Chapitre Treize


"Truth is as hard as diamond and fragile as the peach blossom." 
Gandhi 
"La vérité est dure comme le diamant et fragile comme la fleur de pêcher." 
Gandhi 

POV EDWARD

["The End's Not Near"  - Band of Horses]

Nous étions mercredi et c'était le dernier jour où Maria effectuerait une livraison pour moi. J'avais prévu une autre livraison pour le lendemain mais j'avais fait appel à un coursier indépendant pour cela. 
J'étais installé sur ma terrasse appuyé contre la rambarde observant le flux incessant de la circulation. Le soleil était déjà haut dans le ciel et une légère brise soufflait rendant la chaleur plus supportable. Nous étions déjà à la mi-juillet et l'été s'était bien installé sur Manhattan. J'avais passé une semaine angoissante car Bella ne m'avait donné aucun signe me laissant espérer quoique ce soit. J'avais commencé à perdre espoir dimanche même si Maria avait tenté de me rassurer. Je l'avais appelé chaque jour cette semaine car elle m'avait dit qu'elle effectuerait chacune des livraisons. Elle m'avait également dit que Bella avait été touchée par mes présents passant par une multitude d'émotions à chaque livraison. J'avais fait part de mon envie de tout arrêter dès le lundi mais Maria m'en avait dissuadé. J'avais donc écouté ses conseils et mené mon plan jusqu'au bout. Dimanche matin, après être rentré très tôt du bar, je m'étais enfermé chez moi. Je ne voulais voir personne. Le silence de Bella me rongeait de l'intérieur et était en train de réduire à néant tous mes espoirs de pouvoir l'approcher. Rosalie avait laissé un message sur mon répondeur me précisant qu'elle passerait en début de soirée. Je n'avais pas eu envie de la voir mais elle s'était tout de même présentée à mon appartement.

Flashback 

Il était presque 20h et le soleil commençait à décliner. J'étais installé sur un des transat de ma terrasse. La bouteille de whisky était posée sur la table à côté de moi tandis que je tenais mon verre dans une de mes mains. J'avalais par petite gorgée ce liquide ambré qui me brûlait la gorge. J'avais la douce sensation de revenir quelques mois en arrière et la pensée de tout perdre à nouveau me donna un frisson désagréable. Je m'étais alors levé précipitamment pour aller vomir tout l'alcool que j'avais pu ingérer depuis le début de l'après-midi. Après m'être rincé la bouche, je m'étais lavé les dents et j'étais allé vider le reste de la bouteille dans l'évier. J'avais promis à Kate de ne plus toucher à cette saloperie et réaliser que j'étais en train de rompre cette promesse m'avait fait réagir. Je me sentais fatigué, vidé et par-dessus tout torturé de ne pas savoir. De ne pas savoir ce que Bella allait décider. Elle avait mon cœur, mes espoirs et mon amour entre ses mains. J'avais exprimé tout ce que je ressentais pour elle. Je m'étais ouvert à elle sans retenue. Et maintenant j'avais peur des conséquences. Peur de m'être bercé d’illusions, peur d'avoir fondé mes espoirs sur quelque chose qui n'arriverait jamais. Je me dirigeais vers ma chambre exténué, ce dont j'avais besoin était d'un peu de repos. Mes nuits étaient agitées depuis jeudi soir et je pensais que dormir me permettrait de ne pas ressasser les questions qui m'assaillaient. Je me changeais et glissais sous les draps. 
Ne trouvant pas le sommeil, mon regard s'était fixé sur les rideaux qui bougeaient sous l'effet du vent qui pénétrait par rafale dans ma chambre. Je ne voulais plus penser à Bella mais malheureusement, mon esprit en avait décidé autrement. Dès que je fermais les yeux, je revoyais ses yeux chocolat emplis de tendresse. Je revoyais ses cheveux bruns qui bougeaient autour de son visage, ses mains qui avaient caressé ma peau. Des milliers de frissons me parcoururent le corps à ces pensées me rappelant le flot d'émotions que j'avais ressenti lorsque nous avions couché ensemble. Ce lien, cette attraction que j'avais voulu occulter mais qui avait surgi à nouveau sans crier gare. 
[ « Please forgive me » Cover Guitare - Brian Adams
J'entendais une douce mélodie qui envahissait mon esprit et qui faisait bondir mon cœur d'un nouvel élan. Je me relevais dans mon lit et tendait l'oreille afin de savoir d'où venait cette musique mais rien. Le silence quasi complet. Je m'étais donc levé et avais attrapé ma guitare afin d'essayer de retranscrire ce que je venais d'entendre. Je grattais les premiers accords sur ma guitare en fermant les yeux. Je me laissais bercer par cette douce mélodie que je jouais. Mon cœur se mit à battre plus fort quand derrière mes yeux clos, j’aperçus son doux visage et son magnifique sourire. Mes doigts continuaient de courir sur la guitare guidés par les émotions qui avaient pris possession de mon corps. Mon cœur battait plus fort et je me laissais entraîner par cette musique qui faisait écho aux sentiments qui m'envahissaient. La sonorité des accords me donnait un sentiment de plénitude et de bien-être. Mon cœur dictait chacune des notes que je jouais à présent en repensant à Bella. Ce sentiment fort et puissant qui me donnait l'impression d'être heureux, je ne l'avais plus ressenti depuis des années. La musique était mon échappatoire et me permettait d'exprimer mes sentiments sans avoir à mettre de mots sur mes états d'âme me permettant ainsi d'être instantanément apaisé. La musique avait été mon refuge mais j'avais dû y renoncer pour ne pas perdre celle que je pensais aimer. Mais là, seul, assis les jambes en tailleurs sur le plancher de ma chambre, je pouvais ressentir les vibrations de la guitare appuyée contre mon torse. Ces mêmes vibrations qui animaient chaque fibre de mon être et qui ouvraient mon cœur un peu plus à chaque accord. Je respirais à nouveau. Sentir la dureté des cordes sous mes doigts qui glissait le long du manche et pincer les cordes entre mes doigts, libérait mon cœur et ma tête de toute pensée négative. J'étais dans ma bulle, une bulle parfaite de sérénité qui me permettait d'exprimer ce que je ressentais sans avoir à parler. Je souriais car plus j'avançais dans le morceau, plus je distinguais les détails du visage de cette femme qui avait su atteindre mon cœur et qui me permettrait peut-être de revivre et d'effacer les dernières peurs qui me rongeaient depuis un an. Ne voulant pas perdre cette création qui pour la première fois depuis trois ans faisait battre mon cœur, je me saisissais d'une partition et retranscrivais chaque note, chaque accord comme si j'étais possédé. J'étais en train de rejouer chaque accord reprenant inlassablement les mêmes afin de parfaire cette composition. Je modifiais encore et encore ma partition jusqu'à ce que j'obtienne ce que je désirais. Une fois achevée, je rejouais le morceau dans son intégralité. Je n'avais pas besoin de poser mon regard sur mes feuilles car le visage de Bella, qui était à nouveau apparu, guidait mes doigts et je me laissais entraîner par le rythme doux et par moment plus vif de ce morceau. Deux heures plus tard, c'est la sonnette de mon appartement qui me sortit de mes songes. Je n'avais pas envie de sortir de cette bulle de bonheur et pourtant après avoir déposé ma guitare sur le lit avec mes partitions je me dirigeais vers la porte de mon appartement. 

J'avais ouvert la porte et je m'étais retrouvé en face de Rosalie. 

« Salut ! » me dit-elle. 

« Hey ! » 

« Je suis désolée de te déranger mais je n'ai pas pu venir avant ! » 

« Rose, je... je n'ai pas envie de voir qui que ce soit ! » dis-je. 

« Ouais bah j'ai besoin de te parler ! Emmett m'a dit dans quel état tu étais parti hier soir et j'avais peur que... » 

« Que quoi Rose ! »  

« Bah que tu baisses à nouveau les bras ! » 

« Ouais bah.. comme tu vois tout va bien ! » 

« Bien sûr ! Et la bouteille de Whisky vide à côté de ton évier, c'est quoi ? » 

Effectivement en me retournant, je constatais que j'avais oublié de jeter la bouteille après l'avoir vidée dans l'évier. 

« Rose c'est pas ce que tu crois ! J'ai... » dis-je en me passant une main sur le visage sachant pertinemment que je ne pourrais pas lui mentir !  

« C'est ?? » 

« Bah oui, j'ai bu la moitié de la bouteille cet après-midi mais quand j'ai réalisé ce que j'étais en train de faire, bah j'ai vidé le reste de la bouteille dans l'évier et je suis parti me coucher ! » 

« Ah, c'est bien... » 

« Bon et bien maintenant que tu as vu que tout allait bien, tu peux rentrer ! » 

« Non.. je suis ne suis pas venue que pour ça ! » 

« Rose, j'ai pas envie... je... j'étais » 

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'elle referma la porte de mon appartement et elle se dirigea vers ma chambre qui était la seule pièce éclairée. Je la suivis rapidement car je ne voulais pas qu'elle voit les partitions posées sur mon lit, ni la guitare. Personne ne savait que j'avais recommencé à jouer et je ne voulais pas lui en parler. Mais bien sûr quand Rose avait une idée en tête impossible de la faire changer de direction. Je courrais presque pour la rattraper. 

« Rose s'il te plaît ! » 

« C'est quoi ça ! » me dit-elle en désignant la guitare. 

« Euh, Rose c'est une guitare ! » 

« Ouais ça j'ai vu ! T'as recommencé à jouer ? » 

« Non pas vraiment.. disons que j'essaye.. j'en... j'en avais envie ! » 

« C'est bien ! Je croyais que tu n'étais pas seul et je voulais m'assurer que tu ne ferais pas de choses stupides ! » 

« Rose, non mais tu me prends pour qui ! » 

« Bah écoute Emmett m'a dit que tu revoyais Kate et... disons qu'il m'a expliqué quelles genres de relations tu entretenais avec elle ! » 

« Oui bah Emmett ferait mieux de fermer sa grande gueule la prochaine fois et puis il sait que je n'entretiens plus ce genre de relations avec elle ! Et puis d'abord je vois pas en quoi ça serait dérangeant ! Hein j'ai pas de nouvelles.. ce qui signifie qu'elle ne veut toujours pas me voir et je pense que je vais devoir me faire une raison ! Alors …  » dis-je en haussant les épaules alors que je rangeais les partitions dans le tiroir de ma table de nuit. 

« Ouais.. bah c'est de ça que je voulais te parler. J'ai passé la journée avec elle. » me dit-elle.  

Je relevais la tête alors que j'étais en train de glisser ma guitare dans son étui. 

« Et ? » répondis-je. 

« Et, tu nous fais un café ? » 

« Ouais ! » 

Nous nous dirigions vers le salon. Je préparais deux cafés et je m'installais sur le fauteuil en face du canapé où elle était assise. 

« Bon tu m'expliques » lançais-je. 

« Ouais ! Comme je te l'ai dit j'ai passé la journée avec Bella ! » 

« Et comme je te l'ai dit depuis jeudi je n'ai pas eu de nouvelles, hormis Jazz qui m'a dit qu'elle avait semblé touchée par mon cadeau de jeudi ! » 

« Oh.. je ne savais pas que Jazz t'en avait parlé ! » 

« Bah en fait c'est Em' ! Il a posé la question à Jazz et il est venu me le dire ! » 

« Okay, bon et bien tu comptes faire quoi maintenant ? » 

« Comment ça, je compte faire quoi ? » 

« Et bien, Emmett m'a dit que tu avais prévu de lui envoyer des cadeaux pendant plusieurs jours ! » 

« Oui ! Et même si j'avais envie d'arrêter, Maria, enfin la fleuriste, m'a dit de continuer et de ne pas baisser les bras ! Je vais continuer mais.. je.. je pense que ça ne changera pas grand chose ! » 

« C'est là que tu te trompes ! En fait, je ne devais pas voir Bella aujourd'hui mais c'est Jasper qui m'a appelé après qu'elle ait reçu tes cadeaux ce matin à 9h ! » 

« Pourquoi t'a-t-il appelé ? » 

« Et bien, disons que Bella est partie en pleurant dans sa chambre après avoir ouvert la carte que tu lui as écrit ! J'ai vu toutes tes cartes et ... » 

« Et ? » 

« Et bien, je pense que tu as réussi à toucher Bella plus qu'elle ne veut l'admettre ! Mais le chemin va être long Edward et j'ai peur que tu baisses les bras avant ! » 

« Je savais d'avance que ça ne serait pas simple ! » 

« Plus que tu ne le crois et quand je vois que trois jours après, n'ayant pas de nouvelles d'elle, tu te jettes sur une bouteille de whisky, je m'inquiète pour toi ! » 

« Rose, ne t'inquiète pas ! Comme tu peux le voir, je suis sobre et même si j'ai mal à l'idée qu'elle ne me laisse pas cette foutue chance dont je rêve et bien j'essaye d'avancer comme je peux ! » 

« D'accord, mais je voudrais que tu n'hésites pas à appeler ton frère ou moi si jamais tu sens que tu craques ! Promis ? » 

« Ouais..  j'y penserai ! » 

« Edward, ne te renferme pas ! Pas encore ! » 

« Rose, mets-toi à ma place ! Si tu crevais d'amour pour quelqu'un et que ce quelqu'un malgré tes gestes, ne te dis rien, comment réagirais-tu ? » 

« ... » Elle ne me répondit pas. 

« C'est bien ce que je pensais ! Alors s'il te plaît laisses tomber ! Je fais des efforts pour passer du temps avec mon frère, je fais aussi des efforts pour essayer de m'ouvrir aux autres et pour couronner le tout, je viens de mettre à nu mes sentiments devant Bella, alors ne m'en demandez pas trop ! Okay ! » 

« C'est vrai ! Mais sache que tout ce que tu as fait pour elle l'a profondément touchée même si elle ne veut pas l'admettre pour l'instant ! Alors ne baisse pas les bras ! » 

« Pas de souci, je vais y réfléchir si tu veux bien ! » 

« Comme tu voudras ! Bon je vais te laisser, ton frère risque de s'inquiéter ! » 

« Oui, je vais aller dormir de toute façon ! » 

« Bonne nuit Edward » me dit-elle alors qu'elle venait d'ouvrir la porte d'entrée. 

Je fermais la porte derrière elle et me laissait glisser le long de la porte posant mes coudes sur mes genoux avant de prendre ma tête entre mes mains. Je revivais la discussion avec Rosalie et je ne savais absolument pas quoi en penser. Ils semblaient tous penser que Bella ressentait quelque chose mais qu'il fallait qu'elle l'admette et pourtant je restais persuadé qu'elle ne savait pas comment me dire de laisser tomber. C'est perdu dans mes pensées et guère plus avancé sur la situation que je partis me coucher.
Fin du flashback

J'avais passé mon lundi avec mon frère. Nous étions parti faire du canoë au Franklin D. Roosevelt Boardwalk and Beach du côté de Staten Island. Nous avions passé une excellente journée et nous avions bien supporté la chaleur en étant sur l'eau. Nous avions beaucoup parlé et notamment de Bella. Mon frère était d'un grand soutien et de bons conseils. Quand nous étions arrivés chez moi en fin d'après-midi, nous nous étions installés comme à notre habitude sur la terrasse pour continuer de parler des projets pour le bar tout en buvant une bière. Emmett voulait qu'on essaye d'organiser des soirées étudiantes le jeudi soir dès la rentrée. Je trouvais que c'était une excellente idée. Il nous faudrait contacter des associations d'étudiants dans les différentes facultés afin de leur faire savoir que nous proposions notre bar pour leurs soirées. Il rentra chez lui vers 18h.  Ne sachant pas quoi faire et après avoir tenté de regarder un film à la télé, j'avais attrapé ma guitare et j'avais joué plus de trois heures avant de partir me coucher. La journée avec Emmett m'avait épuisé mais je ne m'en plaignais pas car au moins ma nuit avait été calme.

Ma journée d'hier s'était résumée à trouver un coursier et à me rendre au studio d'un ami afin d'enregistrer ma composition que je comptais faire parvenir à Bella demain.
Il était presque 10h, quand je pris la direction du bar. Je préparais la soirée de samedi car Marcus devait jouer au bar. Je guettais l'heure car ce dernier devait arriver en début d'après-midi et je devais aller le chercher. Après avoir récupérer Marcus à l'aéroport, nous étions rentrés chez moi et je l'avais laissé se reposer. Il semblait fatigué à cause du décalage horaire et je lui avais dit de faire comme chez lui. Il avait prévu de manger avec des amis ce soir et nous devions passer notre jeudi ensemble avant de retrouver Emmett en fin d'après midi.
Jazz arriva au bar vers 17h30 et semblait soucieux.

« Salut Jazz ! »

« Salut Edward ! »

« Ça va ? »

« Euh ouais et toi ? »

« On va dire que ça fait aller ! »

« Toujours pas de nouvelles ? »

« Non, mais je pense que je n'en aurais pas ! Dis-moi tu peux m'aider à monter certaines caisses de la réserve dans mon bureau ? »

« Ouais ! »

Après avoir monter les sept caisses, je voyais que Jazz voulait me demander quelque chose mais qu'il n'osait pas. Je ne comprenais pas pourquoi. Puis mon téléphone sonna. Il s'agissait de Marcus. Apparemment, j'avais oublié de lui laisser un double des clés de mon appartement et il ne voulait pas partir sans fermer. Après avoir raccroché, je redescendais dans la salle afin de prévenir Jazz que j'allais m'absenter une demi-heure tout au plus, le temps de faire l'aller-retour. Jazz était derrière le bar en train d'essuyer les verres.

« Jazz, je dois partir une demi-heure ! J'ai oublié de laisser mes clés à Marcus ! »

« Ouais pas de souci ! »

« A toute ! »

« A toute ! »

Je me dirigeais vers la sortie quand j'entendis Jasper m'interpeller.

« Ed', excuse-moi, mais j'ai un ami qui doit passer ce soir et je devais lui donner quelque chose et je l'ai oublié chez moi ! Tu accepterais que j'y aille pendant ton absence ? »

« Bah viens, je te dépose en passant et je te récupère en revenant ! C'est sur ma route ! »

« C'est sympa, merci ! J'attrape ma veste et j'arrive ! »

« Ça marche ! Je t'attends dehors ! »

« Okay ! »

Je sortais et montais dans ma voiture. Quelques minutes plus tard, Jazz grimpait dans mon véhicule et nous prîmes la direction de l'appartement de Bella. Je le déposais et il m'informa qu'il m'attendrait en bas. Je me dirigeais donc vers mon appartement afin de donner mes clés à Marcus. Après les lui avoir déposées, je revenais devant l'immeuble de Bella. Jasper n'était pas en bas et je trouvais ça bizarre, vu que je l'avais déposé il y avait quinze minutes environ. Je décidais donc de me garer et de monter afin de savoir ce qui lui prenait autant de temps.
Alors que je montais les escaliers, j'entendais Bella qui semblait hurler après quelqu'un. Inquiet, je grimpais les marches quatre à quatre et me retrouvais sur son pallier. La porte était ouverte et je vis Alice.

« La garce va te laisser avec ta pute ! Régales-toi, j'espère que tu n'es pas trop déçu d'être passé après Edward ! Ton « Ami » » l'entendis-je dire à quelqu'un. Je ne voyais personne d'autre hormis Alice. Puis elle reprit . « Hein parce que c'est devenu un loisir de faire tourner les filles entre vous ! Et toi Bella, quand est-ce que tu te retrouveras dans le lit d'Emmett ! Hein ! Irina avait raison ! Vous me dégoutez tous autant que vous êtes !» 
Je venais de comprendre qu'elle était en train de parler à Bella. Je sentais mon sang bouillir. Pourquoi lui parlait-elle comme ça ? Pourquoi l'insultait-elle de la sorte ? Mon regard naviguait entre Alice et la porte derrière laquelle devait certainement se trouver Bella. Je n'osais pas avancer et je m'apprêtais à redescendre car je ne savais pas comment elle réagirait si elle me voyait quand j'entendis le bruit d'un claquement.
Au moment où je me retournais je vis Alice qui se tenait la joue et qui se mit à crier à nouveau. Au moment où je la vis lever le bras, prête à gifler la femme que j'aime , je me précipitais à l'intérieur de l'appartement et me saisissais du poignet d'Alice juste avant qu'elle ne la gifle. Je posais ensuite mes yeux sur Bella pour m'assurer qu'elle n'avait rien. Elle avait les yeux fermés et semblait attendre le choc. Elle était toujours aussi belle. Ses cheveux avaient éclaircis sûrement avec le soleil donnant à sa chevelure des reflets dorés. Son visage était toujours aussi fin et ses lèvres fines me donnait envie de l'embrasser. Je chassais rapidement cette idée et constatais qu'elle avait ouverts les yeux. Elle semblait surprise et aussi gênée de me trouver ici mais elle ne semblait pas en colère. Nous nous dévisagions, le regard captivé par celui de l'autre. Je n'arrivais à me défaire de ce regard qui fit accélérer les battements de mon cœur. C'est la voix d'Alice qui me fit revenir au moment présent !

« Ah ! Et bien à ce que je vois, il te les faut tous ! Espèce de petite salope ! » dit-elle en fixant Bella qui ne semblait pas entendre les propos qu'elle venait de lui assener puisque son regard était toujours posé sur moi.

« Alice, on sort ! » lui dis-je.

Je la tirais par le poignet. Je dus la tirer un peu plus fort  pour la faire passer devant moi afin qu'elle sorte de cet appartement. Une fois sur la pallier je refermais la porte et je la tirais de force vers l'extérieur alors qu'elle continuait à hurler les pires insanités. Arrivé en bas et ne supportant plus de l'entendre hurler et insulter la femme que j'aimais, je l'attrapais par les épaules et la secouais violemment.

« Mais ça va pas ! » me dit-elle.

« Si très bien ! La preuve tu t'es calmée ou presque ! »

« Ouais et bien j'en ai pas fini avec elle, donc tu me lâches pour que j'y retourne ! »

« Certainement pas ! Tu ne remonteras pas ! Pas avant de m'avoir expliqué ce qu'il s'est passé ? »

« Et bien c'est simple ! Bella et Jasper sont ensemble ! Cette pétasse m'a piqué mon copain ! »

Je restais abasourdi face à ce qu'elle venait de me dire. Non. Ça ne pouvait pas être vrai. Jazz me l'aurait dit. Je relâchais un peu la prise sur son poignet et elle en profita pour se reculer.

« Et oui Edward ! Elle s'est bien foutue de nous ! Elle était mon amie et elle n'a rien trouvé de mieux que de séduire mon petit ami ! »

« Alice, tu dois te tromper ? »

« Oh que non ! Ça fait deux semaines que je les surveille et je peux te garantir qu'ils ne sont pas que des amis ! »

Je me passais une main dans les cheveux et tirais dessus. Ça ne pouvait pas être vrai !...En même temps, tu n'as eu aucune nouvelle d'elle... hein ! .. oui mais Rosalie, Jasper et Emmett m'ont dit qu'elle avait été touchée et qu'il fallait juste qu'elle l'admette... bah oui qu'elle admette qu'il fallait qu'elle t'envoie paître... non impossible.. Jasper était au courant de ce que je ressentais pour elle.. il me l'aurait dit... ou pas... il attendait peut-être que Bella agisse !...

« Tu t'attendais à quoi Edward ? » me dit Alice.

« ... ». Je la regardais cherchant un once de mensonge mais je ne vis que de la colère et de la haine dans son regard qui faisait écho à la rage qui s'insinuait en moi.

« Ah je vois ! Et bien désolée apparemment elle s'est bien foutue de ta gueule aussi ! Enfin ! Je vais te laisser apparemment tu ne t'attendais pas à ça ! Je pensais que tu étais le pire des salopards mais je pense que tu as trouvé pire que toi ! Bella ! »

« Je... » Je voulais en savoir plus pour être sûr qu'elle ne me racontait pas d'histoires mais aucun son ne sortit de ma bouche.

« Ouais, allez je me casse ! Irina m'attend ! Bonne fin de journée enfin bonne peut-être pas tant que ça tout compte fait ! Mais tu t'en remettras, une salope reste une salope non ? » conclue-t-elle en me tapant sur l'épaule.

Je serrais les poings afin de contrôler la rage qui montait en moi. Ça ne pouvait pas être vrai. Et pourtant Alice semblait si sûre d'elle. Elle semblait en colère et pleine de haine envers Bella qu'il me semblait peu probable qu'elle me mente. Elle était son amie malgré le fait qu'elle n'était plus avec Jasper. Je savais qu'elles s'étaient disputées à mon propos mais depuis le temps les choses avaient dû s'arranger. Je ne comprenais pas comment Bella avait-elle pu faire ça à Alice ! Elle semblait, aux dires des autres, être quelqu'un de généreux, se préoccupant plus des autres que d'elle-même. Ça ne ressemblait tellement pas à ce que j'avais ressenti pour elle. Et pourtant la révélation d'Alice me fit l'effet d'un coup de poignard en plein cœur me bloquant la respiration un court instant. La colère se propageait dans tout mon corps en réalisant que je m'étais fait encore avoir. J'avais ouvert mon cœur et dévoilé mes sentiments malgré mes craintes. Et une fois de plus, une femme les avaient piétinés sans remords.  Je laissais Alice sur le trottoir et pris la direction de ma voiture. Il fallait que je m'éloigne et le plus rapidement possible. Une fois monté dans ma voiture alors que je m'apprêtais à démarrer, quelqu'un tapa sur la vitre. Alice. Je baissais la vitre.

« Qu'est-ce que tu veux Alice ? »

« Tu peux me déposer à deux rues d'ici, Irina m'attend chez un ami ! »

« Ouais, monte ! »

« Merci ! »

« De rien » soufflais-je.

Je démarrais en trombe et déposais Alice deux rues plus loin. Je me sentais mal et mon estomac se contracta violemment ce qui m'obligea à m'arrêter sur le bord de la route. Je vomis plusieurs fois dans le caniveau, excluant tout ce que j'avais pu ingurgiter depuis midi. Puis je me laissais tomber sur le bord du trottoir en tenant ma tête entre mes mains. Des larmes commençaient à déborder de mes yeux. Je me sentais vidé, déchiré et j'avais mal, mal comme jamais je n'avais eu mal. C'était comme si on broyait mon cœur et que mon assaillant le serrait violemment dans ses mains tout en me regardant d'un air sadique. Ma respiration était erratique et je peinais à reprendre mon souffle. Je sentais mon téléphone qui vibrait dans poche et je l'attrapais ce qui me permit de reprendre mes esprits. Jasper. Je n'avais pas envie de lui répondre. Que pourrait-il bien avoir à me dire ? Il s'était bien payé ma tête apparemment et le pire c'est que je n'y avais vu que du feu. Je me levais et jetais mon portable sur la banquette avant à travers la vitre passager qui était ouverte. J'ouvris mon coffre afin de chercher quelque chose à boire. Nous avions pris des bouteilles d'eau lundi avec Em' et comme je le pensais nous en avions laissé dans le coffre. J'en ouvris une et je la bus d'un trait. Une fois que j'eus repris mes esprits, je remontais dans le véhicule. Mon téléphone vibra à nouveau. Emmett. 

« Em' »

« Ed', ça va ? »

« Ouais pourquoi ? »

« Je viens d'avoir Jazz, apparemment il a essayé de t'appeler mais tu ne répond pas ! »

« Ouais, désolé, je n'ai pas entendu ! »

« Pas grave il s'inquiétait ! Comme tu as sorti Alice de l'appartement de Bella et qu'il ne t'a pas vu en bas de l'immeuble, il se demandait ce qu'il t'était arrivé ! »

« Rien du tout, Alice est partie folle de rage une fois que nous avons été en bas ! »

Je savais que je ne lui disais pas tout mais je ne voulais surtout pas qu'il tente à nouveau de me faire espérer et je savais que c'est ce qu'il ferait et dans l'instant, je n'avais qu'une envie rentrer chez moi et me vider la tête.

« Okay, bon je te retrouve au bar dans quinze minutes ! »

« Euh Em', je me sens pas très bien, je crois que j'ai mangé un truc pas frais à midi ! Ça t'embête de gérer le bar tout seul avec Jazz ce soir ? »

« T'es sûr  que c'est un truc pas frais que tu as mangé ou bien tu me caches quelque chose ? »

« Non Em', je ne te cache rien, je suis vraiment malade et j'ai envie de rentrer ! »

« Comme tu veux ! Mais je passerai te voir demain okay ! »

« Si tu veux Em' ! »

« Bon bah à demain alors ! »

« A demain Em' ! »

« A demain ! »

Falling » - The Civil War]

Je me dirigeais vers chez moi le cœur lourd de toutes ces révélations. A peine eussé-je franchis la porte que je me dirigeais vers le bar pour me servir un verre de vodka. C'était la seule bouteille qui restait dans mon bar après le passage de Kate. Celle-ci était cachée derrière des jus de fruits et elle n'avait pas dû la voir. Je me servais un verre, puis deux et ce jusqu'à ce que je ne sois plus en capacité de les compter. Alors que je me dirigeais vers la terrasse. Je vis ma guitare qui était posée sur le canapé. Je  repensais à la composition que Bella allait recevoir demain ! Mais quel con ! Je souriais d'un sourire froid en imaginant la réaction qu'elle allait à voir en recevant ce précieux cadeau que j'avais composé pour elle. Mon tout premier morceau depuis presque trois ans et je venais de l'offrir à celle que j'aimais mais qui apparemment ne partageait pas mes sentiments. A cette pensée mon cœur se serra et je jetais le verre de vodka contre le mur qui se trouvait face à moi avant de me laisser glisser contre le bar. Je fus pris de spasmes laissant mon corps exprimer la douleur qui me rongeait. J'avais l'impression de tomber encore et encore. Des larmes coulaient désormais le long de mon visage. Mon estomac se tordait de douleur. Je serrais les poings. Il me fallait un autre verre pour oublier. Pour oublier cette souffrance qui me ravageait. Lorsque je relevais la tête, mes yeux se posèrent sur la deuxième composition que j'avais écrite hier soir. Je me levais brusquement et attrapais les partitions posées sur la table basse juste avant de les déchirer violemment puis de les jeter par terre. Dans un accès de rage incontrôlable, je me saisissais de ma guitare que j'envoyais voler à travers la pièce.  Le bruit de la guitare s'écrasant contre le sol me donna un frisson de plaisir décuplant ma colère. J'attrapais ma table basse et d'un coup de main, je la renversais faisant éclater le plateau de verre en mille morceaux. Je donnais un coup de poing contre le mur avant de vider ma hargne sur celui-ci. Je ne sentais pas la douleur. N'arrivant pas à apaiser cette souffrance, je décidais de me défouler sur mon mobilier jusqu'à ce que je tombe lourdement sur le sol épuisé par la rage qui venait de me consumer. Ma guitare gisait à mes pieds. Je pensais qu'elle serait mon échappatoire mais en réalité, la musique ne m'avait rien apporté de bon. Je venais de recomposer et mes espoirs venaient d'être réduits en cendres. Je contemplais mon salon qui ressemblait désormais à un champ de bataille mais ma douleur était toujours là, refaisant surface insidieusement. Je voulais stopper mes pensées et faire disparaître cette douleur lancinante qui comme attisé par le feu, se ravivait à chaque seconde qui s'écoulait. Je me relevais tant bien que mal. Mes mains me faisaient mal. Un coup d’œil dessus me fit réaliser que je m'étais blessé en tapant fortement contre le mur quelques minutes plus tôt. Mais je décidais de ne pas m'en préoccuper. A quoi bon de toutes façons. J'avais déjà mal. Je me déplaçais difficilement à travers la pièce et attrapais la bouteille de vodka posée sur le bar avant de me diriger vers la terrasse. Lorsque j'ouvris la baie vitrée, un vent chaud me percuta. Alourdissant mon corps un peu plus. Je m'installais non sans mal sur un des transats, le regard dans le vide buvant de la vodka par petite gorgée directement au goulot. Mon esprit était embrumé et épuisé mais cela ne m'empêchait pas de rejouer en boucle la discussion que  j'avais eu avec Alice. «  Bella et Jasper sont ensemble ! » Pourquoi ne m'avait-t-il rien dit ? Pourquoi Jasper m'avait-t-il caché ça sachant pertinemment ce que je ressentais pour elle ? Pourquoi je me doutais que son silence signifiait bien plus que ses doutes et sa difficulté à admettre qu'elle me voulait ? Pourquoi ? Je me pris la tête entre les mains tirant rageusement sur mes cheveux. Mon cœur me faisait mal, mon corps était douloureux. Chaque mouvement que je faisais était comme une torture. J'avais ouvert mon cœur et encore une fois on venait de m'y enfoncer un pieu. Je peinais à respirer. « Et bien désolée apparemment elle s'est bien foutue de ta gueule aussi ». Pourquoi je n'arrivais pas à concevoir qu'elle ait pu se jouer de moi de cette façon ? Je pensais qu'elle était celle qui serait mon étoile, le centre de mon univers et pourtant je m'étais planté sur toute la ligne. Et malgré tout elle avait été claire dès le départ...bah ouais mec ! Elle t'as dit qu'elle ne voulait plus te voir, qu'elle n'attendait rien de toi.. ni maintenant, ni jamais.. mais bon.. t'as encore écouté les conseils des autres et encore une fois tu t'es fait baisé... apparemment t'aimes ça puisque malgré Lauren t'as voulu remettre ça... bah c'est pas grave.. une salope reste une salope comme t'as dit Alice... non... je refuse de croire.. tu refuses.. mais mon coco t'es plus en mesure de refuser.. là tu dois admettre que cette fille n'en a rien à foutre de ta gueule.. alors arrête de te prendre la tête.. au lieu de ça tu devrais essayer de récupérer ta composition pour éviter d'être encore plus ridicule ...
J'attrapais mon téléphone qui se trouvait dans ma poche de jean. J'avais une dizaine d'appels en absence. Je fis défiler le menu déroulant pour connaître les émetteurs des appels. Jasper. Emmett et Rosalie. Je composais le numéro du coursier. Une jeune femme me répondit et m'informa qu'elle ne pouvait plus annuler car le colis était parti chez les coursiers et serait donc livré demain vers 8h à l'adresse indiquée. Putain. Je serrais les poings à m'en faire blanchir les phalanges juste avant de raccrocher au nez de mon interlocutrice et de jeter mon téléphone contre la rambarde. Mon téléphone était explosé au sol mais au moins personne ne pourrait venir m'emmerder. Bella allait recevoir ma livraison mais il faudrait que je trouve une solution pour qu'elle ne pense pas que le morceau lui était destiné. Je pourrais intercepter le livreur demain matin devant son immeuble. Cela semblait être une bonne idée. Je restais un long moment sur la terrasse écoutant le bruit des sirènes des bateaux et le bruit des voitures circulant sur la grande artère située non loin de chez moi. Je ne me sentais pas totalement apaisé, une sensation de vide s'était emparée de moi et grandissait occultant toutes les émotions que j'avais pu ressentir en quelques heures. J'étais amorphe et les effets de l'alcool m'avaient semble-t-il permis d'endormir la douleur. Je me doutais que l'effet ne serait pas éternel mais je savourais ce petit moment de répit. J'avais dû m'endormir car ce fut la chaleur du soleil sur ma peau qui me réveilla. J'ignorais l'heure qu'il était mais ma tête me faisait un mal de chien. Je me sentais courbaturé et mes mains me faisaient atrocement souffrir.

Je rentrais dans mon salon et constatais le piteux état dans lequel il se trouvait. Je le traversais et me rendais dans la cuisine afin de me prendre une aspirine. Un marteau piqueur avait élu domicile dans mon crâne provoquant d'atroces douleurs dès que je bougeais celle-ci. Je me demandais où se trouvait Marcus. Mon répondeur affichait un message. Il avait dû essayer de me joindre sur le portable mais vu son état, je n'aurais pas pu l'écouter. J'enclenchais le répondeur et la voix de Marcus résonna dans ma tête me provoquant à nouveau une douleur lancinante. Il était apparemment resté chez son ami et il me prévenait qu'il me rejoindrait en fin d'après-midi au bar. Parfait. J'aurais au moins le temps de remettre de l'ordre. Je fixais ma guitare et mon cœur se serra. Je pensais au fait qu'une autre guitare se trouvait dans ma chambre et qu'au moins celle-ci avait résisté à ma fureur de la veille.

Dziiiing... Dzinnng... C'était la sonnette de mon appartement. Je regardais l'heure. Il était 8h30. Merde. Bella avait dû recevoir mon cadeau et je ne pouvais plus le récupérer. Tant pis je trouverais bien une excuse. Je me dirigeais vers la porte et lorsque j'ouvris la porte, je me retrouvais face à un livreur.

« Monsieur Edward Cullen ? »

« Oui c'est moi ! »

« Tenez j'ai ceci pour vous. » me dit-il en me tendant une sorte de tube.

« Merci ! »

« Vous pouvez signer ici, s'il vous plaît » me dit-il en me tendant son boîtier.

Je signais et mon regard se posa alors sur ce tube sur lequel était écrit mon adresse dans une très jolie écriture. Je me demandais qui avait pu m'envoyer ça.

« Bonne journée Monsieur ! »

« Bonne journée ! »

Je refermais la porte tout en observant ce tube, le manipulant entre mes mains. Je me dirigeais vers le salon et m'installais sur le canapé. J'ouvris le tube et je fis glisser le contenu dans mes mains. Alors que je le posais à côté de moi, je regardais le papier qui était roulé. Je dépliais ce dernier et découvris un portrait. Mon cœur se stoppa un bref instant devant ce dessin. 

[ « Poison & Wine » - Civil War]

Je ne pouvais défaire mes yeux de ce que je tenais entre mes mains, les traits de crayon m'étaient si familiers que je ne cherchais plus qui en était l'expéditeur. Ça ne pouvait pas être possible. Pourquoi m'aurait-elle envoyé ce dessin si … Je fis glisser mes doigts sur le papier traçant les traits fins qu'elle avait fait pour me dessiner. Hypnotisé par ce dessin, je me sentais troublé. Pourquoi avoir une telle attention ? J'essayais de comprendre tout en observant ce profil détaillé. La façon dont elle avait dessiné mes yeux et l'éclat qu'elle avait réussi à leur faire émettre était impressionnant. Même l'émotion passait à travers ce dessin ce qui me donnait des frissons. Mes doigts se déplaçaient inlassablement sur le papier permettant de ressentir le relief des traits et le grain du papier sous la pulpe de mes doigts. Je ne savais pas comment elle avait réussi à dessiner mon visage avec autant de précisions malgré tout ce temps. Une goutte d'eau tomba sur le papier. Je l'essuyais avec mon pouce afin de ne pas l'abîmer. Je pleurais et je me sentais fébrile face à ce dessin qui me touchait bien plus que je ne l'aurais imaginé. Ma colère et ma souffrance semblaient s'être envolées. Je me sentais bien comme si par ce dessin, Bella avait fait renaître mes espoirs et pourtant ma discussion avec Alice était toujours là. Je me sentais perdu face à toutes ces incertitudes, face à mes doutes et à mes questions.Qu'attendait-elle de moi ? Je regardais à nouveau le tube et vis un morceau de papier qui dépassait. Je l'attrapais et vis mon prénom écrit sur une carte qui semblait pliée en deux. Au moment où je l'ouvris une feuille s'en échappa. Je l'attrapais et la fis glisser sous la carte que je venais de déplier. C'était une lettre. J'avais les coudes posés sur mes genoux et je regardais cette jolie écriture. Elle m'avait écrit une lettre.

Edward, 

« Le plus grand bonheur de la vie, c'est la conviction que nous sommes aimés; aimé pour soi-même, ou plutôt, aimé en dépit de nous-mêmes. »
Victor Hugo 

Je suis installée sur l'herbe dans Central Park et je réfléchis depuis des jours à la meilleure façon de te remercier pour tout ! Je n'ai pas l'habitude de parler de ce que je ressens mais un jour une personne proche m'a dit d'écouter mon cœur et de le laisser s'exprimer. 

Je ne trouve pas de mots justes que je pourrais te dire pour décrire la palette d'émotions par laquelle je suis passée depuis ces derniers jours. Tu as su touché mon cœur de la plus belle des façons et je me sens mal d'avoir maintenu ce silence envers-toi. Chaque livre que j'ai eu entre mes mains est un présent inestimable. Le premier est un des livres préférés de ma mère et j'ignore comment tu as fait mais cette édition était en ma possession il y a quelques années et je l'avais perdu. Je ne m'en suis jamais remise et recevoir ce livre de ta part m'a profondément bouleversée. La citation que tu as utilisée, était la citation préférée de ma mère. Tu dois te demander pourquoi je te parle de ma mère et bien elle était importante pour moi. Elle était mon double, mon tout. Sa mort m'a anéanti et recevoir de ta part ce qui me lie à elle de manière irrémédiable t'a laissé entrer dans mon cœur de la plus belle des façons. Tous les autres livres sont tout aussi magnifiques et je me dis que tu n'aurais pas dû ! Je ne suis pas du genre à apprécier les cadeaux mais tu as su me les faire apprécier. 
Tes citations, que dire ! Elles m'ont touchée, émue et bouleversée car elles étaient pleines de sincérité.
Les fleurs, quelle délicate attention surtout quand on est capable de saisir le sens de chacune d'elles. Tu veux être pardonné, mais de quoi ? Je n'ai rien à te pardonner car tu ne m'avais rien promis. Tu veux que je te fasse confiance afin que tu puisses me dire qui tu es ? Edward, je ne prétends pas te connaître mais le temps que j'ai passé avec toi m'a permis de me rendre compte que derrière cette façade se cache quelqu'un qui a souffert et qui souffre certainement encore. Dessiner ton regard lorsque tu venais chez moi m'a permis de voir au-delà de la façade que tu t'es façonné. Mais si mon cœur a su lire en toi, ma raison a occulté le tout en ne tenant compte que du masque tu t'es forgé. 
En t'écrivant, je me remémore chaque moment que nous avons passé ensemble. Nos discussions, les silences, les moments plus intimes et si je devais être sincère,  je te dirais que lorsque je t'ai revu chez tes parents, je t'ai menti en prétendant que je n'avais jamais rien attendu de toi. Car c'est tout le contraire. Ton absence a laissé un vide et ton silence a fini d'emmurer mon cœur. Ce que j'ai ressenti à tes côtés m'a aussi effrayé. Cette sensation de comprendre ce que tu désirais ou ressentais sans avoir à émettre une parole est le même sentiment fort qui me liait à ma mère. Je pourrais nier les sentiments que j'éprouve pour toi mais malheureusement mon cœur hurle ce sentiment qui m'est si familier et qui m’effraie. Car oui, j'ai peur. Peur de perdre à nouveau ce qui me fait vivre et ce qui me rend heureuse. Peur de te laisser entrer dans ma vie. Je ne me sens pas prête. Pas encore. M'attacher à quelqu'un est quelque chose que je ne suis plus capable de faire. J'ai trop aimé et j'ai aussi trop perdu. 
Je ne sais pas si ces mots te permettront de comprendre ce que je ressens pour toi et j'ignore si ce que je te propose te satisfera mais je suis prête à faire un effort.
Je t'offre ma confiance afin que tu puisses faire découvrir à ma raison ce que mon cœur ne peut désormais plus nier.
Bella.

Mes mains tremblaient pendant que mes yeux pleuraient sans que je ne puisse les contrôler. Mon cœur battait la chamade. Je plaquais une main devant ma bouche alors que je relisais sa lettre. Elle avait été touchée par mon geste et pendant que ces mots faisaient leur chemin dans mon esprit, je réalisais que tout ce que m'avait dit Alice n'avait plus d'importance et que j'allais me battre encore plus fort pour la conquérir à nouveau. Elle ne me disait pas qu'elle m'aimait mais qu'elle acceptait de me faire confiance. Malgré mes larmes, un sourire naquit sur mon visage. Ce rêve de pouvoir enfin l'approcher allait se réaliser et je me sentais pour la première fois réellement heureux. Je regardais à nouveau le dessin puis cette lettre que je venais de plaquer contre mon cœur alors que mon cœur et mon âme se gorgeaient d'espoirs. Je frissonnais et mon cœur se mit à battre encore plus fort. Je restais là, assis, immobile, figé dans cet état de bonheur intense qui me submergeait pendant quelques minutes. Puis je me levais et dans un état d'euphorie intense, j'entreprenais de ranger mon salon. Une fois que j'eus terminé, je passais commande d'une nouvelle vitre pour ma table basse qui me serait livrée demain dans la journée puis je me dirigeais vers ma salle de bain. Je glissais sous l'eau chaude qui détendit instantanément mes muscles endoloris. Je fermais les yeux pour apprécier l'instant. Lorsque je sortis de ma douche, je passais une main sur le miroir afin d'enlever la buée qui s'était formée. Je me contemplais et un sourire niais s'afficha sur mon visage en repensant à la lettre de Bella. Je soignais mes mains puis je me rasais avant de me diriger vers ma chambre. Je m'habillais et attrapais ma guitare ainsi que quelques feuilles vierges afin de réécrire la chanson que j'avais composée il y a deux jours. De mémoire j'inscrivais chaque accord et chaque note avant de me saisir de ma guitare et jouer le morceau. Deux heures plus tard, j'entendis quelqu'un sonner à ma porte. 

« Putain mais on peut pas être tranquille cinq minutes » dis-je en allant ouvrir la porte.
Je me retrouvais face à Emmett et Jasper qui me dévisageaient d'un drôle d'air.

« Salut » fit Jasper.

« Salut ! » répondis-je.

« Hey Bro', ça va ? »

« Ouais ça va mieux ! »

« On peut rentrer, faut qu'on parle ! » me demanda Emmett.

« Entrez ! » leur dis-je alors que je m'écartais pour les laisser entrer.

Ils se dirigèrent vers le salon et mon frère se retourna et m'interrogea du regard alors que celui-ci naviguait entre moi et l'endroit où se trouvait  ma table basse qui n'avait désormais plus de plateau.

« Euh, il s'est passé quoi avec ta table basse ? » me demanda-t-il.

« Rien, un dommage collatéral simplement ! »

« Ah ! »

« Je vous en prie installez-vous ! Vous voulez boire quelque chose ? » leur fis-je.

« Ouais je veux bien une bière ! » me demanda mon frère.

« Et toi Jazz ? » lui demandais-je.

« Une bière aussi s'il te plaît ! »

« Okay ! »

Je me rendais dans la cuisine et je décapsulais deux bières avant de me servir un verre de jus d'orange. Il valait mieux que je m'abstienne de boire quelque chose d'alcoolisé. Ma tête me faisait moins mal mais ce n'était pas une raison. Lorsque je revins dans le salon, Jasper et Emmett me regardèrent bizarrement.

« Tu bois du jus d'orange ? » me dit mon frère surpris.

« Euh ouais... » dis-je en haussant les épaules.

Je leur tendais leur deux bières et m'installais dans le fauteuil face au canapé.

« Alors ! Que me vaut l'honneur de votre présence, si matinale ? »

« Matinale, Ed' il est presque 12h » me dit Em'.

« Oui c'est vrai mais bon vous avez dû fermer tard hier soir non ? » dis-je.

« En fait on a pas ouvert enfin si mais on a fermé vers 23h ! » répondis Emmett en baissant les yeux.

« Quoi ! Et pourquoi ? Y a eu un problème au bar ? » demandais-je.

« Non rien de tout ça ! Rassure-toi » me répondit Jasper.

Je posais mon regard sur lui et je ne pus m'empêcher de le regarder froidement. Les souvenirs de mon échange avec Alice me revenant en mémoire. Même si Bella m'avait ouvert son cœur, rien ne me disait qu'ils n'étaient pas ensemble. Elle m'avait dit qu'elle me donnait sa confiance mais pas son amour alors peut-être le lui avait-elle donné à lui !

« Bah c'est plus compliqué que ça ! » reprit Emmett.

« Et bien expliquez-moi ? » dis-je un peu durement.

« Ed', as-tu parlé avec Alice, hier quand tu es reparti avec elle ? » me demanda Jazz.

« En quoi ça te concerne ! » répondis-je sèchement.

« Putain Ed', c'est quoi ça ! » cria soudainement Emmett en se levant alors que je fixais toujours Jasper.

« Comment ça quoi ! Il ne t'a rien dit ? » dis-je en désignant Jasper de la tête.

« Mais de quoi tu parles Ed' » reprit Emmett.

« C'est bien ce que je pensais ! Qu'est-ce que Alice t'a dit ? » me demanda Jasper en me regardant froidement.

« Rien que tu ne saches déjà, mais j'avoue que tu as dû bien te marrer quand je te parlais de mes sentiments pour Bella et de ce que j'avais prévu de faire ! » lui répondis-je en le fixant droit dans les yeux.

Emmett nous regardait tour à tour et puis tout d'un coup son regard me montra qu'il avait compris de quoi je parlais. Je tournais à nouveau ma tête et vit Jasper qui regardait Emmett.

« Tu vois Rosalie avait raison, elle a fait ce qu'il fallait ! » dit Jazz en s'adressant à mon frère.

« Putain ! » hurla mon frère alors qu'il se pinçait l'arrête du nez.

Je les regardais me demandant de quoi ils parlaient. Mon frère se réinstalla sur le canapé, les coudes appuyés sur ses genoux se passant les mains sur son crâne, tirant sur le peu de cheveux qu'il avait. Il releva son visage après s'être passé la main devant. Il me regarda droit dans les yeux avant de reprendre.

« Jazz, tu peux nous laisser cinq minutes s'te plaît ! Va sur la terrasse, faut que je parle seul à seul à mon frère. » lui dit Emmett sans le regarder.

Jazz sortit sur la terrasse et referma la baie vitrée derrière lui. Je regardais mon frère tentant de comprendre ou de deviner ce qu'il voulait me dire pour qu'il demande à Jazz de sortir.

« Tu crois que Jazz est avec Bella ? » me dit-il de but en blanc.

« Bah c'est évident non ? »

« Non, ça ne l'est pas ! Qui t'a dit ça ? Alice ? »

« ... »

« Ed', dis-moi qui t'a fait croire ça ? »

« Alice » murmurais-je alors que je baissais les yeux. Je me sentais mal car je commençais à réaliser que je m'étais fait avoir mais pas par celle que j'imaginais et que j'avais remis en doute Jasper alors qu'il avait été toujours de bon conseil.

« Okay ! Bon tu vas bien m'écouter, c'est clair ? »

« Ouais ! » soufflais-je alors que je relevais mon regard vers lui.

« Et bien, hier soir on a fermé le bar plus tôt après avoir reçu un coup de fil de Rosalie. Alice est revenue à l'appartement de Bella après le départ de Jasper. Elle lui a balancé les pires saloperies et lui a même dit tout ce qu'elle t'avait dit. Quand Bella a réalisé ce que tu avais dû penser, elle s'est effondrée. Quand Rosalie est passée chez elle, pour tenter de décider Bella à venir au bar avec elle, elle a trouvé Bella en pleurs devant ses dessins. Je t'en dirais pas plus parce que selon Rosalie, le spectacle n'était pas beau à voir ! »

Je me sentais mal et mon cœur se serra. Si je n'étais pas parti, si j'avais attendu Jasper pour avoir des explications, rien de tout ça ne serait arrivé.

« Alice lui a balancé les pires atrocités, lui disant que si sa mère était morte, c'était de sa faute ! Si elle n'était pas aussi envieuse des autres et si hypocrite rien ne lui serait arrivé, sans compter tout le reste. Je ne sais pas tout du passé de Bella mais Alice, oui, alors je te laisse imaginer les propos qu'elle a dû lui tenir. Enfin bref. Rosalie nous a appelé et nous avons fermé le bar. J'ai essayé de te joindre à plusieurs reprises et Rosalie aussi avant de nous appeler. Elle pensait que tu serais le seul à pouvoir raisonner Bella. Elle est persuadée que tu ne veux plus la voir après ce qu'Alice a dû te dire. Bref, j'ai passé la nuit chez Bella et Jazz, hier soir avec Rosalie. C'est ce matin que Bella a commencé à nous dire que tu devais lui en vouloir, qu'elle avait été ignoble et qu'Alice avait encore une fois tout détruit. C'était juste après qu'elle ait reçu ton... »

« Mon cadeau » terminais-je.

« Ouais ! » souffla-t-il.
Je me sentais à nouveau vidé car des images de Bella en train de pleurer me vinrent à l'esprit. Rien que cette idée me faisait mal au cœur.

« Elle s'est enfermée dans sa chambre depuis ce matin et écoute le CD que tu lui a envoyé en boucle ! Comme on ne sait pas tout, avec Jazz, on s'est dit que venir te voir pourrait peut-être nous aider. Il se doutait de ce qu'Alice t'avait dit et ça s'est confirmé quand tu as commencé à l'attaquer ! »

« Désolé ! » répondis-je.

« Ed', tu n'y es pour rien ! On pouvait pas se douter qu'Alice était allée si loin » dit Jazz qui venait de rentrer à nouveau.

« Désolé, mec ! Mais.. » répondis-je.

« C'est rien, je comprends ! Qui n'aurait pas réagi comme ça ? Hein ! » reprit-il alors qu'il s'installait à nouveau sur le canapé.

« Ouais peut-être ! »

« Bon tu peux nous dire ce qu'elle t'a dit ? »

C'est ainsi que je leur expliquais tout ce qu'il s'était passé depuis hier soir. Emmett se mit légèrement en colère quand je lui expliquais dans quel état je m'étais mis après cette révélation. Il ne s'était pas gêné pour me dire que je n'étais qu'un con et que la prochaine fois avant de me faire des films je ferais mieux de parler directement aux personnes concernées. Je leur parlais de la lettre et du dessin de Bella. Jasper m'avait souri et avait secoué sa tête quand j'avais évoqué la lettre comme s'il savait quelque chose que j'ignorais. Après cette discussion intense qui eut au moins le mérite de remettre les choses en place, je leur proposais d'aller manger un morceau.

Nous sortîmes de l'appartement et Emmett appela Rosalie pour la rassurer et pour qu'elle rassure Bella. Je m'étais arrêté pour m'acheter un nouveau portable dans lequel je glissais ma puce qui avait résisté à mon élan de rage de la veille. Emmett avait voulu nous amener manger dans la meilleure crêperie de la ville. Nous l'avions donc suivi avec Jazz. C'est ainsi que nous nous retrouvions installés tous les trois en terrasse à discuter. Emmett m'expliqua que je pouvais aller à sa place à la galerie pour le vernissage de Nahuel qui devait avoir lieu demain. Il insista sur le fait que je devais me trouver dans la galerie et non dans ma voiture comme je le lui avais dit. Je lui promis que je serais à l'intérieur même si j'angoissais de me retrouver dans la même pièce que Bella. Mais après tout, je ne pouvais pas tenter de la séduire ni lui faire découvrir la personne que j'étais en me tenant à distance. Marcus nous rejoignit quelques heures plus tard au bar. Il répéta quelques morceaux en attendant l'ouverture. Marcus avait décidé de jouer ce soir et demain au bar. Je ne lui avais pas refusé même si nous n'avions annoncé qu'une seule date sur les flys. J'avais passé ma soirée avec Em' et Jazz derrière le bar. Nous avions beaucoup ri surtout quand je m'étais fait ouvertement draguer par une fille qui avait du confondre maquillage et peinture. Jazz et Emmett avaient pris un malin plaisir à me rendre excessivement gêné quand ils avaient commencer à sous entendre que j'étais gay et que seul le petit cul de Jasper me faisait bander. Je m'étais donc rattrapé en mettant une honte incommensurable à Jasper, quand une jeune fille, très mignonne du reste ...ouais mais autant que Bella hein ? Ouais c'est clair !.... l'avait abordé en lui proposant de passer le reste de la soirée avec elle. Je m'étais approchée de la jeune fille en lui expliquant que Jasper était un adepte du BDSM et que ce qui le faisait bander était les filles qui aimaient le cuir et les coups de fouets ! La fille était partie précipitamment et nous avions éclaté de rire tous les trois devant la tête déconfite de cette fille. Après la fermeture du bar vers 2h, nous avions bu un verre, Jazz, Em', Marcus et moi en parlant de mes expériences pas toujours très flatteuses lors de mon séjour en Angleterre. Mon frère semblait ravi d'en apprendre quelques-une sur moi et nous fit partager quelques-unes des siennes tout comme Jasper. J'avais réalisé que je ne connaissais pas la vie de mon jeune frère et j'eus un léger pincement au cœur en réalisant que j'étais passé à côté de beaucoup de choses concernant sa vie. J'allais y remédier c'était une certitude tout comme j'allais avancer pas à pas vers Bella et la laisser venir vers moi. Je ne voulais pas la forcer à faire quelque chose qu'elle ne désirerait pas. La tâche n'allait pas être simple mais elle avait fait un pas vers moi et je n'allais pas la laisser reculer ! Pas maintenant. 

Vers 4h, Marcus et moi prirent la direction de mon appartement. Nous partîmes nous coucher, épuisés  mais pour ma part heureux et la tête pleine de rêves.

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Stephenie MEYER et l'histoire m'appartient...

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