompagner pour le prix ! »
« Ce n'était qu'une diversion ! Quand j'ai vu le regard qu'il a lancé à Nahuel pendant que tu discutais avec lui en riant, je me suis demandé ce qu'il allait faire ! Puis il est parti en serrant les poings ! Je pense qu'il ne voulait pas faire un esclandre ici, alors que tu es dans ton élément et que tu t'y sens bien ! J'ai donc trouvé cette excuse ! »
« Mais Joham, on ne se connaît pas et.. »
« Ne t'inquiète pas ! Mais je le comprends et j'aurais aimé que quelqu'un fasse ça pour moi. J'ai aimé une femme à en mourir. J'étais chaque jour près d'elle alors que certains hommes flirtaient ouvertement avec elle. J'ai cru ne jamais pouvoir le supporter ! Chaque rendez-vous, gala et autres soirées étaient un vrai supplice car elle ne souhaitait être que mon amie alors que je voulais plus ! Mais.. »
« Elle n'en a jamais voulu plus, n'est-ce pas ? »
« Non ! Contrairement à toi ! …. Je t'ai vu jeter des regards derrière toi comme pour t'assurer qu'il ne s'éloignait pas ! Je me doute que tu sens des choses ici » me dit-il en pointant mon cœur du doigt « mais que là » en pointant ma tête « ce n'est pas encore prêt ! Pourtant à trop attendre c'est lui qui risque de partir ! Comme je l'ai fait, même si je savais avec certitude que cette femme ne m'aimerait jamais ! »
« Peut-être ! »
« Allez file ! J'ai un prix à donner en espérant que cette toile soit en ma possession à la fin de la soirée ! »
Il sourit
« Merci »
Je l'enlaçai pour cette douce attention dont il avait fait preuve.
Je partis en direction de la galerie que Joham m'avait indiqué et en pénétrant dans le premier hall, je vis Edward assis sur un des bancs, le regard fixé sur une toile. Je m'approchais doucement. Il ne semblait pas avoir remarqué ma présence. En marchant le plus doucement possible, je vins m'asseoir sur le banc à côté de lui. Il tourna la tête instantanément. Il avait le regard rougi comme s'il avait pleuré. Il attrapa la coupe située à sa droite et en descendit le contenu d'un trait.
« Je te cherchais ! »
« Il ne fallait pas ! »
« Je me suis inquiétée ! »
Il ne répondit rien mais son regard s'était à nouveau posé sur la toile face à nous.
Il s'agissait d'une peinture de Monet, un peintre impressionniste français.
« Pourquoi es-tu parti ? »
Il serra ses poings et baissa la tête tout en appuyant ses coudes sur ses jambes.
« Je pensais... non peu importe... retourne avec les autres je vais arriver ! »
« Edward je t'ai dit plus de mensonges ! »
« Je sais ! Mais.. »
« Mais ? »
« Je.. ce n'est rien de grave, j'avais juste un peu chaud et je voulais m'isoler un peu ! Je te savais en sécurité avec Nahuel et tu avais l'air d'être bien.. du coup j'en ai profité pour m'isoler un peu. »
Je savais qu'il ne me disait pas la vérité. Joham avait vu juste et le souvenir de sa réaction quand il avait salué Nahuel en arrivant me le confirma. Mais apparemment, il ne voulait pas m'en parler. Je savais que je devrais lui dire ce que je ressens mais je ne sais pour quelle raison je voulais qu'il me dise ce qu'il avait sur le cœur avant. J'étais prête à aller de l'avant et à le laisser entrer dans ma vie. J'avais pris ma décision dans la journée après avoir relu chacun de ses mots et après avoir écrit le mail à mon père, mais je voulais attendre que cette soirée soit finie pour l'inviter chez moi puisque Jazz n'était pas à l'appartement. Je regardais Edward qui avait toujours le regard baissé. Je sentais qu'il voulait dire autre chose mais comme il ne se décidait pas je pris la parole.
« Okay ! Puisque tu ne sembles pas enclin à me dire ce qu'il y a, je vais rentrer ! Ne t'inquiètes pas pour moi, je vais prendre un taxi. »
Je me levai brusquement.
Je fis quelques pas quand je sentis deux bras me serrer par la taille. Je fermais les yeux et sentais son souffle chaud dans mon cou.
« Non, s'il te plaît ! Je.. laisses-moi te raccompagner s'il te plaît! »
« Okay ! »
Je me savais vaincue. De toute façon, je savais que je n'aurais pas pu quitter le vernissage sans lui et pour être honnête, je prenais la direction du sous-sol pour l'attendre devant sa voiture. Il semblait avoir bu un peu trop, et son haleine d'alcool me le confirma.
« Mais tu me donnes les clés de ta voiture ! »
Il me regardait d'un air perplexe. Tendant ma main, je le vis fouiller dans la poche de son pantalon. Il déposa les clés dans ma main. Le voyant hésiter, je le regardais plus froidement lui faisant clairement comprendre que c'était non négociable. Il souffla tout en me les donnant.
« Bien, on y va ? »
« Ouais ! Je peux conduire, tu sais! »
« N'y penses même pas Cullen ! Tu as bu combien de verres ? »
« Deux ou trois ! »
« Je dirais cinq, puisqu'il y a cinq coupes au pied du banc là-bas ! »
Je lui montrai les coupes en questions.
Il se tourna avant de reposer ses yeux sur moi. Il avait la tête d'un enfant pris en faute. Je souris avant de me recomposer un visage plus sérieux.
« Sans compter celles que tu as bu quand nous étions avec Nahuel et les autres ! »
« Tu me surveilles ? » demanda-t-il l'air taquin.
« Peut-être ! »
Je lui attrapai la main et nous prîmes la direction du sous-sol après avoir salué les divers invités et le directeur du musée. J'adorai sentir sa peau contre la mienne et le fait de lui prendre la main me donnait une excuse.
Une fois en voiture, je pris la direction de son appartement.
« Tu me ramènes chez moi ? »
« Euh.. oui pourquoi ? »
« Tu sais où j'habite ? »
« Rose m'a dit où tu habitais !... Quand.. »
« Quand ? »
« Quand j'avais décidé de venir te voir pour que nous puissions parler.. avant.. avant ma rencontre avec Tanya ! »
« Oh ! »
« Ça te dérange que je sache où tu habites ? Parce que si c'est le cas, sache que je ne viendrais pas chez toi à l'improviste ! Ou sans y être invitée !»
« Non.. non.. c'est très bien.. je.. ça ne me dérange pas au contraire ! »
« Merci ! »
Le silence se réinstalla dans l'habitacle. Edward regardait à travers la vitre la ville qui défilait. Il faisait nuit et les fenêtres ouvertes permettaient au vent frais de venir fouetter mon visage. Mes cheveux volaient autour de mon visage m'obligeant régulièrement à les glisser derrière les oreilles dans une vaine tentative de les empêcher de revenir devant mes yeux. Edward posa sa main sur la mienne qui était posée sur le levier de vitesse. Je jetai un coup d’œil vers lui tout en souriant mais son visage était toujours rivé vers l'extérieur. J'écartai légèrement les doigts et tentai de faire passer les miens au dessus. Alors que je regardais la route, ses doigts se glissèrent entre les miens avant de serrer ma main.
POV EDWARD
[« Heaven »
- Unkle]
Je regardai les lumières défiler derrière la vitre de ma voiture. J'avais posé ma main sur la sienne et lorsque je sentis ses doigts s'entrelacer aux miens, je ne pus que me détendre. La soirée avait pourtant bien commencé. Elle était superbe dans sa robe rouge et je n'avais pas pu détourner mon regard d'elle dès l'instant où elle avait ouvert la porte de son appartement. Dès notre arrivée au MET, nous avions été présentés à plusieurs personnes et tout semblait se dérouler pour le mieux mais très rapidement j'avais perdu le contrôle, à mon plus grand regret.
Tout d'abord, pendant que j'étais parti nous chercher un verre, j'avais aperçu Nahuel qui s'était approché d'elle. Il l'avait d'abord enlacé et la manière dont il la regardait ne cachait rien du désir qu'il éprouvait pour elle. Alors qu'il semblait vouloir la conduire ailleurs, Bella l'avait stoppé et elle semblait quelque peu mal à l'aise puisqu'elle tentait de s'éloigner de lui à chaque fois que celui-ci établissait un contact. Lorsque j'étais revenu vers eux, je n'avais pas pu m'empêcher de jeter un regard noir à Nahuel tout en lui serrant fortement la main dans l'espoir de lui faire comprendre que Bella était avec moi et qu'il ne fallait pas qu'il s'imagine l'approcher plus. Cette attitude avait été totalement puérile et à mon plus grand regret Bella l'avait apparemment remarqué. Puis coupant court à mon acte de machisme peu discret, nous avions rejoint un groupe d'artistes que semblait connaître Nahuel. Ils discutaient tous ensemble et Bella avait vite été mêlée à la conversation. J'écoutai d'une oreille attentive tout ce qu'elle pouvait dire répondant en même temps aux quelques questions qui m'étaient posées. Je ne me lassais pas du son de sa voix tout comme j'étais fasciné par tout ce qu'elle connaissait et par les divers avis qu'elle avait pu donner. Observant Nahuel ainsi que les allusions et les gestes qu'il avait envers elle, j'avais senti mon calme apparent s'effriter. Plus je les regardais, et malgré la discussion que semblait vouloir instaurer Joham avec moi, plus je sentais mon sang bouillir. Chaque fois qu'il posait sa main sur elle, chaque fois qu'elle riait lorsqu'il lui parlait, chaque regard qu'il lui portait ne faisait qu'amplifier la tension présente déjà dans tout mon être. J'avais eu beau serrer les poings et tenter de me dire que ce n'était qu'une discussion, je ne cessais de penser que Bella pourrait très bien rentrer avec lui ce soir. N'étant pas en droit de faire une quelconque remarque, j'avais donc préféré m'éloigner.
Installé sur un des bancs j'avais contemplé les Nymphéas de Monet pendant presque une heure tout en buvant les coupes de champagne que les serveurs m'avaient apporté. Puis Bella était apparue. Assise sur le banc juste à côté de moi, elle m'avait avoué m'avoir cherché et s'être inquiétée. Cet aveu m'avait permis de me sentir heureux quelques instants. Mais les remords d'avoir probablement gâché sa soirée avaient vite pris le dessus. Alors qu'elle m'avait questionné, je n'avais pas trouvé le courage de lui dire que la jalousie avait eu raison de moi et que c'était à cause d'elle que j'avais décidé de m'éloigner. Elle avait semble-t-il compris puisque qu'elle n'avait pas hésité à me dire qu'elle ne croyait pas les excuses ridicules que je venais de lui fournir. Quand elle m'avait annoncé qu'elle rentrait sans moi et que je l'avais senti s'éloigner, je m'étais levé pour la retenir. Refusant que je conduise et ne souhaitant pas qu'elle s'éloigne à nouveau, j'avais donc accepté qu'elle prenne le volant.
Nous nous dirigions vers mon appartement et j'espérais qu'elle ne décide pas de rentrer juste après.
Les lumières de la ville éclairaient l'habitacle alors que la musique de Unkle résonnait toujours à l'intérieur. Je tentai un regard vers elle. Elle était concentrée sur la route et son regard ne cillait pas. Elle semblait néanmoins pensive et je me demandais à quoi elle pouvait bien penser. Une légère pression sur ma main et le léger sourire qui se dessinait sur son visage me fit comprendre qu'elle savait que je la regardais. Je ne pus m'empêcher de sourire en retour. Son visage juste éclairé par les lumières du tableau de bord était magnifique. Ses cheveux étaient quelque peu défaits et en suivant chacune des mèches, mon regard se déplaçait de sa nuque à son cou tout en descendant vers le décolleté de sa robe. Je pouvais voir l'esquisse de son sein légèrement dévoilé par le tissu qui se détachait légèrement de sa peau. Instinctivement, je m'étais mis à caresser ses doigts avec les miens appréciant ainsi la chaleur de sa peau. Je contemplai cette magnifique femme tout en savourant sa douceur sous la pulpe de mes doigts alors que par moment, je sentai sa main serrer la mienne. Sa poitrine semblait se soulever plus rapidement, signe évident que sa respiration s'était accélérée. L'idée que je puisse en être à l'origine me provoqua un frisson de désir. Tandis que mes yeux ne l'avaient pas quitté une seule seconde et qu'elle se mordillait la lèvre d'une façon très sexy, je me mis à rêver que je la tenais dans mes bras et que j'embrassais ses lèvres délicates tout en faisant glisser mes mains avec douceur sur sa peau satinée. Conscient que le moment était sans doute mal choisi pour avoir ce genre d'idées, je décidai de tourner ma tête vers l'extérieur pour tenter de me reprendre.
« Tu rentres ta voiture dans le garage ? »
« Euh... ouais ! Le bip est dans le vide poche à ta gauche ! »
Après avoir ouvert le garage, elle rentra mon véhicule à l'intérieur. Je lui indiquai l'emplacement où elle devait se garer. Elle relâcha ma main et la sensation de vide qui prit possession de moi, me fit l'effet d'une douche froide.
Une fois garée, elle coupa le moteur et se laissa retomber sur le dossier du siège avant d'ôter sa ceinture. Elle tourna la tête vers moi et le silence qui s'en suivit ne fut pas des plus sereins. Je pouvais sentir la tension qui régnait dans l'habitacle. Ne voulant pas qu'elle rentre dans l'immédiat, je pris la parole.
« Tu veux rentrer chez toi ou est-ce que tu accepterais de monter chez moi boire un verre ? »
« Je ne sais pas... Je. »
« Okay, viens avec moi, je vais appeler un taxi et attendre avec toi ! »
J'étais déçu.
« Edward... ce... okay... »
Alors que nous venions d'arriver au bas de mon immeuble, j'attrapai mon téléphone afin de contacter la société de taxi. Alors que la première tonalité se fit entendre, Bella tira mon bras de telle sorte que je ne pus répondre à la voix qui résonnait désormais dans le combiné.
« Qu'est-ce... »
« Raccroches s'il te plaît ! »
Elle me fixai droit dans les yeux.
« Mais je croyais... que... tu voulais rentr... »
« Oui, mais j'ai changé d'avis ! Sauf si ça te dérange ! »
Elle me regarda en se mordillant la lèvre.
« Euh... »
Ce fut tout ce que je pus dire tellement j'étais surpris. Mon cœur s'était emballé et ma respiration s'était bloquée. Elle continuait de me dévisager et l'expression de son visage me força à dire quelque chose rapidement car elle semblait se décomposer à vue d’œil.
« Si tu... »
« Non, c'est bon ! C'est juste que … tu es sûre de vouloir monter ? »
« Oui j'en suis sûre»
Mes yeux tentaient de cerner dans son visage une quelconque hésitation qui m'aurait poussé à rappeler cette société de taxi. Mais malgré le sentiment de malaise que je pouvais voir dans son regard et dans ses mimiques, elle semblait réellement vouloir venir avec moi. Mon cœur se gonfla de joie et je tentais de calmer les légers tremblements de mon corps et principalement de mes mains avant de l'inviter à me suivre mais malheureusement ce fut sans succès.
« Ok...okay.. suis-moi »
Ma voix trembla.
Après avoir ouvert la porte de l'immeuble, nous nous engouffrâmes dans l'ascenseur afin d’accéder à mon appartement. Aucun de nous n'osait rompre le silence qui s'était à nouveau installé. Je réfléchissais à ce qui allait bien pouvoir se passer entre nous dès que nous serions chez moi. Le bruit du bip des portes de l'ascenseur me sortit de mes songes. Une fois dans l'appartement, je me sentis mal à l'aise. Je ne me reconnaissais pas, moi qui était pourtant si à l'aise avec la gente féminine, il semblait qu'en présence de Bella je perdais tous mes moyens
En même temps mec, c'est normal c'est pas une femme.. c'est LA femme... alors bouges-toi... fermes cette porte au lieu de baver en matant son derrière et proposes-lui quelque chose à boire...
Je secouais la tête pour retrouver mes esprits et refermais la porte d'entrée.
« Tu veux boire quelque chose de chaud ou de froid ? »
« Chaud, s'il te plaît ! »
« Okay, tu aimes le chocolat ? »
« Euh oui... »
Elle sembla surprise par ma question.
« Okay ! Fais comme chez toi ! »
Je lui indiquai mon salon de la main.
Avant de me diriger vers la cuisine, j'allumai une des lampes du salon créant ainsi une lumière diffuse ni trop agressive ni trop intimiste ne voulant absolument pas la mettre mal à l'aise. Je me sentis nerveux et décidai de mettre un peu de musique en espérant faire baisser la tension ambiante qui semblait saturer la pièce.
« Ça t'embête si je mets un peu de musique ? »
« No... non... pas du tout ! »
Elle frotta ses bras énergiquement comme si elle cherchait à se réchauffer.
Les fenêtres étaient ouvertes et l'emplacement de mon appartement au bord de l'Hudson me permettait d'avoir constamment un vent frais qui pénétrait à l'intérieur me permettant de mieux supporter la chaleur de la nuit.
« Tu as froid ? »
« Un petit peu ! »
« Tu veux que je te prête un pull ou bien je peux fermer la fenêtre aussi ? »
« Non... non laisses la fenêtre ouverte, je... je pensais... enfin... »
Elle désigna la terrasse de sa main.
« Y aller ? »
« Ouais ! »
« Pas de problème, je vais aller préparer le chocolat, si tu as froid, tu peux prendre le pull qui est posé sur la chaise là-bas ! »
Je lui montrai là où mon sweat se trouvait.
Elle hocha la tête en signe d'acquiescement.
« Par contre, désolé mais ça ne sera pas très assorti à ta robe ! »
« Oui, mais ce n'est pas bien grave ! »
Tout d'abord, pendant que j'étais parti nous chercher un verre, j'avais aperçu Nahuel qui s'était approché d'elle. Il l'avait d'abord enlacé et la manière dont il la regardait ne cachait rien du désir qu'il éprouvait pour elle. Alors qu'il semblait vouloir la conduire ailleurs, Bella l'avait stoppé et elle semblait quelque peu mal à l'aise puisqu'elle tentait de s'éloigner de lui à chaque fois que celui-ci établissait un contact. Lorsque j'étais revenu vers eux, je n'avais pas pu m'empêcher de jeter un regard noir à Nahuel tout en lui serrant fortement la main dans l'espoir de lui faire comprendre que Bella était avec moi et qu'il ne fallait pas qu'il s'imagine l'approcher plus. Cette attitude avait été totalement puérile et à mon plus grand regret Bella l'avait apparemment remarqué. Puis coupant court à mon acte de machisme peu discret, nous avions rejoint un groupe d'artistes que semblait connaître Nahuel. Ils discutaient tous ensemble et Bella avait vite été mêlée à la conversation. J'écoutai d'une oreille attentive tout ce qu'elle pouvait dire répondant en même temps aux quelques questions qui m'étaient posées. Je ne me lassais pas du son de sa voix tout comme j'étais fasciné par tout ce qu'elle connaissait et par les divers avis qu'elle avait pu donner. Observant Nahuel ainsi que les allusions et les gestes qu'il avait envers elle, j'avais senti mon calme apparent s'effriter. Plus je les regardais, et malgré la discussion que semblait vouloir instaurer Joham avec moi, plus je sentais mon sang bouillir. Chaque fois qu'il posait sa main sur elle, chaque fois qu'elle riait lorsqu'il lui parlait, chaque regard qu'il lui portait ne faisait qu'amplifier la tension présente déjà dans tout mon être. J'avais eu beau serrer les poings et tenter de me dire que ce n'était qu'une discussion, je ne cessais de penser que Bella pourrait très bien rentrer avec lui ce soir. N'étant pas en droit de faire une quelconque remarque, j'avais donc préféré m'éloigner.
Installé sur un des bancs j'avais contemplé les Nymphéas de Monet pendant presque une heure tout en buvant les coupes de champagne que les serveurs m'avaient apporté. Puis Bella était apparue. Assise sur le banc juste à côté de moi, elle m'avait avoué m'avoir cherché et s'être inquiétée. Cet aveu m'avait permis de me sentir heureux quelques instants. Mais les remords d'avoir probablement gâché sa soirée avaient vite pris le dessus. Alors qu'elle m'avait questionné, je n'avais pas trouvé le courage de lui dire que la jalousie avait eu raison de moi et que c'était à cause d'elle que j'avais décidé de m'éloigner. Elle avait semble-t-il compris puisque qu'elle n'avait pas hésité à me dire qu'elle ne croyait pas les excuses ridicules que je venais de lui fournir. Quand elle m'avait annoncé qu'elle rentrait sans moi et que je l'avais senti s'éloigner, je m'étais levé pour la retenir. Refusant que je conduise et ne souhaitant pas qu'elle s'éloigne à nouveau, j'avais donc accepté qu'elle prenne le volant.
Nous nous dirigions vers mon appartement et j'espérais qu'elle ne décide pas de rentrer juste après.
Les lumières de la ville éclairaient l'habitacle alors que la musique de Unkle résonnait toujours à l'intérieur. Je tentai un regard vers elle. Elle était concentrée sur la route et son regard ne cillait pas. Elle semblait néanmoins pensive et je me demandais à quoi elle pouvait bien penser. Une légère pression sur ma main et le léger sourire qui se dessinait sur son visage me fit comprendre qu'elle savait que je la regardais. Je ne pus m'empêcher de sourire en retour. Son visage juste éclairé par les lumières du tableau de bord était magnifique. Ses cheveux étaient quelque peu défaits et en suivant chacune des mèches, mon regard se déplaçait de sa nuque à son cou tout en descendant vers le décolleté de sa robe. Je pouvais voir l'esquisse de son sein légèrement dévoilé par le tissu qui se détachait légèrement de sa peau. Instinctivement, je m'étais mis à caresser ses doigts avec les miens appréciant ainsi la chaleur de sa peau. Je contemplai cette magnifique femme tout en savourant sa douceur sous la pulpe de mes doigts alors que par moment, je sentai sa main serrer la mienne. Sa poitrine semblait se soulever plus rapidement, signe évident que sa respiration s'était accélérée. L'idée que je puisse en être à l'origine me provoqua un frisson de désir. Tandis que mes yeux ne l'avaient pas quitté une seule seconde et qu'elle se mordillait la lèvre d'une façon très sexy, je me mis à rêver que je la tenais dans mes bras et que j'embrassais ses lèvres délicates tout en faisant glisser mes mains avec douceur sur sa peau satinée. Conscient que le moment était sans doute mal choisi pour avoir ce genre d'idées, je décidai de tourner ma tête vers l'extérieur pour tenter de me reprendre.
« Tu rentres ta voiture dans le garage ? »
« Euh... ouais ! Le bip est dans le vide poche à ta gauche ! »
Après avoir ouvert le garage, elle rentra mon véhicule à l'intérieur. Je lui indiquai l'emplacement où elle devait se garer. Elle relâcha ma main et la sensation de vide qui prit possession de moi, me fit l'effet d'une douche froide.
Une fois garée, elle coupa le moteur et se laissa retomber sur le dossier du siège avant d'ôter sa ceinture. Elle tourna la tête vers moi et le silence qui s'en suivit ne fut pas des plus sereins. Je pouvais sentir la tension qui régnait dans l'habitacle. Ne voulant pas qu'elle rentre dans l'immédiat, je pris la parole.
« Tu veux rentrer chez toi ou est-ce que tu accepterais de monter chez moi boire un verre ? »
« Je ne sais pas... Je. »
« Okay, viens avec moi, je vais appeler un taxi et attendre avec toi ! »
J'étais déçu.
« Edward... ce... okay... »
Alors que nous venions d'arriver au bas de mon immeuble, j'attrapai mon téléphone afin de contacter la société de taxi. Alors que la première tonalité se fit entendre, Bella tira mon bras de telle sorte que je ne pus répondre à la voix qui résonnait désormais dans le combiné.
« Qu'est-ce... »
« Raccroches s'il te plaît ! »
Elle me fixai droit dans les yeux.
« Mais je croyais... que... tu voulais rentr... »
« Oui, mais j'ai changé d'avis ! Sauf si ça te dérange ! »
Elle me regarda en se mordillant la lèvre.
« Euh... »
Ce fut tout ce que je pus dire tellement j'étais surpris. Mon cœur s'était emballé et ma respiration s'était bloquée. Elle continuait de me dévisager et l'expression de son visage me força à dire quelque chose rapidement car elle semblait se décomposer à vue d’œil.
« Si tu... »
« Non, c'est bon ! C'est juste que … tu es sûre de vouloir monter ? »
« Oui j'en suis sûre»
Mes yeux tentaient de cerner dans son visage une quelconque hésitation qui m'aurait poussé à rappeler cette société de taxi. Mais malgré le sentiment de malaise que je pouvais voir dans son regard et dans ses mimiques, elle semblait réellement vouloir venir avec moi. Mon cœur se gonfla de joie et je tentais de calmer les légers tremblements de mon corps et principalement de mes mains avant de l'inviter à me suivre mais malheureusement ce fut sans succès.
« Ok...okay.. suis-moi »
Ma voix trembla.
Après avoir ouvert la porte de l'immeuble, nous nous engouffrâmes dans l'ascenseur afin d’accéder à mon appartement. Aucun de nous n'osait rompre le silence qui s'était à nouveau installé. Je réfléchissais à ce qui allait bien pouvoir se passer entre nous dès que nous serions chez moi. Le bruit du bip des portes de l'ascenseur me sortit de mes songes. Une fois dans l'appartement, je me sentis mal à l'aise. Je ne me reconnaissais pas, moi qui était pourtant si à l'aise avec la gente féminine, il semblait qu'en présence de Bella je perdais tous mes moyens
En même temps mec, c'est normal c'est pas une femme.. c'est LA femme... alors bouges-toi... fermes cette porte au lieu de baver en matant son derrière et proposes-lui quelque chose à boire...
Je secouais la tête pour retrouver mes esprits et refermais la porte d'entrée.
« Tu veux boire quelque chose de chaud ou de froid ? »
« Chaud, s'il te plaît ! »
« Okay, tu aimes le chocolat ? »
« Euh oui... »
Elle sembla surprise par ma question.
« Okay ! Fais comme chez toi ! »
Je lui indiquai mon salon de la main.
Avant de me diriger vers la cuisine, j'allumai une des lampes du salon créant ainsi une lumière diffuse ni trop agressive ni trop intimiste ne voulant absolument pas la mettre mal à l'aise. Je me sentis nerveux et décidai de mettre un peu de musique en espérant faire baisser la tension ambiante qui semblait saturer la pièce.
« Ça t'embête si je mets un peu de musique ? »
« No... non... pas du tout ! »
Elle frotta ses bras énergiquement comme si elle cherchait à se réchauffer.
Les fenêtres étaient ouvertes et l'emplacement de mon appartement au bord de l'Hudson me permettait d'avoir constamment un vent frais qui pénétrait à l'intérieur me permettant de mieux supporter la chaleur de la nuit.
« Tu as froid ? »
« Un petit peu ! »
« Tu veux que je te prête un pull ou bien je peux fermer la fenêtre aussi ? »
« Non... non laisses la fenêtre ouverte, je... je pensais... enfin... »
Elle désigna la terrasse de sa main.
« Y aller ? »
« Ouais ! »
« Pas de problème, je vais aller préparer le chocolat, si tu as froid, tu peux prendre le pull qui est posé sur la chaise là-bas ! »
Je lui montrai là où mon sweat se trouvait.
Elle hocha la tête en signe d'acquiescement.
« Par contre, désolé mais ça ne sera pas très assorti à ta robe ! »
« Oui, mais ce n'est pas bien grave ! »
Les
premiers accord de Crazy Love de
Van
Morrisson résonnaient dans l'appartement alors que je regardais Bella qui était désormais appuyée sur la rambarde de ma terrasse. Elle avait enfilé mon pull et celui-ci lui descendait jusqu'à mi-cuisse. Quand mes yeux se posèrent sur son visage seulement éclairé par les torches enflammées de la terrasse, je vis qu'elle avait enfoui son nez dans mon sweat et que ses yeux étaient clos. Je souris devant cette magnifique image. Je vis alors un sourire se dessiner sur son visage alors qu'elle serrait d'une main le col afin de le maintenir plaqué contre son cou tout en faisant courir l'autre sur le tissu qui recouvrait désormais sa peau. Elle fixait l'horizon et ses cheveux voletaient autour d'elle. J'adorais moi aussi la vue, surtout la nuit alors que les bateaux continuaient de circuler sur le fleuve. Aucun bruit ne venait perturber le calme hormis les quelques sirènes des cargos ou encore les goélands juste avant le coucher de soleil.
Je la laissai, à regret, sur la terrasse pour me rendre dans ma cuisine. Je décidai de préparer deux chocolats chauds made in Esmée. Quand j'étais petit et que je refusais de parler, ma mère me préparait ce genre de chose et je devais avouer que ma langue se déliait rapidement lorsque nous buvions ensemble cette préparation à base de lait, chocolat et marshmallow. Malgré la chaleur étouffante de la journée, l'orage qui avait eu lieu en début de soirée alors que nous étions au vernissage avait passablement rafraîchi l'air ambiant et la proximité avec le fleuve amplifiait cet effet. C'était, je dois l'avouer, avec le calme, malgré l'axe routier important situé en contrebas, une des raisons pour lesquelles j'avais aussi choisi cet appartement. J'avais dû réaliser de gros travaux pour rendre ce lieu habitable mais même les arguments négatifs d'Esmée et Carlisle n'avaient pas réussi à me faire changer d'avis. Les chocolats chauffaient désormais dans le micro-onde et j'attrapai pendant ce temps quelques marshmallows que je mettrais au-dessus. Une fois prêts, je me dirigeai avec mes deux tasses vers la terrasse où se trouvait Bella. Elle était assise sur un des transats et semblait contempler le ciel étoilé. Je lui signalai ma présence en raclant doucement ma gorge car je ne voulais pas l'effrayer. Elle se tourna vivement vers moi tout en se redressant.
« Tiens ! Fais attention c'est très chaud ! »
Je lui tendis son mug.
« Merci ! »
Je m'installai sur l'autre transat et serrai ma tasse entre mes mains. Alors qu'elle sentait la sienne, ses yeux se fermèrent et un sourire discret se dessina sur ses lèvres.
« Mmmh ça sent bon ! Ça me rappelle mon enfance ! »
Elle avait gardé les yeux fermés.
« Esmée m'en préparait très souvent l'hiver mais aussi en été quand le temps était humide ! »
« Moi, c'était mon père qui m'en préparait les veilles d'examens ou encore le soir de Noël ! »
Elle me dévisagea tandis que je tournai machinalement ma cuillère dans la tasse tout en me tournant vers elle. Elle semblait désormais perdue dans ses pensées.
« Tu as une magnifique vue d'ici ! »
Elle fixai désormais l'horizon.
« C'est ce que j'ai aimé la première fois que je suis venu ! »
Elle remonta ses jambes contre elle tout en faisant glisser mon pull de manière à les recouvrir avec et je constatai qu'elle était pieds nus. Je la vis souffler sur son chocolat avant de plonger la cuillère dedans et d'attraper un peu de marshmallow qu'elle tenta maladroitement de manger.
« Ahmmmmmh » gémit-elle en fermant les yeux.
Cette vision et ce gémissement m'envoyèrent directement au paradis. Elle ressemblait à une enfant qui découvrait pour la première fois le goût de cette douceur. Un peu de chocolat était présent à la commissure de ses lèvres et j'eus soudainement très envie d'approcher mon doigt pour m'en saisir. Mais avant que je n'ai eu le temps d'esquisser le moindre mouvement, je vis sa langue sortir et venir caresser ses lèvres afin de récolter le précieux nectar. Je sentis alors soudainement ma virilité se réveiller et pour tenter de masquer le gémissement qui menaçait de sortir de ma bouche, je bus une gorgée de mon chocolat sans prendre la peine d'en vérifier la température. Alors que le liquide me brûlait désormais la gorge, je ne pus m'empêcher de tousser.
« Edward ? »
« Mmmh »
« Ça va ? »
« Ouais, je me suis légèrement brûlé la gorge ! »
« Et c'était à moi de faire attention parce que c'était chaud ! Hein ? »
« Ouais ! » soufflai-je alors que la douleur vive dans ma gorge se dissipait.
Je la laissai, à regret, sur la terrasse pour me rendre dans ma cuisine. Je décidai de préparer deux chocolats chauds made in Esmée. Quand j'étais petit et que je refusais de parler, ma mère me préparait ce genre de chose et je devais avouer que ma langue se déliait rapidement lorsque nous buvions ensemble cette préparation à base de lait, chocolat et marshmallow. Malgré la chaleur étouffante de la journée, l'orage qui avait eu lieu en début de soirée alors que nous étions au vernissage avait passablement rafraîchi l'air ambiant et la proximité avec le fleuve amplifiait cet effet. C'était, je dois l'avouer, avec le calme, malgré l'axe routier important situé en contrebas, une des raisons pour lesquelles j'avais aussi choisi cet appartement. J'avais dû réaliser de gros travaux pour rendre ce lieu habitable mais même les arguments négatifs d'Esmée et Carlisle n'avaient pas réussi à me faire changer d'avis. Les chocolats chauffaient désormais dans le micro-onde et j'attrapai pendant ce temps quelques marshmallows que je mettrais au-dessus. Une fois prêts, je me dirigeai avec mes deux tasses vers la terrasse où se trouvait Bella. Elle était assise sur un des transats et semblait contempler le ciel étoilé. Je lui signalai ma présence en raclant doucement ma gorge car je ne voulais pas l'effrayer. Elle se tourna vivement vers moi tout en se redressant.
« Tiens ! Fais attention c'est très chaud ! »
Je lui tendis son mug.
« Merci ! »
Je m'installai sur l'autre transat et serrai ma tasse entre mes mains. Alors qu'elle sentait la sienne, ses yeux se fermèrent et un sourire discret se dessina sur ses lèvres.
« Mmmh ça sent bon ! Ça me rappelle mon enfance ! »
Elle avait gardé les yeux fermés.
« Esmée m'en préparait très souvent l'hiver mais aussi en été quand le temps était humide ! »
« Moi, c'était mon père qui m'en préparait les veilles d'examens ou encore le soir de Noël ! »
Elle me dévisagea tandis que je tournai machinalement ma cuillère dans la tasse tout en me tournant vers elle. Elle semblait désormais perdue dans ses pensées.
« Tu as une magnifique vue d'ici ! »
Elle fixai désormais l'horizon.
« C'est ce que j'ai aimé la première fois que je suis venu ! »
Elle remonta ses jambes contre elle tout en faisant glisser mon pull de manière à les recouvrir avec et je constatai qu'elle était pieds nus. Je la vis souffler sur son chocolat avant de plonger la cuillère dedans et d'attraper un peu de marshmallow qu'elle tenta maladroitement de manger.
« Ahmmmmmh » gémit-elle en fermant les yeux.
Cette vision et ce gémissement m'envoyèrent directement au paradis. Elle ressemblait à une enfant qui découvrait pour la première fois le goût de cette douceur. Un peu de chocolat était présent à la commissure de ses lèvres et j'eus soudainement très envie d'approcher mon doigt pour m'en saisir. Mais avant que je n'ai eu le temps d'esquisser le moindre mouvement, je vis sa langue sortir et venir caresser ses lèvres afin de récolter le précieux nectar. Je sentis alors soudainement ma virilité se réveiller et pour tenter de masquer le gémissement qui menaçait de sortir de ma bouche, je bus une gorgée de mon chocolat sans prendre la peine d'en vérifier la température. Alors que le liquide me brûlait désormais la gorge, je ne pus m'empêcher de tousser.
« Edward ? »
« Mmmh »
« Ça va ? »
« Ouais, je me suis légèrement brûlé la gorge ! »
« Et c'était à moi de faire attention parce que c'était chaud ! Hein ? »
« Ouais ! » soufflai-je alors que la douleur vive dans ma gorge se dissipait.
Bella savourait toujours son chocolat le regard perdu dans le ciel.
« Je... je suis désolé pour ce soir ! »
Bella ne m'avait pas répondu mais je pus voir qu'elle m'avait entendu puisque elle me regardait d'un air perplexe.
« Ouais ! je.. disons qu'il y a certaines choses que j'ai eu du mal à gérer et j'ai préféré m'isoler ! »
« Pourquoi ne pas me l'avoir dit toute à l'heure ? »
« Je... je sais pas... je voyais que tu t'amusais et je n'avais pas envie de gâcher ta soirée ! Mais apparemment, j'ai quand même réussi à la gâcher ! Je sais que c'est important pour toi ce ge... »
« Edward ! Pour tout t'avouer, j'étais ravie de partir ! Disons que certaines personnes commençaient à être... trop.. entreprenantes ou quelque chose comme ça ! Même si j'ai apprécié cette soirée ! Joham est quelqu'un de très agréable ! »
« Oui, c'est vrai ! Je regrette juste de ne pas avoir su mettre mon ego de côté pour discuter plus amplement avec lui ! »
« Moi aussi ! »
Nerveux, je me levai et vint me mettre en appui sur le garde corps afin d'admirer les bateaux qui naviguaient. Ce spectacle avait toujours su me calmer même si la vue de la jeune femme située derrière moi était certainement plus intéressante. Mes pensées se bousculaient et je réalisai que j'avais mis fin à sa soirée alors qu'elle aurait aimé connaître un peu plus Joham. Cet homme d'une trentaine d'années semblait avoir vécu beaucoup de choses. Les deux cicatrices que j'avais pu observer sur son visage pouvait laisser penser qu'il avait eu un accident assez grave. Je ne pourrais jamais le savoir, ni Bella, puisque par ma faute, nous étions partis. Alors que je contemplai le ciel, je sentis une douce chaleur sur mon flanc droit.
« De quoi te culpabilises-tu encore ? »
J'ignorai comment elle avait pu découvrir le fond de mes pensées mais elle venait de me surprendre.
« Si tu te demandes comment je sais que tu te poses des questions, et bien, quand tu es préoccupé par quelque chose, tu as une ride qui se dessine entre tes yeux ! »
Nos yeux se rencontrèrent et son regard semblait chercher une réponse dans le mien.
« Je... je ne me culpabilise de rien ! »
« Edward ? »
Son attitude me signala qu'elle savait pertinemment que je ne lui disais pas la vérité.
« Je me disais juste que j'avais gâché ta soirée et que je t'avais empêché de discuter plus avec Joham ! »
« Qu'est ce que tu ne comprends pas dans « j'étais ravie de partir » ? Parce que je t'avoue que si tu culpabilises au sujet de Joham, il doit passer à la galerie mardi et j'aurais donc tout le loisirs de discuter avec lui à ce moment-là ! »
Je ne répondis rien mais la sincérité que je pouvais lire dans ses yeux suffit à apaiser mes craintes.
« Maintenant, je voudrais savoir pourquoi tu n'es pas resté avec moi ? »
« Je... »
« Sois sincère ! Tu m'as promis de tout me dire et surtout si ça me concerne ! Alors je t'écoute ! »
« Je... »
Je ne savais pas comment lui parler de ça.
Alors que je réfléchissais à la meilleure manière de lui dire que j'avais juste été jaloux et que son amitié ne me suffirait pas, je repensai au morceau que j'avais composé quelques semaines plus tôt. J'ignorai si nous serions amenés à nous revoir après cette soirée mais je voulais rester optimiste. Les paroles de Marcus me revinrent alors en mémoire et je décidai que c'était peut être le bon moment pour faire ça.
« Je... je vais te le dire mais avant je voudrais que tu acceptes quelque chose ! »
Bella me dévisageait tentant de savoir ce que je complotais.
« Je... s'il te plait ! Promis après je te dis pourquoi je suis parti ! »
« D'accord »
Je partis précipitamment à l'intérieur afin d'attraper ma guitare. Je savais que je devrais lui répondre juste après mais Marcus avait raison, je devais le lui jouer. Une fois ma guitare en main, je revins sur la terrasse après avoir couper la chaîne.
Bella était installée les coudes en appui sur le garde-corps et me regardait surprise.
« Je... voilà je voudrais te faire écouter quelque chose avant de... enfin tu vois ! »
Elle acquiesça de la tête juste avant de venir s'asseoir sur le transat juste à côté du mien.
Je m'installai confortablement et jouai quelques notes afin de vérifier que ma guitare était bien accordée.
[« It's all on you » - Robert Pattinson (Sofarsoud) – http(:)//www.youtube(.)com/watch?v=jgnrLYEphCk
]
« Ça ne sera sans doute pas génial mais... »
Elle s'installa de côté, posa sa tête dans le creux de sa main en repliant les jambes vers elle. Elle me fixait alors que je pinçais quelques cordes pour tenter de me donner du courage.
Fermant les yeux, je commençai à jouer les premier accords du morceau que j'avais composé. La légère brise qui soufflait sur la terrasse me donna des frissons qui me parcoururent l'échine mais je tentais tant bien que mal d'en faire abstraction.
Totalement concentré sur ce que je jouais, je n'osais plus relever la tête vers elle. Le regard désormais fixé sur mes doigts, j'essayais de maîtriser les tremblements de mes mains. J'avais déjà joué de la guitare mais le fait de jouer pour elle ne me rendait que plus nerveux. J'ignorais si elle allait comprendre ce que j'essayais de faire passer à travers cette chanson mais je ne pouvais plus reculer
Et puis Marcus t'a dit qu'elle n'était pas bête et qu'elle comprendrait alors relax...
A côté de moi dans une vaine tentative de ne pas me tromper dans le texte, j'avais la feuille où j'avais écrit chacune des paroles de cette musique. Je regardai mes doigts qui glissaient et saisissaient les cordes afin que mon instrument libère les notes les une après les autres. La dureté et la douceur des cordes sous mes mains étaient agréables et même si ma peau n'était plus aussi calleuse qu'avant, le plaisir de parcourir à nouveau celles-ci libérait une énergie sans pareille qui se propageait tel un feu dans chaque fibre de mon corps. Avant que je commence à fredonner les premières paroles, je réalisai que ces notes ne serviraient à rien puisque chacune des paroles que j'avais écrit était ancrées en moi. Chaque phrase, chaque mot de cette chanson reflétait les sentiments que j'éprouvais. Alors que mes doigts courraient toujours sur les cordes et que je chantai, tous les sentiments que j'éprouvais pour elle m'assaillaient. J'avais cette douce impression de voler tout en sentant mes tripes se tordre. La tension présente dans mes bras au départ de la chanson s'atténuait au fur et à mesure des notes que je jouais.
Je fermai les yeux et repensai à ces heures passées à composer cette mélodie, cherchant chaque accord au plus profond de moi. Jamais satisfait du résultat, j'avais retravaillé chaque partie tentant à chaque fois d'en modifier la musicalité pour pouvoir exprimer le juste reflet de mes sentiments. Il m'avait fallu plus de deux semaines pour être enfin satisfait du résultat et le faire écouter à Marcus. Je me souvenais encore de sa réaction ce qui me fit sourire. Tout en jouant, je réalisai que la musique faisait partie de moi et j'ignorai encore comment j'avais pu m'en séparer. Les souvenirs de mes années sans musique venaient se succéder aux souvenirs de ces derniers mois. J'avais recommencé à jouer en partie grâce à Bella et je ne savais pas comment la remercier de ce cadeau. Les notes qui résonnaient dans la nuit s'égrenaient malgré moi car à cet instant, seul mon cœur et mon âme faisaient bouger mes doigts le long des cordes. Je levai la tête vers elle et constatai qu'elle avait les yeux fermés. Mais la lumière émise par l'une des torches éclairait suffisamment son visage, ce qui me permit de voir qu'une larme silencieuse coulait le long de sa joue. Mon cœur se serra et j'espérai qu'elle ait compris le sens de cette chanson. Je continuai de l'observer tout en grattant les cordes de ma guitare. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, je ne pus que plonger dans ses deux perles de chocolat si expressives. Tout un tas d'émotions explosaient en moi alors que ses propres yeux semblaient être traversés par des milliers de sentiments. J'étais comme un automate, et malgré toutes les pensées qui m'assaillaient, jouais ce morceau qui désormais vibrait avec le son de mon cœur. Les vibrations de la guitare se propageaient dans tout mon corps et, associées au regard de Bella, faisaient accélérer les battements de mon cœur de telle sorte que j'avais l'impression qu'il s'exprimait pour la première fois depuis longtemps. La nostalgie de mes vieux ressentis de l'époque où je composais et jouais me revint par vague. Je me sentais en vie et la sensation était grisante.
POV BELLA
Edward voulait jouer un morceau avant de m'expliquer les raisons pour lesquelles il s'était éloigné ce soir. Je m'étais installée sur le transat. Je ne pouvais quitter son visage si concentré des yeux. Il semblait totalement absorbé par ce qu'il jouait. Je constatai qu'il semblait nerveux, les tremblements à peine perceptibles de ses doigts en étaient la preuve. Les notes résonnaient déjà dans la nuit quasi-silencieuse de New-York. Chaque accord me percutait de plein fouet me submergeant d'un flot d'émotions depuis longtemps enfoui et que lui seul arrivait à faire remonter vers la surface. Je me sentais à fleur de peau. J'avais le regard fixé sur ses doigts qui semblaient voler sur les cordes comme s'il les caressait quand le son de sa voix me ramena à l'instant présent. Son timbre à la fois doux et rocailleux me donnait des frissons.
Dans un geste d'apaisement, je ramenai mes jambes plus vers moi tout en prenant soin de humer son doux parfum qui m'enveloppait depuis que nous étions arrivés chez lui. Je fermai les yeux, hypnotisée par sa voix mais aussi par le sens des paroles de sa chanson. Chacun de ses mots pénétrait dans mon esprit et accélérait le rythme de mon cœur. Il me laissait le choix de décider. Il attendait et c'était à moi de faire ce pas. Les mots de mes amis me revenaient par vague et alors que j'étais percutée par des milliers de sentiments, je tentai de retenir mes larmes. Cette musique me bouleversait autant qu'elle me rendait heureuse. Associée à son timbre de voix, des frissons me parcouraient le corps et une des larmes que je tentais de retenir depuis quelques temps s'échappa pour venir rouler sur ma joue. Alors que je laissai cette musique prendre possession de moi, je sentis son regard sur moi. J'ouvris les yeux pour m'immerger dans deux prunelles vertes étincelantes. Son regard brillait d'un milliers d'émotions tout en me renvoyant à mes propres sentiments. Au delà de ses mains, c'était son cœur qui s'exprimait ce qui me fit chavirer dans un océan de douceur. Mon cœur tambourinait si fort qu'il semblait vouloir sortir de ma poitrine et sous l'avalanche des émotions qui déferlaient, je me levai rapidement sous le regard inquiet d'Edward afin de masquer ma sensibilité débordante.
Le morceau arrivait à sa fin et je remerciai silencieusement Edward de ne pas avoir arrêter de jouer alors que j'essuyai mes yeux du revers de la manche de son sweat tout en fixant le balai incessant des véhicules roulant en contre-bas. Je voulais qu'il m'ouvre son cœur et il venait de le faire. Il me fallait désormais faire ce premier pas qui me terrifiait tant. J'avais toujours été ravie d'être seule même si la solitude pouvait à certains moments me peser. Je ne voulais plus m'attacher et pourtant mon cœur et mon corps entier me hurlaient de me jeter dans ses bras et de lâcher prise. « Laisses-toi le droit d'aimer et permets-toi de t'attacher aux personnes que tu aimes !». Les mots de mon père résonnaient tandis que je me retournai pour être face à lui. Il venait de jouer son dernier accord. Je le regardai alors qu'il avait les yeux fixé sur sa guitare et que le silence était revenu. Doucement, il tourna la tête vers moi. Je devais être affreuse, mon maquillage ayant certainement coulé à cause de mes larmes. Alors que je cherchais quoi lui dire, je ne pouvais détourner mon regard du sien, qui semblait ému.
« Merci ! »
Je le vis sourire juste avant qu'il ne baisse la tête.
« Je... »
Une sonnerie le coupa dans son élan.
Edward regarda vers sa porte d'entrée surpris avant de jeter un coup d’œil à sa montre.
« Tu attends quelqu'un ? »
« Non et vu l'heure, je me demande qui ça peut-être ! »
Je me demandai qui pouvait venir chez lui à une heure aussi tardive.
« Tu m'attends là... on... je t'ai promis de te parler... »
« D'accord ! »
« Si tu as froid, prend le plaid qui est sur le banc en fer forgé là-bas ! »
« Merci ! »
Il se leva et se dirigea vers la porte d'entrée alors que j'allai vers le banc pour attraper la couverture. Le vent était plus frais et je frissonnai. Après m'être à nouveau installée sur le transat, je déposai la couverture sur moi. Je levai les yeux au ciel contemplant les étoiles. Tout était presque silencieux et la seule chose que je pouvais entendre était les bruits des moteurs des bateaux qui circulaient sur le fleuve. Alors que j'avais l'impression d'entendre à nouveau sa mélodie, une voix familière me sortit de mon cocon juste avant qu'une autre voix ne me glace le sang. Je me levai rapidement et arrivai dans le salon d'Edward. La porte d'entrée était grande ouverte et je cherchai Edward. Lorsque mes yeux se posèrent sur lui, je le vis appuyé contre le mur tandis que celle que je ne pensais pas revoir s'était jetée au cou de l'homme que j'aime
L'homme que tu aimes.. cool..les choses vont enfin bouger.. c'est pas trop tôt... oh ta gueule...
Edward semblait surpris mais aussi quelque peu paniqué. Lorsque mon regard se posa sur la main de cette personne, je vis rouge et avançai vers elle sans vraiment réfléchir à ce que je faisais. Pleine de colère et de rage, je ne voulais pas être encore fois une victime et ma seule préoccupation fut Edward.
« Bella restes où tu es ! » hurla Edward alors que j'avançai vers lui.
Et c'est là que Tanya tourna sa tête vers moi le regard noir empli de haine, prenant enfin conscience de ma présence.
Dans un geste d'apaisement, je ramenai mes jambes plus vers moi tout en prenant soin de humer son doux parfum qui m'enveloppait depuis que nous étions arrivés chez lui. Je fermai les yeux, hypnotisée par sa voix mais aussi par le sens des paroles de sa chanson. Chacun de ses mots pénétrait dans mon esprit et accélérait le rythme de mon cœur. Il me laissait le choix de décider. Il attendait et c'était à moi de faire ce pas. Les mots de mes amis me revenaient par vague et alors que j'étais percutée par des milliers de sentiments, je tentai de retenir mes larmes. Cette musique me bouleversait autant qu'elle me rendait heureuse. Associée à son timbre de voix, des frissons me parcouraient le corps et une des larmes que je tentais de retenir depuis quelques temps s'échappa pour venir rouler sur ma joue. Alors que je laissai cette musique prendre possession de moi, je sentis son regard sur moi. J'ouvris les yeux pour m'immerger dans deux prunelles vertes étincelantes. Son regard brillait d'un milliers d'émotions tout en me renvoyant à mes propres sentiments. Au delà de ses mains, c'était son cœur qui s'exprimait ce qui me fit chavirer dans un océan de douceur. Mon cœur tambourinait si fort qu'il semblait vouloir sortir de ma poitrine et sous l'avalanche des émotions qui déferlaient, je me levai rapidement sous le regard inquiet d'Edward afin de masquer ma sensibilité débordante.
Le morceau arrivait à sa fin et je remerciai silencieusement Edward de ne pas avoir arrêter de jouer alors que j'essuyai mes yeux du revers de la manche de son sweat tout en fixant le balai incessant des véhicules roulant en contre-bas. Je voulais qu'il m'ouvre son cœur et il venait de le faire. Il me fallait désormais faire ce premier pas qui me terrifiait tant. J'avais toujours été ravie d'être seule même si la solitude pouvait à certains moments me peser. Je ne voulais plus m'attacher et pourtant mon cœur et mon corps entier me hurlaient de me jeter dans ses bras et de lâcher prise. « Laisses-toi le droit d'aimer et permets-toi de t'attacher aux personnes que tu aimes !». Les mots de mon père résonnaient tandis que je me retournai pour être face à lui. Il venait de jouer son dernier accord. Je le regardai alors qu'il avait les yeux fixé sur sa guitare et que le silence était revenu. Doucement, il tourna la tête vers moi. Je devais être affreuse, mon maquillage ayant certainement coulé à cause de mes larmes. Alors que je cherchais quoi lui dire, je ne pouvais détourner mon regard du sien, qui semblait ému.
« Merci ! »
Je le vis sourire juste avant qu'il ne baisse la tête.
« Je... »
Une sonnerie le coupa dans son élan.
Edward regarda vers sa porte d'entrée surpris avant de jeter un coup d’œil à sa montre.
« Tu attends quelqu'un ? »
« Non et vu l'heure, je me demande qui ça peut-être ! »
Je me demandai qui pouvait venir chez lui à une heure aussi tardive.
« Tu m'attends là... on... je t'ai promis de te parler... »
« D'accord ! »
« Si tu as froid, prend le plaid qui est sur le banc en fer forgé là-bas ! »
« Merci ! »
Il se leva et se dirigea vers la porte d'entrée alors que j'allai vers le banc pour attraper la couverture. Le vent était plus frais et je frissonnai. Après m'être à nouveau installée sur le transat, je déposai la couverture sur moi. Je levai les yeux au ciel contemplant les étoiles. Tout était presque silencieux et la seule chose que je pouvais entendre était les bruits des moteurs des bateaux qui circulaient sur le fleuve. Alors que j'avais l'impression d'entendre à nouveau sa mélodie, une voix familière me sortit de mon cocon juste avant qu'une autre voix ne me glace le sang. Je me levai rapidement et arrivai dans le salon d'Edward. La porte d'entrée était grande ouverte et je cherchai Edward. Lorsque mes yeux se posèrent sur lui, je le vis appuyé contre le mur tandis que celle que je ne pensais pas revoir s'était jetée au cou de l'homme que j'aime
L'homme que tu aimes.. cool..les choses vont enfin bouger.. c'est pas trop tôt... oh ta gueule...
Edward semblait surpris mais aussi quelque peu paniqué. Lorsque mon regard se posa sur la main de cette personne, je vis rouge et avançai vers elle sans vraiment réfléchir à ce que je faisais. Pleine de colère et de rage, je ne voulais pas être encore fois une victime et ma seule préoccupation fut Edward.
« Bella restes où tu es ! » hurla Edward alors que j'avançai vers lui.
Et c'est là que Tanya tourna sa tête vers moi le regard noir empli de haine, prenant enfin conscience de ma présence.
Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Stephenie MEYER et l'histoire m'appartient...