"Ne sous-estimez la puissance de la jalousie et la puissance de l'envie de détruire. Ne les sous-estimez pas"
Oliver Stone
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POV BELLA
Mercredi matin. Je m'étirais dans mon lit et je jetais un coup d’œil vers la fenêtre de ma chambre. Le soleil se levait sur New York. Une nouvelle journée commençait. Je me sentais détendue malgré le peu de sommeil que j'avais pu emmagasiner pendant la nuit. Un regard vers mon radio réveil m'indiquait 6h45. Je ne m'étais jamais réveillée aussi tôt mais pourtant je me sentais bien, un sourire se dessinait même sur mon visage. Je me levais et décidais de préparer un petit déjeuner digne de ce nom à mon colocataire. Je mis mon Ipod sur mes oreilles car je voulais écouter de la musique mais je ne voulais pas réveiller Jazz. Les premières notes de « Wonderful life » reprise par Smith and Burrows résonnèrent dans mes oreilles. La lumière du soleil filtrait à travers les rideaux de la cuisine qui eux-même voletaient sous la légère brise qui pénétrait dans l'appartement. Je pouvais sentir ce léger courant d'air frais sur mon dos qui contrastait avec la douceur du soleil qui caressait ma peau. Je commençais à sortir de quoi préparer des crêpes. Je fis chauffer le four afin de mettre à cuire les petits pains surgelés que j'avais acheté quelques jours plutôt. Puis je m'attelais à préparer la pâte à crêpes. Une fois préparée, je pressais quelques oranges et versais le tout dans une carafe. Je sortis ensuite une poêle et je fis cuire mes crêpes. Un coup d’œil au four me permit de voir que les petits pains étaient prêts, je les sortais du four et les déposais dans le panier en osier que mon père m'avait envoyé de France. Je mis en route la cafetière avant de retourner à mes crêpes. Je battais le rythme de la musique avec ma spatule ne pensant à rien d'autre qu'au bonheur qui avait pris possession de moi. J'ignorais les raisons d'une telle humeur mais je me sentais aussi légère qu'une plume. Je bougeais sur le rythme de la musique tout en utilisant ma spatule pour décoller les bords de la crêpe avant de la retourner. Une fois ma pâte terminée, je fis la vaisselle et nettoyais la cuisine. Jasper n'était toujours pas levé et le café coulait toujours. Je fonçais sous la douche afin de me préparer en pensant aux cadeaux que je risquais de recevoir encore aujourd'hui. C'était une drôle de sensation. J'étais à la fois impatiente de voir quelle surprise Edward m'avait réservé aujourd'hui mais en même temps j’appréhendais. Ses attentions avaient été très touchantes, quelle femme je serais si ce genre de présents ne me donnait pas le sourire mais en même temps, je ne voulais pas le laisser revenir trop vite dans ma vie. Je craignais de me brûler les ailes une fois de plus en voulant croire en quelque chose qui finirait certainement par me blesser. Mais ce sentiment de bonheur qui avait pris possession de mon corps depuis mon réveil me donnait envie de lui retourner la pareille. Après tout Rosalie me disait que le laisser revenir ne m'engageait à rien et malgré ma peur, je voulais tenter de passer outre. Je pensais à lui envoyer quelque chose mais je ne voyais pas quoi. Je me souvenais pourtant de tout ce dont nous avions parlé en retenant même trop précisément chaque mot qu'il avait pu partager avec moi. Je sortais de ma douche et me dirigeais vers mon armoire pour choisir la tenue idéale. Nahuel devait passer aujourd'hui et je voulais être présentable. J'attrapais mon pantalon en lin beige et ma blouse à manche courte en soie mauve. J'attachais mes cheveux en prenant soin de réaliser une tresse qui partait de devant pour se terminer sur ma nuque avant de nouer le tout. Après avoir enfilé mes ballerines, je retournais dans la cuisine. Une odeur de pain chaud mélangé au café régnait dans la cuisine et j'entendis le grognement de mon ventre affamé. Je m'installais sur un des tabourets haut situé devant l'îlot central quand j'entendis la porte de la chambre de Jazz s'ouvrir. Je me retournais et me retrouvais face à Jasper, en tee-shirt et caleçon, les cheveux en pétard et se frottant les yeux.
« Hey ! » lui dis-je pour lui signaler ma présence.
« Salut ! Ça sent bon ! »
Il s'approcha de moi et ses yeux semblaient ébahis à la vision du petit déjeuner.
« Wow ! C'est toi qui as préparé tout ça ? »
« Ouep ! Il y a du jus d'orange, du café, des petits pains, du beurre, de la marmelade, des crêpes et du beurre de cacahuète ! » lui répondis-je en désignant chaque chose du doigt.
« Merci ! »
« De rien ! »
« Tu as l'air d'aller mieux ? »
« Oui, je me sens bien depuis que je me suis levée et ça m'a donné envie de préparer ce petit déjeuner ! »
« Bah, je sais pas quoi dire ! Tout ça m'a l'air très bon ! »
« Tu veux du café ? »
« Ouais je veux bien ! » me dit-il en s'installant sur un autre tabouret.
Je me levais et lui servais son café dans un mug. Je le déposais devant lui. Jazz ne semblait pas encore réveillé. Il passait inlassablement ses mains sur son visage et forçait ses yeux à s'ouvrir un peu plus. Il s'étirait et en même temps un son rauque sortait de sa bouche.
« Bien dormi sinon ? » lui demandais-je.
« Ouais, bah 5h de sommeil c'est peu mais j'avoue que depuis que je suis chez toi, je dors vraiment bien ! Tu as de la chance, ta rue n'est pas très fréquentée, du coup t'es pas réveillé par les bruits des voitures. »
« Oui j'avoue, mais en même temps, ma chambre donne derrière donc je n'entends absolument pas la rue ! »
« Tu vas travailler maintenant ! » me dit-il alors qu'il venait de mordre dans une crêpe.
« Ouais, je vais pas tarder »
« Okay ! »
« Dis, Jazz, je voudrais avoir ton avis sur un truc mais je ne voudrais pas t'embêter au réveil alors on peut en parler ce soir quand je rentre ? »
« Tu m'embête pas Bella ! C'est quoi ta question ? »
« Bah, tu sais Edward m'a offert tout ça ! » dis-je en désignant mon salon qui ressemblait désormais à un magasin de fleurs.
« Et ? »
« Et bien, même si … je … »
« Bella, si tu parles en langage codé je vais avoir du mal à t'aider ! »
« C'est qu'en fait, je voudrais … je sais pas... le remercier ! »
« C'est une bonne idée ! »
« Je pense aussi mais je ne veux pas non plus lui donner de faux espoirs ! »
« Je comprends mais je pense que tu devrais faire selon ce que te dicte ton cœur ! Ne réfléchis pas et fais ce que tu as envie ! »
« Ouais » dis-je.
Je posais alors mes yeux sur le dessin que j'avais réalisé la veille. J'avais réalisé un énième portrait de lui. J'avais récupéré mes dessins, à l'issue de mes examens et je les conservais précieusement dans mon carton à dessin. Un souvenir de plus, un souvenir heureux dont je ne voulais pas me débarrasser. Plus je regardais ce portrait, plus l'idée me semblait excellente.
« Bella ? »
« Mmm.. ! »
« Ça va ? »
« Oui pourquoi ? » dis-je en détournant mon regard de ce dessin.
« Bah je te parlais mais tu semblais absorbée ailleurs ! »
« Je pense avoir trouvé comment le remercier ! »
« Ah ! Et puis-je savoir comment ?... enfin si ça te dérange pas de me le dire ! »
« Euh.. non, pourquoi ça me dérangerait ? »
« Je sais pas, je travaille avec lui alors peut-être que tu penses que je pourrais lui dire certaines choses ? »
« Peut-être mais non.. je te fais confiance ! »
« Ah ! »
« Je te fais confiance et même si je pense qu'il est au courant de certaines choses, je ne t'en veux pas ! »
« .. » Il ne répondit pas mais fixait sa tasse en la faisant légèrement tourner entre ses mains.
« Je pense que je vais lui faire parvenir ce dessin avec un petit mot » lui dis-je en désignant mon dessin posé sur mon bureau.
« C'est une très bonne idée ! Il devrait être touché ! »
« Ouais, bah disons que je me sens un peu mal de ne pas l'avoir encore remercié ! »
« Bella, après ce qu'il s'est passé, je peux comprendre que tu sois réticente mais c'est toi qui m'a dit que tu avais ressenti un truc spécial entre vous deux, alors si j'ai un conseil à te donner, ne tourne pas le dos à ce sentiment ! »
« Ouais.. tu as probablement raison ! »
« Bon je vais aller à la douche, je vais chez Peter aujourd'hui ! »
« Ah bon ! Il travaille pas aujourd'hui ? »
Peter était un ami de Jasper depuis la fac et apparemment il s'entendait très bien. Ce dernier était venu vivre chez Alice et lui pendant quelques temps suite à des problèmes avec son fils.
« Si, je vais faire du baby-sitting en fait ! »
Je le regardais perplexe. J'ignorais que Peter avait un fils.
« Ouais Peter a un fils mais disons que celui-ci est un peu particulier. Il est autiste. D'habitude il travaille chez lui pour pouvoir veiller sur son fils mais aujourd'hui, il a des rendez-vous important dont un dans un établissement spécialisé pour son fils »
« Ah ! »
« Ouais c'est pour ça aussi tous les livres que j'ai acheté l'autre jour ! Il voudrait essayer de le faire sortir de sa bulle mais il est un peu désemparé ! Alors quand je dois le garder, j'essaye de trouver des activités qui lui sont accessibles et qui le stimulent »
« Je me doute, ça ne doit pas être facile tous les jours ! Mais c'est une bonne idée que tu as eu ! »
« Effectivement, ce n'est pas facile mais il s'en sort bien ! »
« Ah au fait pourquoi le bar est-il fermé vendredi ? Je me suis posée la question. Je savais qu'Emmett ne travaillerait pas parce qu'il m'accompagne au vernissage à la galerie mais Edward avait dit que le bar serait ouvert alors je ne comprends pas ! »
Jasper semblait mal à l'aise comme s'il me cachait quelque chose.
« Jazz ? »
« Euh.. en fait j'en sais rien ! Edward m'a juste dit qu'il fermait le bar car il avait un rendez-vous qu'il ne pouvait pas manquer. Et il ne voulait pas que j'ouvre seul ou avec des extras ! »
« Ah ! »
Je me demandais qu'elle pouvait être ce rendez-vous qu'il ne pouvait pas rater. Pleins de choses se bousculaient dans ma tête et à l'idée qu'il puisse avoir rendez-vous avec une autre femme me serra le cœur. Je secouais la tête pour chasser mes pensées et relevais la tête vers Jazz qui me regardait attentivement.
« Bon je vais y aller ! »
« D'accord, moi je file me préparer. Je dois être chez Peter dans moins d'une heure. »
« Bonne journée Jazz ! » lui dis-je en faisant claquer un bisou sur sa joue.
Il m'attrapa par la taille et m'enlaça.
« Bella, n'imagine rien en ce qui concerne Edward ! Je pense que tu n'as pas à t'en faire, il n'y a de place dans son cœur que pour toi ! » me chuchota-t-il.
Je ne savais pas quoi lui répondre mais entre le penser et l'entendre, tout un tas d'émotions me submergèrent. Je sentais mon cœur se serrer, mes larmes monter et un frisson me parcourir le corps. Je me redressais et mon regard fut attiré par les yeux bleus de Jasper. Je pouvais y déceler une certaine sincérité et autre chose, comme s'il savait des choses que j'ignorais.
« Ouais, bon je file sinon je vais être en retard ! » dis-je troublée.
« Ça marche ! Bonne journée ! »
Je lui fis signe de la main et sortais de l'appartement. Je me dirigeais vers la galerie à pied. J'en avais pour environ vingts minutes mais ce matin il régnait une certaine fraîcheur dont je voulais profiter. Durant mon trajet, je pensais à ce que je pourrais joindre à mon dessin. Je pensais écrire quelques mots mais je n'avais aucune idée sur ce que je pourrais lui écrire. Je décidais de m'en occuper pendant ma pause déjeuner. Une fois arrivée, je faisais le même rituel : ouvrir les stores, mettre la climatisation en route, déposer mes affaires dans la réserve et allumer l'ordinateur afin de vérifier les mails. Ce matin, j'avais reçu d'autres mails de confirmation pour le vernissage de Nahuel. Je comptais désormais soixante-seize personnes présentes auxquelles je devais ajouter Nahuel, Emmett et moi. Vers 9h, Maria pénétra dans la galerie avec un bouquet de roses des Alpes. Maria me souriait et je lui rendis son sourire en sentant le rouge me monter aux joues. Vouloir mériter la personne aimée, c'était la signification de cette fleur rare. Je regardais Maria perplexe car je savais que ces roses ne se trouvaient pas partout.
« Co.. Comment ? »
« Et bien, je pense que le jeune homme qui t'offre toutes ces fleurs arrive à obtenir tout ce qu'il veut de moi ! »
« Maria, je pense que toi et moi savons que tu connais cet homme dont tu me parles ! »
« Pourquoi tu dis ça ? » me dit-elle en me faisant un clin d’œil.
« Pourquoi ferais-tu les livraisons alors que tu as des livreurs ! Hein ? »
Depuis presque une semaine, j'avais appris à connaître Maria. Après avoir mis mes fleurs dans un vase, je lui offrais un café que nous dégustions ensemble tout en papotant. Maria était originaire d'Italie et était venue s'installer avec ses parents à New York alors qu'elle n'avait que six ans. Elle retournait souvent au pays afin de voir ses frères et sœurs, qui eux étaient retournés à leurs racines lorsque chacun d'entre eux eut atteint la majorité. Son pays lui manquait mais son magasin de fleurs était sa réussite et pour rien au monde elle ne voulait le quitter.
« Et pourquoi ne pourrais-je pas les faire ! Je n'ai peut-être pas les moyens de me payer un livreur tous les jours !» me dit-elle en haussant les sourcils.
« Oui mais tu ne m'ôteras pas de la tête que tu connais parfaitement cet homme ! »
« Peut-être ! Bon tiens, voici le cadeau qui accompagne le bouquet et la carte. Je ne peux pas rester aujourd'hui car je dois préparer des bouquets pour un mariage ! »
« Okay, à bientôt alors ! »
« Oui, passe à la boutique quand tu veux ! On ne se verra pas demain car j'ai fini mes livraisons journalières pour toi ! Bella ! »
A ces mots, j’eus un pincement au cœur. Edward avait-il abandonné parce que je ne lui avais pas répondu ? Avait-il trouvé quelqu'un d'autre à qui faire plaisir ? Je me secouais la tête afin de chasser ces pensées négatives car la signification des fleurs qu'il m'avait offerte cette semaine signifiait tout le contraire. Mon cœur se gonfla d'espoir tout en essayant de calmer cet engouement afin de ne pas me bercer d'illusions. J'avais envie d'espérer mais je ne voulais pas m'effondrer en réalisant que tout ce que je m'imaginais n'était qu'un rêve sur lequel je fondais mes espoirs.
« Ne t'inquiète pas Bella, je pense que tout ne s'arrêtera pas là ! »
« Ouais ! Bonne journée Maria ! »
« Bonne journée Bella et à bientôt j'espère ! »
« Oui à bientôt ! »
Maria sortait de la galerie. Je m'asseyais sur la chaise et ouvrais l'emballage. Lorsque j'ouvris le papier, je découvris un magnifique livre dont le rouge de la couverture semblait usée ou plutôt vieillie par le temps. Ce livre, c'était « Roméo et Juliette » de Shakespeare. J'ouvris alors les pages qui semblaient être dans un papier plus fin que celui que l'on trouve habituellement. Je jetais un œil à la dernière page et découvrit qu'il s'agissait d'un livre datant de 1868. Une des premières éditions. Je soufflais en réalisant la valeur du cadeau. Je me demandais pourquoi me faire un tel cadeau ? Je me sentais mal. Je me sentais perdue au milieu de tous ces sentiments qui m'assaillaient. Joie, bonheur, incompréhension, peur, apathie. Je tentais de me ressaisir. Je me levais et sortais de la galerie afin de respirer. Une fois sur le trottoir, je pris une grande bouffée d'air afin de calmer les tremblements qui avaient pris possession de mon corps. Je sentais mes jambes trembler et je m'appuyais contre la vitrine afin de ne pas m'effondrer. Je réalisais alors que je tenais entre mes mains la carte d'Edward. Je décachetais l'enveloppe et en sortais une carte de couleur bleu pâle sur laquelle je vis l'écriture quasi calligraphique d'Edward.
"L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'âme."
William Shakespeare
Je ne te mérite surement pas mais j'ose encore espérer un signe de ta part qui me permettra de te montrer qui je suis.
Tu es entrée dans ma vie et depuis je ne vis plus, je survis.
Ton amitié est aussi précieuse que les sentiments que je ressens pour toi.
E.C.
Je relisais sans cesse les mots quand je m'aperçus que je pleurais. Je regardais à nouveau la carte et mes larmes avaient fait couler l'encre. Je tentais d'essuyer l'eau afin de ne pas effacer ses mots qui m'avaient atteinte au plus profond de moi. Me mériter. Qui suis-je pour être méritée ? Je ne suis personne. Je suis juste moi, Bella. Une fille simple, banale et discrète. Je m'essuyais les yeux et rentrais à nouveau dans la galerie. Je me dirigeais vers les toilettes afin de me passer un coup d'eau sur le visage. Quand je revins dans le hall, Nahuel était là.
« Bonjour ! »
« Bonjour, tu dois être Bella ? »
« Oui c'est moi, Nahuel ? »
« Oui »
« Enchantée » lui répondis-je en lui tendant ma main qu'il serra.
« De même »
« Prêt pour le vernissage ? »
« Oui, un peu de stress mais ça va ! »
« Je me doute ! Bon et bien je vais te faire faire le tour de la galerie afin que tu puisses me dire si tout est okay, si quelque chose ne te convient pas, une toile que tu voudrais bouger, n'hésite pas ! »
« Ouais, je te suis »
Nous faisions le tour de la galerie. Il m'avait demandé de déplacer deux toiles car il ne les trouvait pas assez belles pour qu'elles soient dans le hall principal. J'avais donc décroché les deux tableaux avec son aide et nous les avions échangés avec deux autres. Je lui avais parlé des prix qu'Esmée avait fixés et il semblait d'accord. Je lui avais expliqué que le vernissage débuterait vers 20h et qu'Emmett, le fils d'Esmée, serait aussi présent. Je lui confiais une copie de la liste des invités afin qu'il puisse savoir à qui il allait être présenté. Il me posa des questions sur les ventes lors d'un vernissage et comment cela se passait si jamais il avait des commandes de clients. Je lui avais répondu tel que me l'avait expliqué Esmée et il semblait avoir compris.
« Et bien Bella, tout me semble parfait ! »
« Merci Nahuel. Tu as d'autres questions ? »
« Non, je pense que ça ira ! Tu as l'air de savoir ce que tu fais, donc je te fais confiance »
« Merci ! »
« Normal, Esmée m'a dit que je ne devais avoir aucune crainte car tu gèrerais ça très bien et je confirme que c'est le cas ! »
« .. » je ne répondis pas mais je sentais le rouge me monter aux joues devant son compliment.
« Bon, tu veux que je vienne un peu plus tôt vendredi ? »
« Comme tu veux mais 19h30 me semble bien »
« Oui parfait ! Je vais te laisser car j'ai rendez-vous avec un ami ! On se voit vendredi ! »
« Oui à vendredi Nahuel et bon après-midi ! »
« Ouais toi aussi ! »
Je le regardais sortir et soufflais de soulagement. Tout s'était bien passé et il semblait être quelqu'un de gentil et doux. Je me méfiais néanmoins car Benjamin avait semblé tout aussi agréable. Mais c'était avant que... à cette pensée, un frisson me parcourut le corps.
Il était 12h et je décidais d'aller me chercher quelque chose au snack puis d'aller m'installer à l'ombre des arbres dans Central Park. J'attrapais mon sac et vérifiais que j'avais bien la carte que j'avais achetée ce matin en venant travailler. C'est sur ce papier vert pâle que j'allais rédiger les quelques mots pour Edward. Je fermais la galerie et après avoir acheté ma salade, je me dirigeais vers « The Pond » de manière à être sous les arbres tout en profitant de la fraîcheur de l'eau.
Je m'installais sous un arbre et appuyais mon dos contre celui ci. Je pouvais sentir le bois à travers ma blouse. Dur et irrégulier. Je fermais les yeux pour savourer cet instant la tête en arrière. Une odeur de bois, de fleurs et d'herbe venait chatouiller mon nez tandis que j'entendais des enfants chahuter à proximité. En écoutant mieux, je pouvais même entendre des personnes qui parlaient, qui riaient et le bruit d'un ballon dans lequel on tape. Puis, le son du bois tapant contre du bois avec entre les deux, le bruit de l'eau comme si on plongeait quelque chose dedans. Cela devait être le bruit des rames des bateaux présents sur le plan d'eau. Les gazouillis des oiseaux juste au dessus de moi me ramenaient plus près. Je pus alors sentir une douce sensation de chaleur sur mes jambes. Le soleil. Il faisait chaud mais le vent qui venait caresser mon visage m'apportait un peu de fraîcheur. Quelques mèches de mes cheveux voletèrent. J'étais bien et je souriais. Ma journée avait très bien commencé et je savourais ce moment de plénitude. Mes mains se posèrent alors sur l'herbe. Je jouais avec celle-ci en la frôlant un coup avec mes paumes puis avec le dessus de mes mains. J'ouvris alors les yeux et je fus éblouie par la lumière vive de midi. J'attrapais mon repas et mangeait en appréciant les scènes qui se jouaient devant moi. Des jeunes mangeaient assis dans l'herbe pendant qu'un couple s'embrassait sur l'un des bancs situé à ma droite. Puis, je regardais le plan d'eau et observais une famille dans un des bateaux présents sur l'eau. Les enfants souriaient tandis que les parents se regardaient amoureusement. Mon regard se posa ensuite sur un groupe de garçons qui semblait jouer au football américain. Ils étaient pieds nus et semblaient rire aux éclats suite à la glissade de l'entre d'eux. Je finissais ma salade et glissais mes emballages dans un sac.
Je sortis la carte de mon sac et la fixais. Je devais écrire quelque chose mais je ne savais pas quoi. Je croisais alors mes jambes en tailleur et sortais mon stylo. Je réfléchissais à ce que je pourrais écrire en repensant aux moments que nous avions partagé, à ce que j'avais ressenti en recevant ses présents et aux discussions que j'avais eus avec Rosalie et Jasper. Rosalie m'avait dit d'ouvrir mon cœur et Jasper de lui faire confiance. Je sortis mon dessin de son emballage et le regardais de plus près. Je me saisissais du stylo et je laissais mon esprit guider ma main. Submergée par tout un tas de sentiments, j'écrivais inconsciente du temps qui passait. Ma carte fut vite remplie et heureusement j'avais pris des feuilles pour pouvoir poursuivre ma prose. Quand j'eus terminé, je regardais ma montre. Il était plus de treize heures trente et je devais retourner à la galerie. J'avais couché sur le papier mes ressentis, mes émotions et mes peurs. Je ne voulais pas me relire. Je roulais la carte, mon dessin et la feuille afin de les glisser dans le tube où mon dessin se trouvait au départ. Puis je me levais et me dirigeais vers le bureau de poste situé non loin de la galerie.
Après avoir envoyé mon paquet, je retournais à la galerie. Mon estomac était noué et mes mains étaient moites. J'ignorais qu'elle serait sa réaction mais j'angoissais à l'idée que ça ne lui plaise pas. Oui, moi, Bella Swan était morte de trouille. Je ne voulais pas lui céder et pourtant je n'avais jamais autant désiré quelqu'un. Cette alchimie que j'avais ressentie quand je m'étais retrouvée dans ses bras était la même que je ressentais dans les bras de ma mère étant enfant. J'avais eu cette impression que nous n'avions pas besoin de parler pour savoir ce que désirait l'autre. Un seul regard, un seul geste et nous avions pu nous comprendre. Ça m'attirait autant que ça m'effrayait. J'avais été si proche de ma mère que lorsqu'elle avait disparu, j'avais été anéantie. Je ne voulais pas revivre ça. Perdre ce que l'on aime le plus au monde est la chose la plus douloureuse qui puisse exister. A cette pensée, mon cœur se serra et une larme perla au coin de mon œil. Je l'essuyais rapidement et accueillait les premiers clients qui venaient de pénétrer dans la galerie.
Je sortis la carte de mon sac et la fixais. Je devais écrire quelque chose mais je ne savais pas quoi. Je croisais alors mes jambes en tailleur et sortais mon stylo. Je réfléchissais à ce que je pourrais écrire en repensant aux moments que nous avions partagé, à ce que j'avais ressenti en recevant ses présents et aux discussions que j'avais eus avec Rosalie et Jasper. Rosalie m'avait dit d'ouvrir mon cœur et Jasper de lui faire confiance. Je sortis mon dessin de son emballage et le regardais de plus près. Je me saisissais du stylo et je laissais mon esprit guider ma main. Submergée par tout un tas de sentiments, j'écrivais inconsciente du temps qui passait. Ma carte fut vite remplie et heureusement j'avais pris des feuilles pour pouvoir poursuivre ma prose. Quand j'eus terminé, je regardais ma montre. Il était plus de treize heures trente et je devais retourner à la galerie. J'avais couché sur le papier mes ressentis, mes émotions et mes peurs. Je ne voulais pas me relire. Je roulais la carte, mon dessin et la feuille afin de les glisser dans le tube où mon dessin se trouvait au départ. Puis je me levais et me dirigeais vers le bureau de poste situé non loin de la galerie.
Après avoir envoyé mon paquet, je retournais à la galerie. Mon estomac était noué et mes mains étaient moites. J'ignorais qu'elle serait sa réaction mais j'angoissais à l'idée que ça ne lui plaise pas. Oui, moi, Bella Swan était morte de trouille. Je ne voulais pas lui céder et pourtant je n'avais jamais autant désiré quelqu'un. Cette alchimie que j'avais ressentie quand je m'étais retrouvée dans ses bras était la même que je ressentais dans les bras de ma mère étant enfant. J'avais eu cette impression que nous n'avions pas besoin de parler pour savoir ce que désirait l'autre. Un seul regard, un seul geste et nous avions pu nous comprendre. Ça m'attirait autant que ça m'effrayait. J'avais été si proche de ma mère que lorsqu'elle avait disparu, j'avais été anéantie. Je ne voulais pas revivre ça. Perdre ce que l'on aime le plus au monde est la chose la plus douloureuse qui puisse exister. A cette pensée, mon cœur se serra et une larme perla au coin de mon œil. Je l'essuyais rapidement et accueillait les premiers clients qui venaient de pénétrer dans la galerie.
Mon après midi s'écoula tranquillement et c'est Emmett qui vint la perturber en toute fin d'après-midi. Il était 16h, quand il entra dans la galerie déserte.
« Hey ! Ma Belli » me dit-il en s'approchant pour me serrer dans ses bras.
« Em', tu m'étouffes ! »
« Ah désolé » dit-il en me relâchant.
« Ça a l'air d'aller ! Qu'est-ce qui t'amène ? »
« Bah, je peux t'inviter à boire un verre ? »
« Ouais pourquoi pas ! Tu me laisses juste fermer ! »
« Je vais t'aider ! »
« Oui, j'irai plus vite c'est sûr ! »
Emmett partit brancher l'alarme pendant que je déconnectais l'ordinateur. Emmett revint avec mon sac et nous fermions le volet roulant avant de nous diriger vers un Starbuck. Une fois installés, Emmett partit chercher nos cafés. Il revint quelques minutes plus tard avec mon Latte Machiatto.
« Alors de quoi voulais-tu me parler » lui dis-je.
« Et bien, tu sais que Rose et moi, nous allons fêter nos trois ans de rencontre ! »
« Oui, elle m'en a parlé ! »
« Ah ! Elle t'a dit quand c'était ! » me dit-il.
Je sentais que quelque chose le tracassait car il faisait tourner son gobelet entre ses mains tout en ayant le regard dans le vide.
« Non, elle ne m'a rien dit ! Emmett y a quelque chose qui ne va pas ? Tu as l'air tout bizarre ! » repris-je.
« Euh.. bah en fait, j'ai organisé une petite soirée pour elle ! »
« Ah oui ! Elle va être aux anges ! Qu'est-ce que tu as prévu ! »
« J'ai prévu de l'emmener au restaurant et puis à l'opéra. Sa mère devait l'emmener mais elle n'a jamais pu le faire, je sais que c'est quelque chose qui lui tient à cœur alors j'ai voulu lui offrir ça ! » me répondit-il en haussant les épaules.
Je pensais à la discussion que nous avions eu avec Rosalie et au fait qu'elle rêvait d'assister à un ballet à l'opéra depuis qu'elle était toute petite. Mais elle n'avait jamais eu la force de franchir le pas car c'était quelque chose qu'elle aurait dû faire avec sa mère biologique. Cependant le sort en avait décidé autrement puisque quelques temps après sa mère était morte.
« Emmett c'est un magnifique cadeau que tu vas lui faire ! N'en doute pas ! »
« Ouais je sais mais... »
« Mais quoi Emmett, elle t'aime tellement et je pense qu'elle risque d'être totalement émue quand elle le découvrira ! C'est un de ses rêves de petite fille, qu'elle devait partager avec la personne qu'elle aimait par-dessus tout et toi tu vas le lui offrir !»
« C'est pas ça Bella, je sais que ça va lui faire plaisir, le truc c'est que ça a lieu vendredi soir ! »
Vendredi soir. Je réalisais que c'était le soir du vernissage.
« Bah c'est pas grave ! Tu t'occupes de Rosalie, tout ira bien pour moi ne t'inquiète pas ! Et puis je ne serais pas seule, il y aura Nahuel ! »
« Ouais mais ma mère va me tuer, si personne n'est là pour veiller sur toi ! »
« Ne t'inquiète pas pour moi, Rosalie est plus importante pour toi alors tu n'as aucun choix à faire ! C'est elle et c'est tout ! »
« Oui mais.. »
« Non ! Em' pas de mais, Jazz ne travaille pas vendredi soir je peux toujours lui demander de venir ! » mentis-je car je savais que Jazz avait prévu d'inviter des amis à dîner le soir en question.
« Ouais ! Si tu le dis ! » me dit-il en me regardant.
Je ne sais pas pourquoi mais il savait que je lui mentais et pourtant il ne releva pas. J'en ignorais les raisons mais je décidais de les ignorer. Mais il reprit la parole.
« Bella, je sais que Jazz n'est pas disponible. Et disons que j'ai demandé à Edward de me remplacer »
« Quoiiiiiiiiii ! » dis je en me levant.
Non. Non. Pas Edward. Qu'est ce que j'allais faire ? Comment fallait-il que je réagisse ? Je ne voulais pas le voir. C'est trop tôt. Je me rasseyais et tentais de me calmer.
« Bella ! Ne le prends pas mal, il était aussi embêté que toi et disons qu'il accepte de venir que si tu es d'accord ! »
« ... » je regardais Emmett surprise par ce qu'il venait de dire.
« Ouais, il ne veut pas s'imposer. Il a même proposé de rester dans sa voiture devant la galerie si tu ne souhaitais pas sa présence à l'intérieur. »
« ... » Je ne savais pas quoi lui répondre et désormais c'est moi qui jouait avec le gobelet situé devant moi.
Je sentis la main d'Emmett sur mon poignet et je relevais instinctivement la tête vers lui.
« Bella, mon frère n'est pas méchant ! Il ne fera rien qui pourrait te blesser ! »
« Il l'a déjà fait » sifflais-je.
« Je sais, mais... Bella je sais pas comment te l'expliquer ! Mon frère n'est pas celui que tu crois ! Il a été brisé par une femme, il y a maintenant un peu plus d'un an. Ça l'a anéanti et lorsqu'il a découvert ce qu'il ressentait pour toi, il a eu peur. Il a essayé de repousser les sentiments qu'il avait à ton égard et … lorsqu'il a ouvert les yeux le soir du repas chez mes parents, il a réalisé tout le mal qu'il a pu te faire et il le regrette sincèrement. Je sais que tu n'as plus confiance et que tu es en colère contre lui mais laisse-lui une chance de te montrer qui il est ! »
« .. » je fixais Emmett dans les yeux pour essayer de déceler une part de mensonge mais rien.
Je repensais alors à ce que m'avait dit Rosalie. Emmett venait de me dire exactement la même chose. J'avais envie d'y croire, mon cœur voulait y croire mais mon esprit me rappelait encore mes déceptions antérieures.
« Bella, crois-moi quand je te dis que mon frère n'est pas celui dont on a fait le portrait ! »
« Je... je te crois Em' mais je ne suis pas prête à le laisser entrer à nouveau dans ma vie ! Ça serait trop facile ! Il m'a blessé par son comportement et... »
« Comme tu veux ! Je vais pas insister ! T'es pas prête et bien okay mais ne le rejette pas s'il te plaît ! Il ne le supportera pas ! »
« Je... je sais pas Emmett. Je ne sais pas si je serais assez forte pour le savoir dans la même pièce que moi pendant toute une soirée, sachant que ni Rose, ni toi ne serez là ! »
« Bella, il y aura beaucoup de monde et tu vas tellement être occupée que tu ne réaliseras même pas qu'il est là ! Et puis Rose et moi, on serait rassuré de savoir que tu n'es pas seule ! »
« ... » je sentais mes résolutions s'effriter à vue d’œil.
« Bella, s'il te plaît ! » me dit il en attrapant ma main.
« Okay » soufflais-je de résignation.
Je savais que ce que je venais d'accepter aurait certainement de lourdes conséquences mais après tout, il y aura tellement de monde à la galerie que je n'aurais certainement pas le temps de réaliser qu'il serait là, tout près.
Nous avions continué de discuter avec Emmett sur le programme de la soirée, ou plutôt devrais-je dire de la journée, qu'il avait organisé pour Rose. Il m'avait demandé si j'avais eu des nouvelles de mon père et je l'informais que pour l'instant je n'en avais pas eu mais qu'en même temps il n'était parti que depuis quelques jours. Vers 18h, il dut partir car il travaillait. Je rentrais chez moi. Sur le chemin du retour je regardais mon téléphone. J'avais un message de Jasper.
« J'espère que tout va bien ! Je pars au travail et je m'inquiétais car tu n'es pas rentrée. Envoie-moi un message pour me dire que tu es rentrée et que tout va bien ! Bises :) Jasper »
Je rangeais mon téléphone. Je lui répondrais quand je serais rentrée. Vingts minutes plus tard, j'étais devant mon immeuble. Alors que j'arrivais sur mon palier, je vis quelqu'un que je pensais pas revoir de si tôt. Alice.
« Salut ! » me dit-elle gênée.
« Salut » répondis-je un peu sèchement
« Est-ce que tu vas bien ? »
« Oui Alice, je vais bien ! » sifflais-je alors que j'enfonçais mes clés dans la serrure pour ouvrir ma porte sans me préoccuper d'elle.
« Bella, je voudrais te parler ! » me dit-elle alors je venais d'ouvrir ma porte.
« Qu'est ce que tu veux Alice ? » lui dis-je alors que je me tenais dans l'encadrement de ma porte d'entrée.
« Je... J'ai vu que Jasper s'était installé chez toi ! »
« Euh... »
« Ne me mens pas Bella, je l'ai vu sortir de chez toi tous les soirs cette semaine ! »
« Oui Alice et je peux savoir en quoi ce sont tes affaires ! »
Elle nous avait espionné, enfin surtout Jasper. Je craignais la suite en pensant à ce qu'elle avait dû imaginer. J'espérais juste me tromper.
« Alors c'était ça ! »
« Ça quoi Alice ? »
« Il est parti de chez nous parce que vous sortiez ensemble ! » dit-elle en haussant le ton.
« Non Alice ! Ecoute je n'ai pas envie d'avoir cette discussion avec toi maintenant ! »
« Alice » entendis-je quelqu'un derrière.
Jasper venait d'arriver sur le pallier. Je le regardais surprise de le voir ici sachant qu'il était censé être au bar à cette heure-ci.
« Jazz ? » lui répondis-je.
« Ouais, j'ai oublié des papiers importants que je devais donner à Peter ce soir ! »
« Ok ! » lui répondis-je.
Alice était à côté de nous et son regard oscillait entre Jasper et moi.
« Qu'est-ce que tu fais là Alice ? » lui demanda Jasper.
« Je pourrais te poser la même question ! » lui répondit-elle un peu sèchement.
« J'habite ici ! » lui dit-il.
« Et depuis quand ? » reprit-elle en le regardant feintant la surprise.
« Depuis que je suis parti de l'appart' ! Et je ne vois pas en quoi ça te regarde ! » dit-il en pénétrant dans l'appartement me faisant reculer par la même occasion.
« Je vais vous laisser ! » leur dis-je.
« Ouais, j'arrive » me répondit Jazz.
« Okay ! »
« Alors c'était ça ! Tu es parti parce que tu voulais être avec elle ! » dit Alice un peu fort.
« Alice, arrête ! Tu sais très bien pourquoi je suis parti ! »
Je m'éloignais et me dirigeais vers ma chambre. Je me disais qu'Alice se faisait des idées mais j'étais loin de m'imaginer la tournure qu'allait prendre cet échange. J'avais poussé la porte de ma chambre tout en essayant d'écouter ce qu'il se disait. Je n'entendais rien hormis Alice qui hurlait. C'est la voix de Jasper qui me fit sortir de ma chambre en courant.
« MAIS T'ES COMPLETEMENT MALADE MA PAUVRE FILLE ! »
« Qu'est-ce qui se passe ?» intervins-je alors qu'Alice regardait Jazz froidement et que celui-ci avait sa main sur sa joue.
« Rien Bella ! » me répondit Jazz.
« Comment ça rien ! Je viens de te gifler ! J'espère que vous vous êtes bien foutu de ma gueule tous les deux ! » reprit-elle.
« Mais de quoi tu parles Alice ! »
« Elle est persuadée que nous sommes ensemble ! » me dit Jazz calmement.
« Alice, arrête ! Je ne suis pas avec Jasper et la seule raison pour laquelle il habite ici, c'est qu'il n'avait nulle part où aller et que j'avais une chambre de libre ! »
« Ouais à d'autre ! Vous croyez que je ne vous vois pas depuis plus d'une semaine ! »
« Alice tu délires ! » repris-je.
« Ah oui je délire ! Pas plus tard que dimanche, vous êtes sortis tous les deux, Jasper te tenant par la taille déposant un baiser sur ton front et te regardant avec ce regard mielleux ! »
« Ce n'est pas du tout ce que tu crois ! » répondis-je.
« Ah ouais et qu'est-ce que je dois croire ! Que vous êtes seulement des amis ! Tu t'es bien foutu de ma gueule avec ton histoire d'Edward ! Tout ça pour mieux me piquer mon petit ami ! Hein... ça fait des mois que je te... » cria-t-elle presque.
« ALICE ! TU TE CALMES ! » criais-je afin de la couper.
« Que je me calme ! Je croyais que tu étais mon amie ! Et tu me piques mon petit ami juste sous mes yeux ! Quelle naïve j'ai été ! »
« Non Alice, si Jasper est parti, ce n'est pas pour moi ! C'est à cause de toi ! »
« Ouais, vous vous êtes bien foutu de ma gueule ! Et toi Jasper, je te faisais confiance et dès que j'ai eu le dos tourné, tu t'es jeté dans les bras de Bella ! Tu es pitoyable ! »
« Alice je ne te permets pas ! » reprit-il en la regardant froidement.
« Ah tu ne me permets pas ! » dit-elle tout en s'approchant de lui.
« Non ! Si je suis parti c'est entièrement de TA FAUTE tu m'entends DE TA FAUTE » cria-t-il.
« De ma faute ! » hurla-t-elle
« OUI, si tu ne te mêlais pas de tout ce qui ne te concerne pas et que tu arrêtais de fréquenter cette fille... Cette Irina que je ne sais même pas d'où elle sort … les choses auraient pu s'arranger entre nous ! »
« Cette Irina comme tu dis est mon amie, pas comme.... cette traînée... » dit-elle en me désignant.
Je sentais la colère envahir tout mon être. Je tremblais de rage et mes poings se serrèrent instinctivement. Je m'approchais d'elle. Alors que j'étais à quelque centimètre d'elle et que je pouvais sentir son souffle. Je l'attrapais par le poignet en la tirant vers la porte tout en lui hurlant :
« DEGAGES ! PUTAIN MAIS TU ES QUI POUR TE PERMETTRE DE ME M'INSULTER ET DE RABAISSER QUI QUE CE SOIT ! TU ES CHEZ MOI ICI ET JE NE TE PERMETS PAS DE T'EN PRENDRE A JASPER COMME CA ! »
« Ah ! Et après vous voulez me faire croire qu'il n'y a rien entre vous ! Comme c'est mignon ! Dis-moi Jasper, t'as perdu tes couilles pour que ça soit ta copine qui prenne ta défense ! »
« Alice ÇA SUFFIT » hurla-t-il.
Je le vis s'approcher à grande enjambée et attraper Alice par le col de sa chemise juste avant de la plaquer contre le mur.
« Écoute-moi bien Alice ! Parce que je ne le répèterai pas deux fois ! »
« ... »
Alice ne répondit pas. En même temps vu le regard que lui lançait Jasper il ne valait mieux pas pour elle. Je n'avais jamais vu Jasper dans cet état là. Lui si calme, si posé, si réfléchis, je ne l'avais jamais vu faire preuve d'agressivité envers qui que ce soit et surtout envers une femme. Mais je dois avouer qu'Alice avait poussé le bouchon très loin. Mon regard oscillait entre Jasper et Alice, guettant le moindre geste qui aurait pu faire culpabiliser Jasper par la suite. Alice semblait effrayée et pourtant son regard transpirait la haine. Je ne reconnaissais plus mon amie. Quant à Jasper qui tenait toujours Alice par le col avait légèrement reculé pour laisser un mince espace entre eux deux. Son corps était tendu à l'extrême. Je pouvais voir ses veines saillantes sur ses avants bras tout comme sa carotide qui donnait l'impression de vouloir transpercer la peau de son cou. Son visage était rouge de colère et ses yeux étaient plissés et certainement injectés. Il me faisait presque peur. Si je n'avais pas eu confiance en lui, je pense que je me serais jetée sur lui afin qu'il relâche Alice. Sa voix froide dénuée de sentiments me sortit de ma torpeur.
« Je ne sors pas avec Bella, c'est mon amie. Alors je ne te permets pas de t'adresser à elle comme tu viens de le faire ! Si je suis parti c'est à cause de toi ! Et seulement TOI ! Tu me dégoûtes ! Regardes ce que tu es devenue ! Cette fille que tu appelles amie, est une pouffiasse qui a fait de toi celle que tu es aujourd'hui ! Tu es devenue une garce, une manipulatrice froide dénuée de sentiments et qui, pour couronner le tout, ne sait faire que le mal autour d'elle ! Où est la fille dont je suis tombé amoureux ? Hein ! Alice dis-moi ! » dit-il en la relâchant brutalement sur la fin.
Elle s'effondra sur le sol. Jasper s'était tourné vers moi et se tenait à quelques centimètres de moi. Je m'approchais doucement. Je voyais ses yeux s'embuer alors qu'il avait toujours les poings serrés. Je passais doucement ma main sur son avant bras ne me préoccupant plus d'Alice. Jasper semblait être sur le point de s'écrouler. Je le guidais vers le canapé et le fis asseoir avant de me tourner vers Alice. Je regardais cette fille qui était si douce, si sensible, si joyeuse froidement car celle que j'avais désormais en face de moi était une vipère qui venait de blesser mon ami. Je m'approchais d'elle rapidement. J'attrapais son poignet.
« Lâche-moi sale pute ! » me dit-elle.
« Alice casses-toi » lui dis-je le plus calmement possible alors que je ne rêvais que de lui coller une claque en plein visage.
J'ouvris la porte et je la vis se tourner vers Jasper.
« La garce va te laisser avec ta pute ! Régales-toi, j'espère que tu n'es pas trop déçu d'être passé après Edward ! Ton « Ami » » dit-elle en mimant les guillemets. « Hein parce que c'est devenu un loisir de faire tourner les filles entre vous ! Et toi Bella, quand est-ce que tu te retrouveras dans le lit d'Emmett ! Hein ! Irina avait raison ! Vous me dégoutez tous autant que vous êtes !» finit-elle en se tournant vers moi
Et là ma main partie toute seule pour venir frapper violemment contre sa joue. Tout mon corps irradiait de haine.
« Comment oses-tu » me dit-elle alors qu'elle se tenait la joue.
[ « I hurt too » - Katie Herzig]
Elle s'apprêtait à me gifler. Je fermais les yeux et attendais de sentir sa main sur ma joue mais rien ne vint. Un parfum familier et pourtant lointain venait de me chatouiller le nez juste avant qu'une douce chaleur se propage depuis mon flanc droit. J'ouvris alors les yeux et vis une main. Des doigts fins enserraient le poignet d'Alice. Je remontais les yeux le long de ce bras qui tenait fermement Alice. Quand mes yeux se posèrent sur ce visage. Son visage. Celui qui me hante depuis des mois. Edward. Il la tira violemment vers lui et sortit de l'appartement avec elle alors qu'elle continuait à hurler je ne sais quoi. Il referma la porte et je restais là, figée, essayant de réaliser ce qu'il venait de se passer. Mon regard se posa alors sur le canapé. Jasper était prostré et je pouvais voir une larme couler le long de sa joue. Je m'approchais, me focalisant sur lui pour éviter de me poser des questions sur la personne qui était chez moi, il y a quelques minutes.
« Jazz ! » murmurais-je alors que je posais une main sur son épaule.
Je m'asseyais à côté de lui et j'attrapais sa main. Il se tourna vers moi. Son visage était livide et ses yeux vides.
« Je suis désolé ! » me dit-il d'une voix morne.
« Ce n'est pas de ta faute Jazz ! »
« Si... si je bossais pas si tard, elle n'aurait pas passé toutes ses soirées avec cette fille ! »
« Jazz, tu ne pouvais pas savoir ! Et puis Alice est grande, elle a fait ses propres choix ! »
« Je l'avais mise en garde ! Je... la première fois qu'elle est venue manger chez nous, je me sentais pas à l'aise avec elle, je sais pas un truc que je pourrais pas t'expliquer mais voilà je ne lui faisais pas confiance. Alice buvait ses paroles et semblait d'accord avec elle alors qu'avant elle aurait réagit vivement à certaines de ces paroles. Irina, enfin je crois que c'est comme ça qu'elle s'appelle, manipule Alice à sa guise et je ne sais pas absolument comment elle fait. Plus le temps passais plus je trouvais que cette fille n'était pas nette. C'était y a environ un mois, je rejoignais Alice au travail pour lui faire la surprise. Elle était avec elle. Je pensais que le fait qu'elle change de travail empêcherait cette garce d'être avec elle mais non ! C'est à partir de ce moment que les crises ont commencé ! Je lui disais de se méfier mais elle me traitait de parano et de menteur ! Elle ne voulait plus rien entendre et me rabâchait sans cesse que cette fille était géniale et qu'au moins elle aimait faire la fête pas comme toi, Bella ! »
« Jazz ! Je ne savais pas tout ça ! Je ne l'ai jamais rencontré mais en même temps, Alice et moi on s'est un peu perdues de vue après mon histoire avec Edward ! On se voyait beaucoup moins ! Ça s'était un peu arrangé après mon agression mais tout a dégénéré très vite après ! Je ne peux donc rien te dire au sujet de cette fille ! Mais si tu me dis qu'elle est néfaste pour Alice, je te crois ! Mais là, malgré tout ce que tu lui as dit... elle... elle n'a pas réagi Jasper ! »
« Tu sais Bella... j'espérais que tout s'arrange ! Je l'aime mais cette Alice-là, je ne la connais pas ! »
« Je sais ! »
« Merci d'être là et désolé pour ça ! »
« Jazz, tu es mon ami et si je ne supporte pas qu'on m'insulte de cette manière, je ne supporte pas qu'on s'en prenne gratuitement à mes amis alors ne t'en fais pas pour moi okay ! » lui dis-je en frottant son dos avec l'une de mes mains.
« Ouais ! T'es chouette comme fille Bella, je suis content que tu sois mon amie ! Mais il faudrait que tu penses un peu à toi avant de penser aux autres ! Tu pourrais être heureuse tu sais ! » me dit-il en me fixant.
« Euh... Jazz, tu sais je ne suis pas malheureuse ! »
« Oui mais tu ne peux pas dire que tu sois heureuse ! Tu sais je me souviens du sourire que tu m'as décroché quand je t'ai dit que c'était Edward qui m'avait envoyé te chercher pour éviter que tu rentres seule après ton premier vernissage à la galerie. A ce moment, je pensais du mal d'Edward mais ce sourire-là, je ne l'ai pas revu depuis ! »
« ... » je baissais les yeux car Jasper avait vu juste. Je n'étais pas malheureuse mais je n'étais pas non plus aussi heureuse et sereine que lorsque je m'étais retrouvée avec Edward.
« Bella ? »
« Ouais » soufflais-je en relevant les yeux vers lui.
Il tenait ma main et en caressait le dessus.
« Je vais aller bosser ! Ça me changera les idées ! Tu veux venir ? »
« Non, Je vais rester ici. J'ai.. j'ai besoin de me retrouver seule ! »
« Tu es sûre ? »
« Ouais totalement ! »
« Bon ! A plus tard alors ! » me dit-il en déposant un baiser sur ma joue.
« Ouais... »
Jasper se dirigeais vers la porte. J'étais toujours assise sur le canapé.
« Hey ! Jazz ! Pourquoi Edward était ici ? »
« Hein ! » me dit-il en se retournant, la main sur la poignée.
« Ouais, Edward a empêché Alice de me gifler et l'a sortie de l'appartement. Pourquoi était-il ici ? »
« Euh.. en fait c'est lui qui m'a amené, il avait une course à faire. Je devais en avoir pour cinq minutes et il devait m'attendre dans la voiture ! Il a dû se demander ce qui me prenait autant de temps ! » me dit-il en haussant les épaules.
« Ouais ! Dis-lui merci pour... enfin remercie-le d'avoir empêché Alice de me gifler et de l'avoir viré de l'appartement ! » lui dis-je.
« Ça sera fait compte sur moi ! Bonne soirée Bella ! »
« Bonne soirée Jazz ! »
J'entendis la porte se fermer et le bruit du verrou. Je restais immobile sur le canapé, perdue dans mes pensées.
Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Stephenie MEYER et l'histoire m'appartient...
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