POV
BELLA
La journée allait être longue mais je craignais surtout mon rendez-vous avec Benjamin en début de soirée.
Alice et Rosalie m'attendaient devant chez Alice comme prévu. Je n'avais pas pu échapper à cette journée car Alice m'avait bassiné avec le fait que ces deux centres commerciaux étaient ouverts exceptionnellement et qu'ils faisaient des promos. Elle avait soit disant besoin d'une nouvelle paire de chaussures mais aussi d'un nouveau sac. Rosalie quant à elle avait envie de flâner dans les boutiques. Nous étions arrivées au centre commercial une demi-heure plus tard. Alice nous avait traîné dans quasiment toutes les boutiques. Il était pas loin de 13h quand je demandais à Alice de trouver un endroit pour manger. J'avais mal aux jambes d'avoir piétiné pendant deux heures et je voulais essayer de joindre Benjamin qui m'avait déjà envoyé deux sms. C'est comme ça que nous nous étions retrouvées dans un coffee shop situé à proximité du centre commercial. Après avoir commandé, j'étais sortie sur le trottoir afin de téléphoner à Benjamin.
« Salut »
« Salut beauté! »
« J'ai bien eu tes textos mais je ne pourrais pas être là avant 19h ! »
« Ah.. tu peux pas leur faire faux bond.. tu sais .. en leur disant que tu veux passer l'après-midi avec ton amoureux »
Mon... Mon quoi !! non mais il déconne là … Je ne savais pas moi-même ce que je ressentais pour lui.
« Euh.. Benjamin pas que je n'ai pas envie de venir te voir..enfin oui je n'en ai pas envie.. de toute façon tu ne seras plus avec moi ce soir...mais cette journée est prévue depuis très longtemps et Alice m'en voudrait fortement si je ne restais pas avec elle tout comme Rosalie ! »
« Ouais... et bien moi j'aimerais passer mon dimanche avec ma petite amie car cette dernière n'a.. comment dire.. pas voulu rester hier soir.. »
« Benjamin, je t'ai dit pourquoi je n'étais pas restée hier soir et tu commences à me saouler avec tes réflexions ! » lui dis-je sèchement sur la fin.
Non, mais c'est vrai. Il se prenait pour qui. J'étais ravie de mettre un terme à tout ça dès ce soir. Je ne supportais pas qu'on contrôle ma vie et encore moins venant de quelqu'un que je ne connaissais que depuis quelques jours.
« Ah je te saoule... et bien moi ce qui commence à m’énerver, c'est ton attitude hier soir au bar et le fait que tu décides seule de faire ce que tu veux un dimanche alors que nous devrions être ensemble ! »
« Écoute moi bien, Benjamin, je vais raccrocher car je n'ai absolument pas envie de me donner en spectacle dans la rue, je te vois ce soir et j'espère que d'ici là tu te seras calmé ! Personne, je dis bien personne ne m'a dicté ma conduite jusqu'à présent et ça n'est certainement pas toi qui va le faire ! Sur ce à plus tard. Je serais chez toi à 19h comme c'était prévu ! Bye »
Je raccrochais ne le laissant pas rebondir. Cet homme, si gentil en apparence, s'avérait être un parfait égoïste et surtout une personne possessive. Je détestais ça. J'aime trop ma liberté pour permettre à quelqu'un de me dicter ou contrôler mes faits et gestes. Je tentais de me calmer en respirant profondément. J'avais fermé les yeux et quand je les rouvris, je vis la jeune femme d'hier soir sur le trottoir d'en face. La façon dont elle me regardait me glaça le sang. Je retournais donc rapidement dans le snack pour rejoindre les filles. Rosalie me demanda comment ça s'était passé avec Benjamin dès que je fus installée à table. Je lui expliquais en quelques phrases les crises de monsieur. Et de but en blanc, je lâchais que de toute façon, le problème serait vite réglé puisque j'allais rompre ce soir. Alice ne semblait pas ravie et tentait de me résonner.
« Bella, ce mec est génial, pourquoi le quitterais-tu ? » me dit elle
« Écoute Alice, je te remercie de tes précieux conseils. Je suis sortie avec lui, j'ai essayé mais ça ne marcheras pas. Il est trop possessif et trop jaloux. »
« Mais c'est parce qu'il t'aime Bee » reprit-elle
« Parce que quoi ? Alice est-ce que tu m'as bien écouté ? Je t'ai dit que ce mec était malsain. Il tape des crises pour oui ou pour un non. Il n'a aucune confiance en moi et voudrait que je sois à sa disposition quand bon lui semble. Et ça c'est hors de questions. ! »
« Ouais bah moi j'trouve que c'est mignon. Ça prouve qu'il fait attention à toi et qu'il ne joue pas avec toi. pas comme Edw.. »
« Stop, Alice tu la fermes. Je t'ai dit de laisser Edward tranquille et je ne vois pas ce qu'il vient faire là dans une discussion concernant Benjamin ! » la coupais-je
« Ouais bah lui au moins il n'a pas couché avec toi juste pour satisfaire ses envies et surtout il est encore là LUI ! »
« Alice.. » dis-je. Je voulais reprendre mais Rosalie m'interrompit avant que je n'ai le temps de rouvrir la bouche.
« Hop hop.. Alice je ne peux pas te laisser parler comme ça .. tu ne connais pas Edward et tu te permets de le juger ... alors stop...et puis Bella est assez grande il me semble pour prendre ses décisions non ? » dit Rosalie
« Oui mais elle est en train de faire une connerie en voulant mettre un terme à sa relation avec Benjamin ! »
« Alice, nous sommes ensemble que depuis mardi alors s'il te plait ! Il n'y a rien de construit et donc rien à gâcher. Et puis, je me sens pas à l'aise avec lui donc ! »
« Alice, Bella a raison et puis c'est sa vie, nous n'avons pas à nous en mêler, juste lui donner des conseils mais après c'est elle qui prend les décisions. »
« Si vous voulez, mais vous ne m'enlèverez pas de la tête que Benjamin est l'homme qu'il lui faut ! »
« Et bien continue de le croire ! Au fait merci pour hier soir d'avoir dit à Benjamin pour Edward ! C'est très classe de ta part ! Résultat j'ai eu droit à une petite scène ! »
« Bah quoi ! Je croyais que t'en avais rien à foutre de lui, je vois pas où c'est gênant ! »
« Alice c'est gênant quand c'est Benjamin qui me fait un speech sur lui me demandant de ne laisser personne me toucher à par lui ! »
« .. »
« Bon les filles on va arrêter là, je pense que c'est une bonne idée. On finit de manger et on retourne faire les magasins. »
Après avoir terminé, nous retournions dans la galerie marchande. En sortant, je remarquais que la jeune femme de tout à l'heure n'était plus là. Rosalie me dévisagea et me lança un regard perplexe. Elle semblait être très douée pour décrypter mes pensées mais elle ne releva pas. Ça c'était tout à fait Rosalie. Elle observait puis elle engageait la conversation à un moment opportun de manière à savoir ce qui pouvait vous gêner ou vous préoccuper. Alice avait besoin de sous vêtements après avoir trouvé, ce matin ses chaussures et son sac. C'est comme ça que nous nous retrouvions dans un magasin de lingerie fine. Alice était dans la cabine d'essayage pendant que Rosalie et moi étions en train de regarder les ensembles. J'en repérais deux ou trois que j'achetais après les avoir essayés. Rosalie avait fait pareil. Alice prenant tout son temps, nous nous étions assises sur un des canapés installés dans la boutique. C'est à ce moment que je revis cette femme. Je commençais à me poser des questions car en moins de vingt-quatre heures cela faisait déjà trois fois que je la voyais et à chaque fois elle me dévisageait. Rosalie me sortit de mes pensées en me touchant le bras.
« Bella, tu es sûre que ça va ? »
« Euh.. oui.. oui »
« Tu es toute blanche, on dirait que tu as vu un mort ! »
« Non, c'est pas ça..tu vois la fille devant la vitrine en face ? »
Elle se retourna vers la vitrine en question.
« Non, il n'y a personne Bella ! »
Je me retournais vers la fameuse vitrine et effectivement, elle n'était plus là.
« Bella ! »
« Ouais.. c'est bizarre.. y avait une fille devant mon appart hier soir quand je suis rentrée. Elle m'a dit qu'elle cherchait quelqu'un mais le nom qu'elle m'a donné ne correspondait à aucun homme vivant dans mon immeuble. Je connais tous mes voisins depuis que nous organisons un dîner pour souhaiter aurevoir ou bienvenue aux occupants. Et voilà qu'aujourd'hui par deux fois, maintenant et toute à l'heure devant le coffee shop , je la vois. Sauf que son regard me fait froid dans le dos. Elle me dévisage comme si .. comme si elle m'en voulait ! Mais je ne connais absolument pas cette fille !»
« Et bien si elle te fait peur, peut-être devrais-tu appeler la police la prochaine fois que tu la vois ou bien essaye de savoir ce qu'elle te veut ? »
« Ouais.. tu as sans doute raison.»
Nous avions parlé de Benjamin et Rosalie souhaitait m'accompagner chez lui surtout après avoir lu les textos qu'il m'avait envoyés. Je lui avais dit que ça n'était pas la peine mais comme elle avait insisté je m'étais résignée. Elle m'attendrait donc dans ma voiture pendant mon rendez-vous. Emmett viendrait nous rejoindre devant l'immeuble de Benjamin et nous devions ensuite aller manger tous les trois chez eux.
Après les divers magasins de vêtements et autres accessoires dans lesquels Alice nous avait emmené, Rosalie et moi déposions ma meilleure amie devant chez elle. Puis nous retournions à mon appartement. Je voulais prendre une douche car la chaleur qu'il y avait dans les magasins avait été insoutenable et j'avais besoin de me rafraîchir.
Une fois à mon appartement, je proposais à Rosalie de faire comme chez elle en attendant que je prenne ma douche. Je lui avais proposé d'y aller après moi et elle avait accepté. Quand je ressortis de la salle de bain, Rosalie était en train de regarder mes tableaux et notamment le dernier, celui que j'avais faite cette nuit.
« C'est bon Rose, tu peux y aller » dis-je en arrivant dans le salon alors que je me séchais les cheveux avec ma serviette.
« C'est... c'est son visage.. et je me doute que la mâchoire, les mains et le torse lui appartiennent aussi non ? »
« Oui »
« Et tu as fait tout ça de mémoire ! »
« Et bien ce n'est pas très difficile, j'ai eu une semaine pour le regarder sous toutes les coutures donc.. »
« Bella, je ne sais pas quoi te dire.. mais tes toiles sont magnifiques ! »
« Y a rien à dire, c'est comme ça...et puis de toute façon je ne suis pas faite pour être avec quelqu'un.. regarde, je suis avec Benjamin depuis quelques jours et je me prends déjà la tête.. alors.. mais merci pour le compliment sur mes toiles »
« De rien »
Elle fixait encore mes toiles cherchant à y déceler je ne sais quoi. Je commençais à me sentir mal car Rosalie avait l'air de bien mieux me déchiffrer qu'Alice et surtout je ne voulais pas qu'elle découvre l'attirance irrationnelle que j'avais pour son beau-frère.
« Bon je file à la douche » reprit-elle.
« Okay, je vais m'habiller. Tu as besoin de quelque chose ? »
« Euh peut-être un t-shirt, j'ai toujours un sous-vêtement de rechange dans mon sac mais pas de top. »
« Okay et bien suis-moi dans ma chambre comme ça tu pourras choisir ! »
Elle suivit jusque dans ma chambre et attrapa un haut blanc donc le col était en V puis elle partit prendre sa douche. Pendant ce temps, je rangeais un peu mes affaires. Puis mon téléphone sonna.
« Allo ! »
« ... »
Je regardais machinalement le numéro et alors que je pensais voir un émetteur, mon téléphone inscrivait « appel inconnu » … Encore ces appels.. pourquoi je n'avais pas laissé sonner..pffff .. allez.. et toujours personne qui répond alors que j'entends toujours ce souffle... et si.. si c'était la jeune femme d'hier.. non impossible comment aurait-elle eu mon numéro ...
« Allo, bon vous commencez à m' »
« Excusez moi ! Melle Swan ? » entendis-je quelqu'un me couper.
« Oui c'est moi. Excusez moi, mais je ne vous entendais pas et comme depuis quelques jours je reçois des appels dont j'ignore l'origine, je commençais à en avoir marre »
« Ah.. et bien permettez moi de me présenter. Je suis l'inspecteur Uley ! »
« Oui.. et puis-je connaître la raison de votre appel ? »
Mon père étant flic, je savais que la police ne contactait jamais les personnes au hasard. J'espérais qu'il n'était rien arrivé à mon père et je cherchais la raison pour laquelle cet inspecteur me contactait un dimanche en fin de journée.
« Oui pardon, vous m'avez dit que vous receviez des appels anonymes ? »
« Oui, ça fait quelques jours mais à part entendre la respiration de quelqu'un, je n'entends rien d'autre »
« Dites-moi j'aimerais que vous passiez au poste, j'aurai besoin de m'entretenir avec vous ! »
« Je veux bien mais j'ignore toujours pourquoi ! »
« Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle, rien de grave. Nous avons besoin de votre témoignage au sujet d'une affaire ! »
« Et comment avez vous eu mon numéro ? »
« Et bien, votre numéro a été retrouvé dans le téléphone d'un individu qui a commis quelques délits et nous aimerions savoir si vous le connaissez ? »
« D'acc ... d'accord est-ce que je peux passer demain matin parce que là, dans l'instant ce n'est absolument pas possible. »
« Non c'est très bien, alors je vous dis à demain. »
« A demain Mr Uley. »
Rosalie était sortie de la salle de bains en me demandant qui venait de me joindre. Je lui résumais la situation pendant qu'elle finissait de se coiffer. Je m'attachais les cheveux rapidement et nous repartions de chez moi pour aller chez Benjamin. Je me demandais comment il allait réagir. Dans la voiture Rosalie me reparla de l'appel de l'inspecteur et elle trouvait ça tout aussi bizarre que moi. Enfin c'est qu'elle essayait de me faire comprendre mais elle semblait en savoir plus et le message qu'elle fit à Emmett me le confirma. Elle avait déjà eu Emmett quand nous étions sur le trajet entre le centre commercial et le domicile d'Alice et son téléphone n'avait pas sonné depuis. Elle me cachait quelque chose et j'étais déterminée à savoir ce que c'était. Lorsque nous arrivions chez Benjamin. Je montais jusqu'à son appartement et Rosalie m'attendait en bas. Je n'eus pas le temps de frapper que la porte s'ouvra à la volée.
« Ah te voilà » me dit-il.
« Bonjour Benjamin, je vais bien merci ! Contente de te voir ! » lui dis-je sarcastiquement.
Il m'attrapa le poignet et me tira violemment vers l'intérieur de son appartement.
« Hey, tu me fais mal ! Tu veux bien me lâcher s'il te plaît ? »
« Ouais pardon, je.. je t'ai attendu tout l'après-midi et je me demandais quand tu arriverais »
« Bah je t'avais dit que je serais là vers 19h et il est presque 19h et comme tu peux le voir je suis là ! »
Je me reculais un peu de lui car je ne me sentais pas à l'aise. Il semblait agressif et je ne le connaissais pas suffisamment pour anticiper ses réactions.
« Ouais c'est vrai ! Mais vu la façon dont tu m'as raccroché au nez cet après-midi, je pensais que tu ne viendrais pas ! »
Il s'approcha de moi. Je me tendis un peu. Il vint déposer ses lèvres sur les miennes et je ne voulais absolument pas répondre à son baiser. Il se rendit compte que j'étais restée immobile et se recula en me regardant droit dans les yeux. J'y vis un mélange de colère et de surprise.
« Tu fais quoi là ! Je t'embrasse et .. »
« Benjamin, il faut qu'on parle » le coupais-je.
« Ne me dis pas que tu comptes me quitter parce que je te préviens que je ne te laisserais pas faire ! »
Il venait de hausser le ton et son regard était noir. Je commençais à avoir peur. Instinctivement, je reculais de quelques pas avant de reprendre.
« Benjamin, je.. écoute tu es très gentil mais ça ne marchera pas entre nous et.. »
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que je reçus une gifle magistrale sur le visage. Je m'étais éloignée mais apparemment pas suffisamment. J'avais posé ma main machinalement sur ma joue et je relevais la tête vers lui !
« Mais t'es complètement malade ! » hurlais-je.
Je me dirigeais vers la porte d'entrée quand il m'attrapa le bras. Je sentis alors une douleur violente au niveau de l'épaule lorsqu'il m'attira vers lui tout en me tournant pour me mettre face à lui.
« Ne REDIS PLUS JAMAIS CA, tu m’entends » me cria-t-il.
« et TOI LACHE-MOI » hurlais-je aussi fort.
Il relâcha un peu sa prise mais il tenait toujours mon bras. Ce dernier me faisait atrocement souffrir. Mais je ne voulais pas lui donner le plaisir de constater qu'il m'avait blessé.
« Benjamin je t'ai demandé de me lâcher ! » repris-je
« Non, parce qu'en te tenant ainsi tu ne pourras pas t'éloigner de moi »
Il fallait que je trouve quelque chose pour faire diversion et prévenir Rosalie. Si je maintenais mon attitude, il risquait de s'en prendre encore à moi.
« Je..je ne partirais pas » dis-je doucement « s'il te plait, tu veux bien me lâcher »
« Non, tu vas venir avec moi ! »
« Où veux-tu que j'aille, je voudrais juste m'asseoir sur le canapé s'il te plait »
Il céda. Je pus défaire mon bras de son emprise. Je crispais mon visage sous la douleur. J'essayais de rabattre mon bras contre ma poitrine afin de modérer la douleur qui se propageait dans toute mon épaule. Je me dirigeais vers le canapé et je décidais de m'y asseoir. Il fallait que je trouve une solution pour prévenir Rosalie. Mais en même temps il fallait que je lui parle pour le maintenir occupé.
« Benjamin, je t'apprécie beaucoup mais je m'aperçois que je ne suis pas faite pour partager ma vie avec quelqu'un.. ce n'est pas toi... c'est moi »
« Oui bien sûr dis plutôt que c'est pour aller retrouver le mec qui t'a pris pour une pute ! Remarque que tu aimes ça peut-être ! Je peux aussi me comporter comme lui si tu veux » me dit-il.
L'instant d'après, il m'avait poussé sur le canapé de telle sorte que je me retrouvais quasiment allongée. Puis il s'était allongé sur moi. J'essayais de le repousser tant bien que mal mais j'avais tellement mal au bras que je n'avais pas assez de force.
« Benjamin, arrête ! » criais-je tout en tournant ma tête dans tous le sens pour l'empêcher de m'embrasser.
Il me gifla plusieurs fois hurlant que je n'étais qu'une pute qui aimait ça et qu'il allait satisfaire mon envie d'être sautée. Je pouvais sentir ses mains partout qui essayaient de se glisser sous mon t-shirt. Au moment où il tenta d'ouvrir mon jean, je relevai violemment mon genou vers son entrejambe. Il hurla et retomba brutalement sur le coté opposé du canapé sur lequel j'étais encore allongée. Je lui assénais un coup de talon dans le ventre avant de me remettre sur mes jambes. Je courrais vers la porte d'entrée que je réussis à ouvrir. Il ne l'avait pas fermé à clé et j'avoue que j'en étais contente. Je descendis les escaliers quatre à quatre et arrivais en courant sur le trottoir. Dès que Rosalie me vit arriver, elle courut vers moi. Emmett était également là.
« Mon dieu Bella, que s'est-il passé ? Ton visage ? » s'exclama Rosalie
« C'est.. c'est Benjamin.. on peut partir s'il te plaît.. vite.. »
« Oui pas de souci, on y va.. monte je vais conduire ta voiture » me dit Emmett.
Je montais dans le véhicule avec Rosalie. Emmett démarra et il nous informa que Benjamin se trouvait sur le trottoir et qu'il devait être fou de rage vu sa tête.
Nous roulions depuis quelques minutes lorsque des larmes commencèrent à couler le long de mes joues. Toute la peur et la pression étaient en train de s'évacuer réalisant que ce qui s'était passé aurait pu être plus grave. Rosalie qui me couvait du regard me prit dans ses bras. Une douleur dans le bras au moment où elle m'attira vers elle me fit crier. Sans me poser de questions, elle demanda à Emmett de nous conduire aux urgences et d'appeler son père. Emmett semblait très énervé. Il serrait tellement le volant que ses phalanges avaient pris une teinte pâle à la limite du blanc et son regard était fixé devant lui. Quant à sa mâchoire, elle était crispée. Il prit une grande respiration sans doute pour se calmer et se saisit de son téléphone. Les sons des paroles d'Emmett devenaient inaudibles tandis que ma vue se floutait. Seule la sensation d'humidité sur mes joues me faisait réaliser que je pleurais encore. Je sentais légèrement la main de Rosalie qui caressait mes cheveux tout en me disant que j'étais désormais en sécurité et que je n'avais plus rien à craindre. Puis Rosalie et Emmett eurent un échange mais j'avoue ne pas avoir compris un traître mot de ce qu'ils se disaient. Le dernier souvenir que j'avais était la sensation d'être portée et puis plus rien.
Je me réveillais dans une pièce qui me semblait étrangère. A ma première respiration, les odeurs familières de l'hôpital me permirent de savoir où je me trouvais. Mais, aux souvenirs trop douloureux de cette odeur, je fus prise de nausées. Je voulais me lever mais quelqu'un me retenait par l'épaule. Je basculais sur le côté et vomis le peu que j'avais dans mon estomac dans un récipient que cette même personne avait approché de mon visage. Quand je relevais la tête pour savoir qui était cette personne, je vis Jasper.
« Hey ! Comment tu te sens ? » me demanda-t-il.
« Je sais pas..Jazz faut que je sorte d'ici... »
« Je vais appeler le médecin, d'accord, tu ne bouges pas »
« Où veux-tu que j'aille ? Hein ! »
Jazz sortit de la chambre aseptisée dans laquelle je me trouvais. Je fis un rapide état des lieux de mon corps car hormis la douleur de mon épaule qui était plus faible, je ne sentais rien. On m'avait apparemment mis une atèle à l'épaule et j'avais un bandage à la main. En me touchant le visage, je constatais qu'on m'avait mis des strips à plusieurs endroits. Je me demandais combien de temps j'étais restée inconsciente. Puis on frappa à la porte. Je tirais machinalement le drap et mes jambes vers moi. Une personne ouvrit la porte. Rosalie.
« Hey ma belle, comment ça va ! Tu nous as fait peur à Em' et moi ! »
« Ça pourrait aller mieux ! Ça fait combien de temps que je suis ici ? »
« Et bien il est 3h du matin et tu as été admise à l’hôpital vers 20h donc je dirais 7h ! »
« Il ne fallait pas rester Rosalie, toi et Em' auriez dû rentrer ! Et pourquoi Jazz est-il là ? Alice n'est pas avec lui ? »
« Et bien.. Alice se sent mal par rapport à ce qui s'est passé avec Benjamin et elle n'a pas osé venir, Jazz a voulu venir car il était inquiet pour toi quant à Emmett et bien il est dans le couloir à faire les cents pas » dit-elle en rigolant sur la fin.
« Okay.. »
Le médecin fit son entrée quelques secondes plus tard. Il se présenta comme le Docteur Grey. Il demanda à mes amis de sortir. Jazz me rassura en m'expliquant qu'il restait derrière la porte. Le médecin m'expliqua que je m'en étais pas trop mal sortie. J'avais une luxation à l'épaule suite au fait que mon épaule ait été déboîtée. Ma main avait été bandée, car j'avais quelques coupures peu profondes et que sur les autres plans rien n'était à signaler. Il me demanda ce qu'il s'était passé. Je lui expliquais donc mon rendez-vous chez Benjamin. Il m'informa qu'un policier allait passer pour prendre ma déposition. Je repensais au fait que je devais passer au poste de police aujourd’hui plus tard dans la journée. J’acquiesçais. J'en profitais pour lui demander pourquoi j'avais perdu connaissance et surtout si je pouvais sortir dès maintenant. Il m'expliqua que mon évanouissement était normal dans ce type de cas. Mon corps avait cherché à protéger mon esprit suite au choc. Il me conseilla d'aller parler avec un psy afin d'extérioriser ce que j'avais vécu même si je trouvais ça sans gravité. Cependant, il devait me garder en observation jusqu'à demain matin. Si tout était bon, demain matin, je pourrais sortir. Il me salua et repartit de la chambre. Jazz, Emmett et Rosalie entrèrent dans la chambre aussitôt.
Emmett semblait anxieux et Rosalie tentait tant bien que mal de le calmer. Je leur avais demandé de rentrer car je ne pourrais sortir que dans quelques heures et que vu que chacun d'eux travaillait le lendemain, je ne voulais pas qu'ils soient en retard ou fatigué. Rosalie et Emmett m'embrassèrent chacun leur tour et Jazz m'informa qu'il restait cette nuit. Emmett avait dit qu'il préviendrait Edward demain matin des raisons de son absence. Selon lui ça ne poserait aucun problème et au moins quelqu'un pourrait me ramener moi chez moi puisque Rosalie et Emmett allaient prendre mon véhicule pour rentrer.
Une fois ces deux-là partis, Jazz me demanda ce qu'il s'était passé. Je lui expliquais donc tout depuis le début. Selon lui, il fallait que je porte plainte car sinon Benjamin pourrait revenir et j'aurais peut être moins de chance la seconde fois. Il me raconta aussi que Rosalie et lui avaient dû retenir Emmett qui ne rêvait que d'y retourner pour, je cite « exploser la gueule de ce petit con, lui péter les deux poignets et lui faire manger sa langue avant de lui éclater les bijoux de famille ». Je riais au propos d'Emmett avec Jazz ce qui détendit un peu l'atmosphère. Il me parla de l'inquiétude d'Alice vis à vis de ce qui s'était passé. Il l'avait appelée pendant que je voyais le médecin pour la rassurer. Elle devait venir demain matin vers 6h pour nous rejoindre. Jazz proposa de me laisser dormir et vu la dose de sédatif qu'ils avaient dû m'administrer, je n'eus pas de mal à me rendormir. Je fus réveillée quelques heures plus tard par un cauchemar où Benjamin était en train de me frapper si violemment que c'était comme si j'en ressentais les coups dans tout mon être. Au moment où je hurlais, Jazz attrapa ma main tout en me parlant doucement le temps que je reprenne pied dans la réalité. Je le vis alors tourner la tête vers la porte. Une femme et un homme se tenaient à l'entrée de ma chambre. Jazz m'informa qu'il s'agissait des deux inspecteurs de l'USV. Je les laissais entrer. Je demandais si Jazz pouvait rester et ils n'objectèrent pas. Ils prirent ma déposition. Je devais passer dans leur service dès que je le pourrais afin de signer ma plainte. Ils précisèrent que Benjamin allait être interpellé pour coups et blessures volontaires et qu'avec un peu de chance il aurait également une ordonnance restrictive mais que je devais y être habituée. Je ne comprenais pas de quoi ils me parlaient, n'ayant jamais déposé de plainte envers qui que ce soit. Ils semblaient surpris et mal à l'aise suite à ma déclaration. L'inspectrice me proposa de passer au poste afin de me communiquer le nom de la personne pour qui cette ordonnance avait été mise en place afin de vérifier qu'il n'y ait pas d'erreur. J'avais glissé, dans notre échange, le fait que je devais me rendre au bureau de l'inspecteur Uley et les raisons pour lesquelles je devais le rencontrer. Ils quittèrent ma chambre en me précisant qu'ils allaient contacter cet inspecteur de manière à ce qu'il soit présent lors de mon passage à l'USV.
Après leur départ, Alice arriva. Elle n'arrêtait pas de s'excuser malgré mes mots pour la rassurer, lui disant qu'elle n'était en aucun cas responsable. Mais je connaissais Alice, elle se fustigeait pour m'avoir poussée dans ses bras et de ne pas avoir été plus attentive à ce que je lui avais dit la veille. Puis le médecin passa et je pus enfin rentrer chez moi. Il m'avait fait deux lettres une que je devais transmettre à Esmée puisque je ne pourrais pas travailler dans l'immédiat et une autre pour la psy. Je rangeais ces deux papiers dans mon sac sachant pertinemment que je ne me servirais ni l'un de l'autre. J'avais besoin de travailler pour m'occuper l'esprit et je n'avais pas besoin de psy. Je me fis réprimander par Jazz quand après qu'il m'ait proposé de m'accompagner chez la psy pour prendre mon rendez-vous, je lui avais dit que je ne comptais pas y aller. Il me restait à passer à la galerie pour prévenir Esmée de mon absence au moins jusqu'à jeudi matin puis enfin me rendre à l'USV pour la plainte.
Jazz m'accompagna à l'USV, Alice devant se rendre à son travail pour son premier jour. Elle avait décroché un travail dans une entreprise, nouvellement créée, de mode. Arrivée au poste, je fus accueillie par les deux mêmes inspecteurs que j'avais vus un peu plus tôt dans la journée et par un autre homme, l'inspecteur Newton. Mr Uley n'était apparemment pas disponible. Je fus conduite dans un bureau où l'on me tendit mon dépôt de plainte. Je pris le temps de le lire puis j'apposais ma signature en bas du document. On m'informa que Benjamin n'aurait pas le droit de m'approcher à moins de 100 mètres et que pour l'instant il était en garde à vue. Il devait être libéré sous contrôle judiciaire dans deux jours. Puis, ce fut à mon tour de poser une question lorsqu'un des trois inspecteurs me donna la parole.
« Ce matin , vous m'avez parlé d'une autre ordonnance restrictive me concernant mais je ne sais toujours pas de qui il s'agit ! » dis-je
« Et bien, c'est à moi de vous l'expliquer. » répondit l'inspecteur Newton.
« Je vous écoute ! »
Il prit place sur le fauteuil à côté de moi. Puis il m'expliqua les raisons de l'appel de Mr Uley. Apparemment, un dénommé James Hunter a été interpellé suite au saccage d'un bar du côté de Soho. Je me demandais s'il s'agissait du bar d'Edward. Quand ils ont fouillé les affaires personnelles de James, il s'est avéré que ce dernier avait mon adresse et mon numéro de portable dans son téléphone. A ce moment-là, il me montra une photo. Je lui répondis que je ne le connaissais absolument pas et que j'ignorais la manière dont il avait pu obtenir mon numéro de portable ainsi que mon adresse. Puis il m'expliqua qu'une jeune femme, une dénommé Tanya Denali, était une amie à lui et que cette dernière avait proféré des menaces envers une autre personne et moi-même. Le juge ayant jugé cette personne dangereuse, elle n'avait aucun droit de m'approcher à moins de 500 mètres. Quand je lui demandais qui était l'autre personne, il refusa de me le dire puisqu'il était soumis au secret. C'est alors qu'il me montra une photo. La photo de la femme qui était devant mon appartement samedi dans la nuit et qui m'avait suivi au centre commercial hier après-midi. Je demandais alors à l'inspecteur, quels types de menaces pesaient sur moi. Elle avait apparemment prévu que je sois agressée physiquement par deux hommes, dont l'un était James Hunter. La police n'avait pas encore réussi à l'arrêter ce qui voulait dire qu'elle pouvait s'en prendre directement à moi. Mon corps fut parcouru de frissons à l'évocation d'une possible agression faisant resurgir les images de ma propre agression par Benjamin. L'inspecteur Newton me redemanda si je l'avais déjà vu. Prise de panique, j'acquiesçais. Je lui précisais qu'elle se trouvait chez moi le samedi soir et qu'elle nous avaient suivi, mes amies et moi, au centre commercial hier. Il me précisa que la présence policière, déjà présente devant chez moi, serait renforcée et que si par malheur, je devais la recroiser e devais appeler immédiatement la police.
Après tout cet amas d'informations, je me sentais épuisée et demandais l'autorisation de rentrer chez moi. Jazz m'attendait dehors et j'eus la permission de rentrer. Jazz me raccompagna à mon appartement. Il voulait rester mais je voulais rester seule et puis étant fatiguée, je risquais d'aller me coucher. Jazz m'avait fait promettre de l’appeler en cas de problèmes. Une fois chez moi, mes pensées furent envahies d'un milliers de questions concernant cette jeune femme, cet autre homme qu'elle avait menacée et qu'elle pouvait être le lien entre nous. Épuisée par mon combat intérieur, je me dirigeais vers ma chambre et je me couchais. Je fus réveillée à plusieurs reprises par des cauchemars sur ce qu'il s'était passé la veille. Je me rendormais pour quelques heures et me réveillais à nouveau. Il était 4h quand je me levais. Afin d’extérioriser mes pensées, je sortis du matériel pour peindre comme je l'avais fait lors de la mort de ma mère. J'étais contente car étant gauchère seul mon bras droit était devenu inutilisable. Je fus sortie de mes pensées et de ma peinture par la sonnette de ma porte d'entrée. Je regardais par le judas. Esmée, Emmett et Rosalie. Je leur ouvrais la porte. Esmée se jetait sur moi pour m'enlacer avant de me demander comment j'allais. Emmett m'embrassa sur la joue et Rosalie m’étreignit un peu plus fortement que les autres. Je les invitais à s'installer sur le canapé en hésitant pas à pousser le matériel si besoin.
« Alors Bella, comment vas-tu ? » me demanda Esmée
« Ça va bien, vous avez eu mon courrier ? » répondis-je
« Oui, pas de souci et puis Rose m'a appelé hier soir pour m'expliquer ce qui t'était arrivé ! »
« Ah ! »
« D'ailleurs je pense que Benjamin va avoir de mes nouvelles ! Je suis réellement déçue ! »
« Esmée, ne refusez pas de vendre ses toiles à cause de ça ! Il est un très bon artiste et ce qui s'est passé relève de sa vie privée ! »
« Non mais dites moi que je rêve ! » hurla soudain Rosalie
« De quoi Rose ? » dis-je
« Non mais ça va pas bien dans ta tête ! Il t'a frappé, violenté, blessé sans compter que tu fais des cauchemars à cause de ça ! Et ne me dis pas que non, je ne te croirais pas vu ta tête ! Et tu le défends ! Non mais là on est en plein délire ! Bella, arrête de trouver des excuses à tout le monde ! »
« Mais.. »
« Pas mais ! C'est comme avec Ed'... » dit-elle avant de s'arrêter net comprenant la bourde qu'elle venait de faire.
Esmée nous regardait. Son visage naviguait entre Rose et moi, l'air interrogatif.
« Rose tu parles d'Edward ? »
« Euh.. non.. » répondit-elle confuse.
« Non elle parle d'Edwin, un copain de la fac avec qui je suis sortie ! » tentais-je
Esmée semblait perplexe. Emmett regardait le plafond. Je pense qu'elle ne nous a pas cru mais n'a pas relevé pour autant. J'étais tout de même ravie car du coup, Rosalie s'était arrêtée de m'incendier. Enfin c'est ce que je pensais.
« Bella, toujours est-il que tu as porté plainte contre cet homme, il a une ordonnance restrictive et donc soit tu perds ton stage et ton job à la galerie, soit c'est lui qui n'expose plus ses toiles ? N'est-ce pas Esmée ? » reprit Rosalie
« Oui, et comme je ne peux pas me passer de toi, et bien c'est lui qui n'exposera plus. Et puis, je n'aime pas la violence Bella. J'ai élevé mes garçons pour qu'ils soient respectueux envers les femmes par pour les traiter comme des moins que rien ! Donc je ne supporterais pas de faire plaisir à de tels individus ! » conclue-t-elle.
Je pensais à ce que venait de dire Esmée, concernant le fait qu'elle avait éduqué ses enfants dans le respect des femmes ! Edward devait avoir loupé cette partie. Parce qu'on ne peut pas dire qu'il se soit conduit en gentleman avec moi...Mais tu vas arrêter avec lui.. on s'en fout.. il ne te VEUT PAS.. c'est pourtant clair non... alors.. reste en dehors... et de toute façon ça n'en sera que meilleur pour toi...Ma raison me dictait de passer à autre chose. Mais mon cœur se serrait à cette pensée. Pourtant, je devais me résigner et continuer comme avant.
« Dis Bella, tu aurais une bière ? » me demanda soudainement Emmett
« Oui, va dans le frigo et sers-toi, fais comme chez toi ! » répondis-je.
« Bon et bien, tu me les montres ces toiles ? » me dit Esmée
Soudain, je n'étais plus très sûre car avec les paroles de Rosalie de toute à l'heure, Esmée risquait de reconnaître son fils au travers de mes toiles. Malheureusement pour moi, ma dernière toile était posée sur le chevalet à côté d'une des fenêtres du salon.
« C'est une de tes toiles ? » me demanda-t-elle en se dirigeant vers mon dernier travail.
« Euh... oui »
Le silence se fit. Elle observait ma toile, un doigt posé sur son menton. Elle semblait pensive et pourtant sa tête bougeait de manière à regarder mon tableau sous tous les angles.
« Bella, je pense que tu es la première personne à avoir rendu justice au visage d'un de mes fils ! »
Merde. J'étais grillée....En même temps tu dessines son visage de profil.. difficile pour une mère de ne pas voir de qui il s'agit.. et puis ça veut dire que tu es douée.. sinon ton dessin aurait été de mauvaise qualité si elle ne l'avait pas reconnu.. oh ta gueule toi..Je ne savais pas quoi répondre. Je regardais Rosalie, qui se mordillait la lèvre tout en s'excusant du regard. Quant à Emmett et bien c'est lui qui prit le premier la parole.
« Ouais Maman, Bella est très douée ! En fait, Edward lui a servi de modèle pour ses exams ! »
« Oui..mais vu la réaction de Rosalie de tout à l'heure, je pense que je vais devoir avoir une petite discussion avec ce jeune homme ! »
« Non.. Non.. s'il vous plaît... je..il ne s'est absolument rien passé Esmée ! »
« .. » Elle venait de se tourner vers moi et me dévisageait.
« C'est vrai Esmée, il ne s'est rien passé. Bella vous dit la vérité ! »
« .. ».
Esmée ne répondit pas et se tourna à nouveau vers la toile.
« Tu en as d'autres ? » me demanda-t-elle.
Je ne savais pas si je devais les lui montrer car j'avais peint d'autres parties du corps d'Edward et elle saurait que j'ai menti.
« Euh.. non il n'y a que celle-là ! »
« Ah, tu m'avais parlé d'autres toiles inachevées, non ? » me dit-elle en me faisant face.
« Ah.. celles-là.. oui.. je vous les amène ! »
Je me dirigeais vers la pièce où je stockais mes toiles. Je pris les quelques toiles que j'avais peintes avec ma mère ainsi que celle que j'avais peintes après son décès. Je retournais dans le salon avec deux toiles. Je ferais un autre voyage pendant qu'elle regarderait celles-là.
« Bella, j'ai une question. » m'interrogea Esmée
« Oui »
« Les yeux, sur la toile que tu m'as apportée mardi, ce sont les yeux d'Edward ? »
« Oui » dis-je d'un souffle.
Je ne pouvais pas la regarder. Sinon elle aurait de suite compris que quelque chose s'était passé avec son fils. Elle regarda mes toiles une par une. Emmett et Rosalie étaient installés sur les tabourets placés autour de l'îlot central de ma cuisine. Ils chuchotaient. Emmett leva la tête et m'offrit un sourire discret. Rosalie ne décollait pas son regard d'Esmée, qui semblait totalement absorbée par mes toiles. Je ne comprenais pas car elles n'avaient rien de spécial. Au bout d'interminables minutes, Esmée se tourna vers Emmett.
« Emmett, tu vas m'aider à tout descendre dans le coffre de ta Jeep ! » dit-elle.
« Pas de souci, maman ! »
« Rose, tu peux l'aider, je dois parler à Bella ! »
« Oui, Esmée » répondit Rosalie
Emmet et Rosalie prenaient chacun quelques toiles et sortaient de mon appartement. Esmée se tourna vers moi.
« Bella, ces toiles sont superbes ! Elles sont pleines d'émotions. On passe de la colère, à la douceur en passant par l'hésitation et le doute ! Laisses-moi les exposer ! »
« .. »Je la regardais ne comprenant pas bien pourquoi elle me le demandait puisqu'elle venait de prendre toutes mes toiles.
« Bella ? »
« Euh.. oui désolée ! Et bien vous les avez toutes prises, donc.. non je n'y vois aucun inconvénient ! » dis-je
« Je vais les emmener chez moi en attendant que je libère de la place à la galerie ! »
« D'ac.. d'accord »
Je ne savais pas quoi lui dire de plus. J'étais très gênée par tout ce qui venait de se passer même si quelque part je ressentais de la fierté car mes toiles lui avaient plu. Le silence régnait dans mon appartement. Un silence pesant que je n'osais rompre. Je ne pouvais dévier mon regard de la porte priant pour que Rosalie et Em' reviennent vite.
« Bien, nous allons te laisser ! Reposes-toi car tu as vraiment mauvaise mine ! » me dit-elle en s'approchant.
« Ouais ! »
Elle s'approcha et vint m'enlacer. Je restais aussi raide qu'un piquet surprise par son geste. Elle était ma responsable de stage et pourtant elle m'apportait cette douce chaleur que seule ma mère m'avait donnée. Je sentais sa main qui frottait délicatement mon dos dans un geste réconfortant. Je me détendis et passais mon bras valide autour de sa taille. Elle se recula en posant ses mains sur mes épaules. Je dus faire une grimace, sa main sur mon épaule droite avait réveillé ma douleur.
« Tu es sûre que tu vas arriver à te débrouiller toute seule ? »
« Oui, Esmée, ne vous inquiétez pas, je suis gauchère alors disons que j'ai eu de la chance ! »
« Si tu le dis ! »
Rosalie et Emmett étaient revenus. Rosalie me dévisageait essayant certainement de savoir de quoi nous avions pu parler avec Esmée. Je lui souris et elle fit de même. Puis ils repartirent tous les trois. Je me retrouvais à nouveau seule chez moi. Mon premier réflexe fut de fermer mon appartement à clé.
Épuisée, je me dirigeais vers ma chambre. Je m'allongeais sur mon lit et sombrais rapidement. Lorsque je m'éveillais, il était 7h. Je ne m'étais réveillée qu'une fois à cause d'un cauchemar. Je revivais encore et encore ce qu'il s'était passé chez Benjamin. Le soleil se diffusait dans la chambre à travers mes voilages. Je me levais et je préparais mon petit déjeuner. Je pris ensuite ma douche. Puis ne sachant que faire, je me calais sur mon canapé devant un film. Alice m'avait appelé dans la matinée. Elle devait venir me voir et nous devions sortir toutes les deux. Elle voulait m'emmener faire des courses, ce qui était une bonne chose étant donné qu'il ne me restait plus rien. Nous étions rentrées toutes les deux à mon appartement en fin d'après midi. Elle avait mangé avec moi et elle était repartie vers 22h. Nous avions beaucoup discuté toutes les deux. Elle s'était excusée pour son comportement et les propos qu'elle avait tenu au sujet d'Edward. Nous avions clos le sujet même si elle m'avait fait comprendre qu'Edward était le pire des idiots et qu'il ne méritait pas que je sois aussi gentille. Je m'étais bien gardée de lui parler de la visite d'Esmée de la veille. Je ne voulais pas qu'elle en rajoute. Après son départ, je partis me coucher. Le jour suivant se passa dans le calme. J'étais une fois de plus restée chez moi. J'avais peint un peu et je m'étais surtout reposée. Je dormais mal même si je n'avais pas rêvé la nuit d'avant.
Le jeudi, j'étais retournée à la galerie et tout s'était bien passé. Esmée n'avait pas évoqué notre échange du dimanche et j'en étais satisfaite. Je lui avais également amené mes autres toiles. Elle les avait observées mais n'avait rien dit. Le reste de la semaine se déroula tranquillement. Rosalie et Emmett m'avaient invité à dîner, le vendredi soir. Nous avions beaucoup rigolé avec Rosalie, Emmett ayant dû partir vers 21h pour le bar. J'étais restée pour dormir chez elle et le lendemain, nous étions allées nous balader dans Central Park. J'étais rentrée le samedi soir et j'étais restée chez moi tout comme le dimanche occupant mon temps entre la peinture et les moments de repos sur mon canapé. Lorsque mon esprit n'était pas occupé, je ne pensais qu'à une seule personne. Edward. Je me demandais ce qu'il faisait. J'aurais voulu interroger Rosalie l'autre après-midi mais je ne voulais pas la mettre mal à l'aise et puis après tout ça ne me regardait pas. … c'est bien.. il était temps que tu le réalises.. oh mais tais-toi !...Ma conscience commençait sérieusement à m’énerver mais je ne pouvais pas nier que c'était grâce à elle que je n'avais pas flanché.
Les quatre semaines suivantes se déroulèrent tranquillement. L'USV m'avait recontacté pour m'informer que Benjamin avait été jugé et qu'il devait passer trois mois en prison car il avait déjà commis de tels actes avec sa précédente compagne. Je n'avais pas recroisé Tanya et les policiers ignoraient toujours où elle se trouvait. J'étais très souvent sortie avec Rosalie, Emmett, Jazz et Alice mais nous n'avions pas remis les pieds au New Moon. Il y a quelques jours on m'avait retiré l'atèle et je pouvais à nouveau me servir de mon bras. Pour fêter ça, j'avais invité mes amis à manger et j'avais même peint dans la nuit. Je ne pensais quasiment plus à Edward, même s'il continuait à m'inspirer pour mes toiles mais je n'en avais peintes que deux depuis mon agression. Mes cauchemars avaient disparus. Cependant, je ne supportais plus qu'un homme me touche, hormis Jazz et Em'.
Esmée devait partir dans quelques jours pour Paris avec Carlisle. Elle avait passé les deux dernières semaines à installer mes toiles dans la galerie et à m'informer sur les toiles qu'elle devait recevoir ainsi que sur les artistes afin de pouvoir renseigner la clientèle. J'avais réussi mon année puisque Rosalie, Alice et moi étions allées, ce matin, chercher nos résultats. J'avais appelé mon père et il était extrêmement satisfait même si comme il me l'a dit, il s'en doutait. Il devait repartir avec ma belle-mère pour un voyage au Brésil à la fin de la semaine et il voulait que je passe le voir quand il rentrerait fin juillet. Esmée m'ayant accordé une semaine début août, je pourrais donc m'y rendre.
Je continuais à recevoir des appels dont le destinataire était toujours inconnu mais je ne décrochais toujours pas et cette même personne ne laissait jamais de message.
Nous étions vendredi soir et j'avais été invitée par Esmée et Carlisle. Je devais me rendre chez eux avec Rosalie pour dîner.
Il était 19h quand Rosalie franchit la porte de mon appartement. Elle était habillée d'une robe légère de couleur carmin. Elle semblait satisfaite de ma tenue car elle ne disait rien et affichait un magnifique sourire. Sur ses conseils, j'avais passé une robe blanche à bretelle sur laquelle une orchidée bleue était dessinée occupant tout le pan droit de ma robe. J'avais pris une étole bleue afin de me couvrir les épaules. Il faisait très chaud en cette fin de mois de juin mais les soirées étaient un peu fraîches certains soirs. Nous partîmes avec le véhicule de Rosalie en direction de Palissades Park.
Vingts minutes plus tard nous étions devant chez Carlisle et Esmée. C'était la première fois que je venais chez eux et je fus éblouie par la beauté de leur maison. Elle était simple en extérieur mais le jardin était très fleuri. Il y avait ça et là des roses blanches, des œillets et des marguerites. Nous posions à peine le pied sur la dernière marche du perron que la porte s'ouvrit. Nous fûmes accueillies par Esmée. Elle nous enlaça chacune notre tour en nous souhaitant la bienvenue. Nous pénétrions dans la maison. Au moment où je passais la porte, j'eus le souffle coupé. L'intérieur était magnifique. Une décoration simple mais chaleureuse. Rosalie était devant moi et lorsqu'elle s'avança vers le salon, je vis deux bras forts l'enserrer. Emmett. Il me salua à son tour en venant faire claquer sur ma joue un baiser. Comme à mon habitude, j'avais rougi. Je regardais alors le salon. Une table en chêne était présente sur la gauche et la table était dressée. C'est donc sur cette table que nous dînerions. Les murs étaient de couleur sable. Des tableaux aux couleurs vives étaient accrochés sur les différents pans de mur. Au fond une table basse en verre et fer forgé était posé sur un tapis blanc. Deux fauteuils et un canapé de la même couleur que les murs entouraient la table basse. Mon regard se posa alors sur la baie vitrée au fond du salon. Et c'est là que je vis ces deux prunelles vertes. Je me figeais alors que mes yeux se posèrent sur son corps. Cela faisait presque deux mois que je ne l'avais pas vu, mais son visage était toujours aussi parfait. Mes souvenirs ne lui avaient définitivement pas rendu justice. Quand mon regard s'accrocha à son visage, je vis un léger sourire se dessiner sur ses lèvres. Je n'avais pas penser qu'il aurait pu être là. Ça ne m'avait même pas traversé l'esprit. Nous étions vendredi et il devait travailler selon Emmett. Mon regard se tourna vers Rosalie et Emmett qui baissaient les yeux. Se sentaient-ils fautifs ? J'allais m'assurer que cette idée ne venait pas d'eux. Mais pour l'instant, je ne voulais pas manquer de respect à Esmée. Je m'avançais donc dans la pièce et saluait Carlisle puis Edward.
Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Stephenie MEYER et l'histoire m'appartient...
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